Larousse Médical 2006Éd. 2006
H

hypogonadisme

Affection caractérisée par une insuffisance de fonctionnement des gonades (testicules chez l'homme, ovaires chez la femme).

   L'hypogonadisme peut être congénital ou acquis. En outre, le déficit hormonal peut consister en un défaut soit de la production hypothalamique de gonadolibérine, soit de la production hypophysaire de gonadotrophines, c'est-à-dire des hormones folliculostimulante et lutéinisante, soit encore de la production gonadique d'œstrogènes, de progestérone et de testostérone. Une anomalie des récepteurs d'une de ces hormones peut aussi être en cause, bloquant tout ou partie du système hormonal.
— Les hypogonadismes congénitaux sont des maladies très rares. L'hypogonadisme hypogonadotrophique congénital (syndrome de Kallman-De Morsier) est dû à un déficit en gonadolibérine (GnRH). La puberté ne survient pas à l'âge habituel. L'absence d'hormones sexuelles (œstradiol ou testostérone) empêche l'apparition des caractères sexuels secondaires (seins, pilosité, mue de la voix) et entraîne une infertilité. L'hypogonadisme hypergonadotrophique (avec augmentation des gonadotrophines) est dû à une anomalie des gonades. Les cas les plus fréquents sont les syndromes de Turner et de Klinefelter. Dans ces cas, les gonadotrophines hypophysaires (hormones folliculostimulante et lutéinisante) augmentent normalement lors de la puberté et stimulent les gonades, mais les ovaires ou les testicules, anormaux, ne produisent pas d'hormones sexuelles.
— Les hypogonadismes acquis peuvent résulter d'une tumeur (adénome), d'une maladie (hyperprolactinémie) ou d'une irradiation de la zone hypothalamohypophysaire. Ils entraînent une perte des caractères sexuels secondaires et une infertilité.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic repose sur le bilan hormonal avec dosage dans le sang des hormones sexuelles et des hormones hypophysaires (hormones folliculostimulante et lutéinisante, prolactine).

   Le traitement se substitue à la sécrétion physiologique, mais sans permettre, en général, la fécondité. Chez la femme, des œstrogènes et des dérivés de la progestérone sont administrés de façon cyclique par voie orale ou percutanée. Chez l'homme, le remplacement de la testostérone se fait par voie injectable, orale ou percutanée. Le traitement de l'infertilité n'est possible que dans les cas d'hypogonadisme hypogonadotrophique congénital, par administration de gonadolibérine, de gonadotrophines ou d'hormones sexuelles en fonction du déficit.

hypokaliémiant

Substance capable de diminuer la kaliémie (taux de potassium dans le sang).

   Les hypokaliémiants servent à traiter les hyperkaliémies (augmentation du taux de potassium dans le sang). En cas d'hyperkaliémie modérée, des résines « échangeuses d'ions » (polystyrènes) sont administrées par voie orale ; elles échangent dans l'intestin leur ion calcium ou leur ion sodium contre un ion potassium, empêchant ainsi l'absorption du potassium dans l'organisme. Dans les hyperkaliémies sévères, les solutions alcalines (basiques) comme le bicarbonate de sodium sont indiquées et administrées en perfusion dans un service hospitalier de réanimation. Les résines hypokaliémiantes, très bien tolérées, peuvent parfois provoquer une constipation et, en cas de surdosage, une hypokaliémie. Certains diurétiques, surtout de la famille des thiazidiques, sont hypokaliémiants par augmentation de l'élimination urinaire du potassium.

hypokaliémie

Diminution de la kaliémie (taux de potassium dans le plasma) au-dessous de 3,5 millimoles par litre.

   Une hypokaliémie est le plus souvent due à des pertes digestives de potassium, par diarrhée prolongée, vomissements répétés ou abus de laxatifs irritants, mais elle peut résulter de pertes urinaires dues à la prise de médicaments diurétiques hypokaliémiants, à une maladie hormonale (hyperaldostéronisme, hypercorticisme), à une alcalose (alcalinité excessive des liquides de l'organisme) ou à une maladie du tubule rénal. Une hypokaliémie se manifeste surtout par des troubles neuromusculaires, crampes, faiblesse, voire paralysie. Elle peut également se traduire par des troubles du rythme cardiaque (extrasystoles ventriculaires), pouvant entraîner une perte de connaissance, voire un arrêt cardiaque. Le traitement est un régime alimentaire riche en potassium (légumes, fruits, viandes), au besoin complété par des gélules ou du sirop de potassium, voire par des perfusions de sels de potassium. Les hypokaliémies importantes doivent être surveillées.

hypolipémiant

Médicament capable de diminuer une hyperlipidémie (augmentation du taux des lipides dans le sang).

Synonymes : hypocholestérolémiant, hypolipidémiant, normolipémiant.

   Tous les médicaments hypolipémiants sont actifs, quel que soit l'âge du patient, contre l'excès de cholestérol ; certains d'entre eux sont actifs également contre l'excès de triglycérides (inhibiteurs de l'HMG-CoA réductase, fibrates, tiadénol). Ils se prennent tous par voie orale.

DIFFÉRENTS TYPES D'HYPOLIPÉMIANT

Les hypolipémiants peuvent être classés, selon leurs différents modes d'action, en 4 groupes de produits.

— Les fibrates (bézafibrates, ciprofibrate, fénofibrate, gemfibrozil) stimulent la destruction des lipides dans les vaisseaux sanguins et inhibent la synthèse du cholestérol par le foie. Ils sont incompatibles avec les anticoagulants du groupe des antivitamines K car ils augmentent leur action. Contre-indiqués en cas de grossesse et d'insuffisance hépatique, ils provoquent parfois l'apparition de calculs biliaires mais sont bien tolérés dans l'ensemble.

— Les inhibiteurs de l'HMG-CoA réductase (atorvastatine, fluvastatine, pravastatine, rosuvastatine, simvastatine) empêchent l'action d'une enzyme intervenant dans la synthèse du cholestérol à partir d'une substance appelée acétyl-coenzyme A (ou acétyl-CoA). Ils sont bien tolérés.

— Les résines échangeuses d'ions (cholestyramine) bloquent le passage des acides biliaires dans le sang par la paroi intestinale. Les acides biliaires contiennent beaucoup de cholestérol ; une réduction de leur concentration dans le sang incite le foie à transformer une plus grande quantité de cholestérol en acides biliaires, entraînant ainsi une réduction de la quantité de cholestérol dans le sang. Les résines sont incompatibles avec de nombreux médicaments pris par voie orale (aspirine, antivitamines K, digitaliques, phénobarbital, etc.), car elles empêchent leur absorption dans le sang. Ces résines peuvent entraîner une constipation.

— L'inhibiteur sélectif de l'absorption intestinale du cholestérol (ézétimibe), se localise au niveau de la bordure en brosse de l'intestin grêle et inhibe l'absorption du cholestérol, entraînant une diminution des apports au foie du cholestérol intestinal. Il est indiqué en association avec une statine quand l'hypercholestérolémie est insuffisamment contrôlée ou en remplacement d'une statine quand le traitement est mal toléré.

— Le probucol et le tiadénol ont un mécanisme d'action mal connu et sont moins actifs que les produits précédents. Le probucol est contre-indiqué en cas de grossesse et le tiadénol, en cas d'insuffisance rénale ou hépatique. Sauf dans certaines hyperlipémies majeures ou familiales, où ils sont prescrits d'emblée, les médicaments hypolipémiants ne le sont qu'après essai infructueux d'un régime alimentaire pauvre en lipides ; ce régime est alors poursuivi en même temps que le traitement.