Larousse Médical 2006Éd. 2006
G

glande

Organe dont le fonctionnement est caractérisé par la synthèse puis la sécrétion d'une substance.

   Une glande est constituée d'un type de tissu appelé épithélium, de même nature que la couche superficielle de la peau (épiderme) et des muqueuses. Elle puise dans le sang les substances élémentaires dont elle se sert pour accomplir ses fonctions de sécrétion, c'est-à-dire la synthèse d'une substance chimique qui lui est propre, et aussi l'évacuation de cette substance, qui est utilisée par des tissus, par des organes ou par l'ensemble de l'organisme. La sécrétion d'une glande peut être soit exocrine, soit endocrine.

— Les glandes endocrines, c'est-à-dire à sécrétion interne, rejettent la substance produite, appelée hormone, dans le sang. L'hormone peut alors, en diffusant par voie sanguine dans l'organisme, agir sur un ou plusieurs organes cibles. L'hypophyse, la thyroïde, les parathyroïdes, les surrénales et les ovaires sont des glandes endocrines.

— Les glandes exocrines,, c'est-à-dire à sécrétion externe, rejettent la substance produite à l'extérieur soit directement (à la surface de la peau), soit indirectement (dans le tube digestif, les bronches, les voies génitales ou urinaires). Elles sont souvent munies d'un canal excréteur. Les glandes salivaires, sudoripares et lacrymales sont des glandes exocrines.

   Certaines glandes sont à la fois endocrines et exocrines. Ainsi, le pancréas sécrète à la fois des enzymes digestives, rejetées par un canal dans l'intestin, et des hormones (dont l'insuline), rejetées dans le sang.

Voir : endocrinologie, exocrine, système endocrinien.

glaucome

Maladie de l'œil caractérisée par une élévation de la pression intraoculaire avec atteinte de la tête du nerf optique et altération du champ visuel, pouvant aboutir à la cécité.

   Le terme de glaucome recouvre plusieurs types d'affections. Mais, dans tous les cas, l'élévation de la pression intraoculaire (normalement inférieure à 20 millimètres de mercure) est due à une accumulation d'humeur aqueuse dans l'œil. On distingue les glaucomes primitifs, sans cause particulière (glaucome primitif à angle large, le plus fréquent ; glaucome primitif à angle étroit et glaucome congénital), et les glaucomes secondaires, qui apparaissent au cours de certaines affections.

Glaucome primitif à angle large

Cette élévation de la pression intraoculaire porte également le nom de glaucome à angle ouvert ou de glaucome chronique. Elle atteint de 1 à 4 % de la population, a souvent un caractère familial et apparaît généralement après 45 ans. Un gène du glaucome a été identifié.

SYMPTÔMES ET DIAGNOSTIC

Touchant les deux yeux, ce glaucome se traduit au début par une simple élévation de la tension oculaire, qui ne provoque aucun symptôme. Puis il entraîne une altération du champ visuel plus ou moins importante, mais irréversible, et des modifications de la tête du nerf optique (excavation papillaire, visible à l'examen du fond d'œil) pouvant aboutir à la cécité. Dans certaines formes, les altérations du champ visuel apparaissent alors que la tension oculaire n'a jamais été élevée. Il s'agit alors d'un glaucome sans tension, de diagnostic difficile. Le diagnostic d'un glaucome à angle large repose sur la mesure de la tension oculaire, sur la gonioscopie, qui met en évidence l'ouverture de l'angle, sur l'examen de la papille et du champ visuel. La pachymétrie, mesure de l'épaisseur cornéenne, est réalisée systématiquement et permet d'apprécier de façon précise les chiffres de la tension oculaire. Ainsi, une tension élevée doit être particulièrement corrigée si la cornée est fine.

   Actuellement, apparaissent des analyseurs de l'épaisseur de la couche des fibres optiques (GDX, HRT, OCT) visant à dépister plus précocement le glaucome.

