Larousse Médical 2006Éd. 2006
P

pléthysmographie

Examen permettant d'enregistrer, dans des conditions normales et au cours de différentes affections, les variations de pression régnant dans un organe ou un segment de membre, ou ses variations de volume.

DIFFