Larousse Médical 2006Éd. 2006
A

amitose

Mode de division cellulaire simplifié.

   L'amitose s'effectue par étranglement du cytoplasme et du noyau d'une cellule sans duplication ni répartition chromosomique préalable, contrairement à ce qui se passe dans la mitose. Les deux cellules obtenues sont dissemblables. Processus rare, l'amitose s'observe dans les proliférations cellulaires actives comme le cancer. Elle concerne également les leucocytes : elle est alors considérée comme un signe de vieillissement normal des cellules.

amnésie

Perte totale ou partielle de la capacité de mémoriser l'information et/ou de se rappeler l'information mise en mémoire.

DIFFÉRENTS TYPES D'AMNÉSIE

Selon leurs symptômes, on distingue 5 types d'amnésie.

— L'amnésie antérograde, ou amnésie de fixation, se manifeste par l'impossibilité de fixer de nouveaux souvenirs. Le malade ne peut rien mémoriser et oublie tout au fur et à mesure.

— L'amnésie rétrograde, ou amnésie d'évocation, se caractérise par l'impossibilité de plus en plus prononcée de se rappeler les faits passés. Ceux-ci sont bien enregistrés, mais le malade ne parvient pas à les amener à la conscience au bon moment.

— L'amnésie rétroantérograde est une combinaison des deux types précédents.

— L'amnésie lacunaire se caractérise par une impossibilité d'évoquer les faits contemporains d'un traumatisme physique (commotion) ou psychique (agression, menace).

— L'ictus amnésique est une amnésie transitoire qui peut durer de 1 à 10 heures environ. Pendant l'épisode, le patient répète sans arrêt les mêmes questions. Il existe des causes organiques ou psychiques. Cette affection récidive très rarement.

CAUSES

Une amnésie peut être causée par une lésion des aires cérébrales liées aux fonctions de la mémoire, d'origine vasculaire, tumorale, traumatique (commotion cérébrale), infectieuse (encéphalite), dégénérative (maladie d'Alzheimer), hémorragique (hémorragie sous-arachnoïdienne) ou due à une carence en vitamine B1, observée surtout chez les alcooliques (syndrome de Korsakoff).

   Elle peut également survenir au cours de maladies psychiatriques, mais aussi à la suite d'une crise d'épilepsie ou d'un choc émotionnel. Enfin, nombre de troubles de la mémoire sont liés à la prise de médicaments ou de toxiques, en particulier de tranquillisants (benzodiazépines). Utilisés de façon prolongée, ils induisent parfois une amnésie antérograde ou des troubles aigus de la mémoire proches de l'ictus amnésique.

TRAITEMENT

Sa nature dépend de la cause sous-jacente à la perte de mémoire. Le traitement des amnésies d'origine émotionnelle (troubles psychotiques, états émotionnels) est essentiellement psychologique. Il vise à lever les inhibitions et à ramener à la conscience du sujet les souvenirs oubliés, par le jeu de la libre association d'idées. Certains médicaments peuvent stimuler la mémoire dans des cas de dysmnésie (trouble de la mémoire sans amnésie importante), de surmenage scolaire ou professionnel, mais leur utilisation est exceptionnelle et de durée limitée.

amniocentèse

Prélèvement de liquide amniotique à des fins d'analyse.

INDICATIONS

L'amniocentèse pour caryotype fœtal est le plus souvent pratiquée entre la seizième et la dix-huitième semaine d'aménorrhée (arrêt des règles). L'amniocentèse peut d'ailleurs avoir lieu à tout moment de la grossesse, notamment en cas d'anomalie décelée à l'échographie.

   L'amniocentèse permet d'analyser les cellules fœtales desquamées dans le liquide amniotique et le liquide lui-même, qui peuvent révéler d'éventuelles anomalies fœtales.

— L'étude des cellules fœtales permet, d'une part, la recherche d'anomalies chromosomiques (trisomie 21) grâce à l'établissement de la carte chromosomique du fœtus (caryotype) et, d'autre part, la recherche de certaines affections héréditaires grâce à l'étude de l'A.D.N. L'âge maternel n'est plus une indication systématique de l'amniocentèse. On tiendra compte de la première échographie à 12-13 semaines d'aménorrhée et de marqueurs sériques. Ce n'est que sur la conjugaison de ces trois facteurs que l'on doit porter ou non l'indication d'une amniocentèse.

— L'étude du liquide amniotique permet de doser plusieurs éléments dont l'existence en quantité anormale peut traduire certaines pathologies fœtales (anomalie de fermeture du tube neural, mucoviscidose, etc.). Cette étude permet également de diagnostiquer certaines maladies infectieuses transmissibles de la mère à l'enfant. On peut enfin prévoir le risque de maladie des membranes hyalines (syndrome de détresse respiratoire observé chez les grands prématurés) en étudiant certains des composants de ce liquide.

TECHNIQUE ET DÉROULEMENT

Le prélèvement est effectué, sous contrôle échographique, à l'aide d'une aiguille introduite à travers la paroi abdominale et la paroi utérine. Ce geste, qui dure quelques secondes, ne nécessite pas d'anesthésie locale. La quantité de liquide prélevé varie entre 10 et 30 millilitres. L'amniocentèse se pratique le plus souvent en maternité. Un léger repos est conseillé après le prélèvement, ainsi que l'absence d'activité physique intense pendant 1 ou 2 jours.

EFFETS SECONDAIRES

L'amniocentèse ne présente aucun danger pour la mère ; cependant, elle peut entraîner (0,5 % à 1 % des cas) une fausse couche ou un accouchement prématuré. Les moindres symptômes d'écoulements vaginaux, et a fortiori de fièvre, de saignement ou de douleurs dans les jours qui suivent l'examen nécessitent une consultation médicale. Le risque traumatique fœtal est quasi inexistant sous échographie.

amnios

Fine membrane tapissant l'intérieur de la cavité où se trouve le fœtus.

   L'amnios, qui recouvre également le cordon ombilical et le placenta, est doublé par une autre membrane, le chorion, collée à la muqueuse utérine. L'amnios se remplit de liquide amniotique au cours de la grossesse. L'amnios et le chorion, qui protègent le fœtus, sont évacués avec le placenta après l'accouchement. Ils prennent alors le nom de « caduque ».

amnioscopie

Examen direct du liquide amniotique et des membranes réalisé en fin de grossesse.

INDICATIONS

L'amnioscopie est pratiquée après 37 semaines d'aménorrhée (arrêt des règles) chez une femme qui présente des contractions utérines et dont l'accouchement semble se déclencher. Elle permet d'examiner la clarté et la couleur du liquide amniotique et, en particulier, de rechercher la présence de méconium (première selle verdâtre du fœtus), témoignant à ce stade d'une souffrance fœtale.

TECHNIQUE ET DÉROULEMENT

La sage-femme introduit l'amnioscope, tube muni d'un système optique, dans le vagin, puis il le fait progresser à travers le col de l'utérus pour atteindre les membranes de la cavité amniotique.

   L'examen ne dure que quelques minutes. Il apporte des informations utiles avant que ne commence l'accouchement.

EFFETS SECONDAIRES

L'amnioscopie, indolore, déclenche parfois des contractions utérines, normales à ce stade de la grossesse. Elle peut occasionner quelques pertes de sang, qui ne présentent aucune gravité.