TRAITEMENT

La surveillance de la tension oculaire chez les sujets âgés de plus de 45 ans permet de les traiter au stade précoce, avant toute altération de la vision. Le traitement vise avant tout à faire baisser la tension oculaire à l'aide de collyres antiglaucomateux et, parfois, à améliorer la circulation sanguine rétinienne et papillaire à l'aide de médicaments vasodilatateurs. S'il se révèle insuffisant, on peut rétablir l'écoulement de l'humeur aqueuse par la chirurgie (trabéculectomie, incision de la sclérotique dans la partie postérieure de l'œil) ou à l'aide du laser argon (sclérectomie non perforante, trabéculoplastie), le premier type d'intervention étant plus efficace et plus durable que le second. Dans les formes résistant à tout traitement, on peut utiliser les ultrasons.

Glaucome primitif à angle étroit

Cette élévation de la pression intraoculaire porte également le nom de glaucome à angle fermé ou de glaucome par fermeture de l'angle. Elle touche les personnes qui ont un angle iridocornéen (entre l'iris et la cornée) particulièrement étroit : en cas de dilatation pupillaire (intervention chirurgicale, examen ophtalmologique, prise de médicaments comme les atropiniques), l'évacuation de l'humeur aqueuse peut être gênée et son accumulation dans l'œil peut entraîner une hausse brutale et très importante de la tension oculaire (glaucome aigu).

SYMPTÔMES ET DIAGNOSTIC

Touchant le plus souvent un seul œil, ce glaucome se manifeste par des crises aiguës de douleurs oculaires et périorbitaires, accompagnées d'une baisse de la vision et parfois de nausées et de vomissements. À l'examen ophtalmologique, l'œil est rouge et dur, la cornée trouble et la pupille dilatée. L'évolution peut être rapide et aboutir à la perte de l'œil.

TRAITEMENT

Le traitement de la crise consiste à faire baisser au plus vite la tension oculaire (injection intraveineuse d'acétazolamide, médicament diurétique, instillation de collyres antiglaucomateux). Il faut ensuite pratiquer un petit trou dans l'iris pour permettre la circulation de l'humeur aqueuse dans l'œil. L'intervention est très souvent réalisée à l'aide d'un laser (iridotomie) ou chirurgicalement (iridectomie). Si le traitement est entrepris rapidement, il n'y a pas de séquelles.

Glaucome congénital

Cette élévation de la pression intraoculaire est due à une anomalie qui survient pendant le développement embryonnaire de l'angle iridocornéen, laquelle empêche l'évacuation de l'humeur aqueuse. Elle touche généralement les deux yeux et se manifeste souvent dès la naissance : l'enfant larmoie et craint la lumière ; la cornée est de grande taille (mégalocornée), parfois trouble (œdème cornéen) et le volume du globe oculaire peut se trouver augmenté (buphtalmie).

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

L'examen, le plus souvent sous anesthésie générale, des globes oculaires et l'échographie oculaire de l'enfant dans les premiers mois permettent le diagnostic de glaucome congénital. Le traitement est avant tout chirurgical et doit être entrepris au plus vite pour obtenir une stabilisation de la maladie.

Glaucome secondaire

Cette élévation de la pression intraoculaire est due à des maladies oculaires (inflammations, traumatismes postopératoires, lésions du cristallin) ou générales (augmentation de la pression dans les veines orbitaires) ou à la prise de certains médicaments (corticostéroïdes, surtout en instillation oculaire).

   Les symptômes, le diagnostic et le traitement d'un glaucome secondaire s'apparentent à ceux du glaucome primitif à angle large. Le traitement cherche à réduire la pression excessive sur le nerf optique et fait appel soit aux collyres antiglaucomateux, soit à la chirurgie, soit au laser. Il s'adresse surtout à la maladie causale.

Voir : tension oculaire, trabéculoplastie, trabéculotomie.