Larousse Médical 2006Éd. 2006
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psychisme

Ensemble des caractères psychiques d'un individu, qui fondent sa personnalité.

   Le psychisme est la résultante d'un ensemble complexe de facteurs : satisfaction des besoins vitaux, humeur, émotions, structure affective, intelligence, capacités d'abstraction, activité pratique et créative. Cependant, les composantes du psychisme ne se limitent pas à la perception consciente : elles intègrent également les lois de l'inconscient, les impulsions instinctives, des facteurs génétiques et anatomophysiologiques (le fonctionnement cérébral étudié par les neurosciences).

psychoanaleptique

Substance médicamenteuse qui stimule l'activité mentale en cas de troubles psychiques.

   On distingue deux groupes de psychoanaleptiques : les nooanaleptiques et les thymoanaleptiques.

— Les nooanaleptiques, également appelés psychostimulants, psychotoniques ou psychoénergisants, renforcent l'activité intellectuelle quand un processus pathologique l'a fait régresser et stimulent la vigilance (amphétamines). Ils ne sont plus prescrits. Certains stimulants sont toutefois prescrits avec prudence dans le cadre de la narcolepsie.

— Les thymoanaleptiques, ou antidépresseurs, normalisent l'humeur (antidépresseurs tricycliques, inhibiteurs de la monoamine oxydase [I.M.A.O.], inhibiteurs sélectifs de la sérotonine [I.S.R.S.], inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline [IRSNA] et molécules atypiques [miansérine, viloxazine, tianeptine, etc.]).

Voir : psycholeptique, psychotrope.

psychochirurgie

Chirurgie du cerveau destinée à traiter un trouble mental.

   La psychochirurgie est une branche de la neurochirurgie. Les interventions les plus connues sont la lobotomie, qui consiste à déconnecter le lobe préfrontal des centres cérébraux sous-jacents (thalamus, hypothalamus) pour le soustraire aux influx émotionnels et neurovégétatifs pathogènes, et les interventions stéréotaxiques, qui consistent à agir, à l'aide d'une aiguille très fine, sur certains centres cérébraux après un repérage précis en trois dimensions. Les indications sont rares, d'intérêt inégal, et soumises à des règles éthiques strictes.

psychodrame

Représentation théâtrale, sous la direction d'un thérapeute, d'une scène vécue ou imaginaire, destinée à extérioriser les ressorts d'un conflit que le sujet réactualise dans sa relation avec les autres acteurs de la scène.

   Cette méthode psychothérapique, créée par le psychologue américain Jakob Lévy-Moreno (1892-1979), permet l'analyse du comportement par la pratique collective du jeu théâtral. Elle est surtout indiquée en cas de problèmes professionnels ou familiaux, mais aussi dans le traitement de l'anorexie mentale, de certaines toxicomanies, voire de troubles schizophréniques. Il existe des psychodrames analytiques (inspirés des théories psychanalytiques) et d'autres utilisant des techniques en rapport avec le comportement ou la communication.

Voir : jeu de rôle.

psychodysleptique

Substance qui agit sur le psychisme en provoquant un état hallucinatoire ou délirant.

Synonyme : psychopsychédélique.

   Le groupe des psychodysleptiques comprend les hallucinogènes (LSD, mescaline, psilocybine), les stupéfiants (opiacés) et les substances enivrantes (alcool, éther, solvants organiques). En raison du danger qu'ils représentent pour la santé mentale, ils n'ont plus aujourd'hui d'indication médicale, à l'exception des dérivés de l'opium (morphine), utilisés comme anesthésiques et analgésiques.

Voir : psychotrope.

psychogène

Qualifie des phénomènes, symptômes ou maladies purement psychiques.

   Ce terme qualifie en général une maladie ou un traitement sur lesquels influent des facteurs psychodynamiques ne correspondant à aucune lésion perceptible avec les moyens actuels de la recherche.

   Une dyspnée psychogène, par exemple, est un essoufflement ne reposant sur aucune altération organique (cardiorespiratoire) décelable et d'origine psychoaffective.

psychogenèse

Processus psychique à l'origine d'un trouble mental ou organique.

   La psychogenèse des troubles mentaux relève de trois grands types de causes : les situations conflictuelles, les carences affectives et éducatives et les traumatismes émotionnels.

psycholeptique

Substance qui tend à faire diminuer l'activité psychique.

Synonyme : sédatif psychique.

   Le terme de psycholeptique regroupe plusieurs substances bien définies : les neuroleptiques, qui combattent les symptômes des psychoses ; les anxiolytiques, qui réduisent l'anxiété ; les hypnotiques (somnifères), qui induisent le sommeil. Les neuroleptiques et les anxiolytiques sont couramment rassemblés sous la dénomination de tranquillisants.

Voir : psychotrope.

psychologie

Étude de l'esprit humain.

   La psychologie étudie le comportement et les motivations de l'être humain d'un point de vue aussi bien intérieur qu'extérieur. Pendant longtemps, elle a constitué une branche de la philosophie. Si le pionnier de la psychologie expérimentale est le psychologue allemand Theodor Fechner (1801-1887), c'est à Sigmund Freud que revient le mérite d'avoir élaboré, avec la psychanalyse, une théorie globale du psychisme et une méthode thérapeutique fondée sur un principe de causalité psychique. Les principales écoles dont s'inspire la psychologie moderne sont la psychanalyse (freudienne, jungienne, adlérienne), la phénoménologie, le béhaviorisme, les théories dites « systémiques » (étudiant les interactions sociales, le mécanisme des relations entre individus, etc.).

   Les développements et les applications de la psychologie sont devenus considérables : celle-ci dépasse aujourd'hui largement le cadre de la pathologie pour s'étendre à des activités aussi diverses que la pédagogie, la formation professionnelle, l'art, la publicité ou simplement le désir de mieux se connaître (psychologie humaniste). La formation psychologique du médecin est indispensable. Il existe aussi des psychologues cliniciens.

psychopathie

État de déséquilibre psychologique caractérisé par des tendances asociales sans déficit intellectuel ni atteinte psychotique.

   Selon les psychanalystes, le psychopathe serait soumis à une « morale archaïque » toute-puissante, l'incitant à rechercher un milieu marginal mais coercitif, en conflit avec l'ordre établi. La tendance actuelle est de parler de « trouble antisocial » dans le cadre des pathologies de la personnalité.

SYMPTÔMES ET SIGNES

La psychopathie apparaît en général au début de la puberté, mais des signes avant-coureurs peuvent se manifester dès l'enfance : cruauté avec les animaux, brutalité de l'enfant envers ses camarades, etc. Le sujet, qui ne peut surmonter son angoisse qu'en passant à l'acte, manifeste un comportement à la limite de la normalité : style de vie instable, caractère difficile, démêlés avec l'autorité, agressivité ; la délinquance, les conduites perverses, la toxicomanie sont fréquentes. Habituellement, une amélioration spontanée se manifeste après 40-45 ans et le sujet « se range ».

   Le psychopathe a souvent un comportement provocant et violent. Il récuse l'autorité familiale mais aussi l'autorité médicale, celle de la police et de la justice. Le suivi médical est irrégulier et particulièrement complexe, voire désespérant, pour l'entourage et pour les professionnels.