Larousse Médical 2006Éd. 2006
B

borborygme

Bruit produit par les aliments liquides et par les gaz qu'ils dégagent dans l'estomac ou l'intestin au cours de la digestion.

Synonymes : gargouillement, gargouillis.

   Les borborygmes font partie du processus normal de la digestion et constituent un phénomène parfaitement bénin, ne nécessitant donc ni investigations ni traitements particuliers.

Bordet-Gengou (bacille de)

bordetella

bordetella

Genre bactérien incluant différentes espèces de coccobacilles aérobies à Gram négatif.

   Les bactéries du genre Bordetella sont de petits bacilles. Elles colonisent volontiers les cellules ciliées de l'arbre respiratoire. Bordetella pertussis (ou bacille de Bordet-Gengou) et Bordetella parapertussis sont responsables de la coqueluche chez l'homme. Bordetella bronchiseptica atteint surtout les animaux (porc, chien, etc.) et exceptionnellement l'homme, dans les cas d'immunodépression, provoquant une surinfection bronchique.

Bornholm (maladie de)

Maladie infectieuse contagieuse due au virus Coxsackie B.

Synonyme : myalgie épidémique.

   Cette maladie se propage par petites épidémies. Ses symptômes sont ceux d'un état grippal avec de violentes douleurs musculaires thoraciques. Elle guérit spontanément en quelques jours, sans séquelles. Le traitement se limite à calmer les douleurs.

borréliose

Maladie infectieuse due à une bactérie du genre Borrelia.

   Les fièvres récurrentes et la maladie de Lyme sont des borrélioses.

bosse sérosanguine

Tuméfaction formée par un épanchement de sérum et de sang sous-cutané dans le cuir chevelu du nouveau-né.

   La bosse sérosanguine est la conséquence d'une pression exercée sur la voûte crânienne de l'enfant pendant l'accouchement, souvent par un forceps ou une ventouse. Cette lésion très bénigne disparaît spontanément en quelques jours sans aucune séquelle. Elle peut contribuer à aggraver l'ictère du nouveau-né ou à le prolonger, en raison de la dégradation progressive de l'hémoglobine contenue dans la bosse sérosanguine.

Voir : céphalhématome.

bothriocéphalose

Maladie parasitaire de l'intestin grêle due à l'infestation par le bothriocéphale Diphyllobothrium latum.

   Le bothriocéphale est un ténia (ver plat) de la classe des cestodes, qui peut atteindre plusieurs mètres de long et se développe dans l'intestin grêle de l'homme et d'autres mammifères (chiens, chats, etc.).

   La bothriocéphalose, maladie assez rare, sévit dans les pays froids et tempérés. L'infestation s'effectue par l'ingestion de poissons de lac et de rivière (brochet, perche, truite), moins fréquemment par l'ingestion de poissons de mer.

   Cette zoonose se manifeste par des douleurs abdominales et des diarrhées, plus rarement par une forme particulière d'anémie, proche de la maladie de Biermer.

   Le diagnostic repose sur l'examen microscopique des selles, qui révèle la présence d'œufs de bothriocéphale.

   Le traitement consiste en l'administration d'un médicament antihelminthique. On prévient l'infestation en consommant des poissons bien cuits.

botryomycome

Tumeur bénigne cutanée d'origine vasculaire.

Synonymes : granulome pyogénique, granulome télangiectasique.

   Il existe de multiples causes de botryomycome ; ces tumeurs peuvent apparaître lors de traitements par isotrétinoïne (médicament utilisé contre l'acné) ou suivre un traumatisme local (ongle incarné) et/ou une infection microbienne par staphylocoques.

   Le botryomycome a l'aspect d'une lésion surélevée, rouge framboise, saignant au moindre contact, en général pédiculée et nettement séparée de la peau normale par un sillon. Il siège de préférence sur la main, le pied, le cuir chevelu. La tumeur est analysée par examen histologique, afin d'éliminer la possibilité de confusion avec une forme de mélanome. Le traitement fait appel à l'ablation chirurgicale du botryomycome.

botulisme

Intoxication alimentaire provoquée par la toxine d'un bacille anaérobie à Gram positif Clostridium botulinum.

   Clostridium botulinum est présent dans le sol, les eaux et l'organisme de nombreux animaux et produit des spores qui résistent à l'ébullition et aux modes de conservation (sel, vinaigre, fumaison) utilisés dans la fabrication des conserves familiales. Ces spores sécrètent une toxine extrêmement puissante qui inhibe la sécrétion d'acétylcholine intervenant dans la transmission des influx nerveux, provoquant ainsi des paralysies en cas d'ingestion d'aliments contenant la toxine. Des cas de botulisme sont également survenus chez des consommateurs de conserves industrielles (légumes, poissons).

SYMPTÔMES ET SIGNES

La maladie débute de quelques heures à 5 jours après l'absorption de nourriture contaminée. Les premiers signes en sont souvent des troubles de la vue (paralysie, diplopie, pseudo-presbytie) et une mydriase (dilatation anormale et persistante de la pupille). Ils s'accompagnent d'une sécheresse intense de la bouche, avec une difficulté à avaler pouvant évoquer une angine. Des formes graves peuvent apparaître avec paralysies des membres, voire des muscles respiratoires, troubles cardiaques, et même mort subite.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic repose sur la mise en évidence de la toxine dans l'aliment incriminé.

   Le traitement est purement symptomatique et impose souvent l'hospitalisation avec surveillance de la déglutition, de la respiration et de l'état cardiaque. L'injection de sérum antibotulique est parfois recommandée. La maladie régresse généralement lentement, en quelques semaines.

PRÉVENTION

Elle repose sur le respect scrupuleux des règles de préparation alimentaire et d'abattage des animaux. Les conserves douteuses (couvercle bombé, odeur suspecte) doivent être écartées de la consommation. La stérilisation de conserves pendant 1 heure et demie à 120 °C est une mesure d'hygiène efficace, car elle détruit les spores.

Voir : neurotoxine, toxi-infection.

bouche-à-bouche

Assistance respiratoire d'urgence, applicable dans l'attente de secours médicalisés en cas d'arrêt respiratoire ou cardiocirculatoire, qui consiste, pour un sauveteur, à insuffler l'air qu'il expire, encore riche en oxygène, au sujet inanimé.

   Le sauveteur couche le sujet sur le dos, désencombre sa bouche de tout corps étranger, enlève ses prothèses dentaires et tire sa mâchoire inférieure vers l'avant pour dégager l'entrée des voies respiratoires, obstruée chez le malade inconscient par la chute de la langue en arrière. Il incline la tête du sujet en arrière en maintenant la nuque et fait basculer le menton vers le haut. Après avoir pincé le nez de la personne inanimée entre le pouce et l'index et pris une inspiration profonde, il pose sa bouche ouverte sur celle du sujet et expire profondément. Le soulèvement immédiat du thorax du sujet atteste l'efficacité de la ventilation. L'expiration est passive.

   S'il s'agit d'un nourrisson ou d'un petit enfant, la bouche du sauveteur prend à la fois le nez et la bouche ; la ventilation est plus douce que pour l'adulte et plus rapide (de 20 à 30 respirations par minute, contre une quinzaine pour l'adulte).

   En cas d'arrêt cardiaque, un massage cardiaque externe est associé au bouche-à-bouche : 2 insufflations successives suivies de 15 compressions thoraciques s'il n'y a qu'un seul sauveteur, 1 insufflation suivie de 5 compressions pour chaque sauveteur, tour à tour, s'ils sont deux.

Voir : secourisme.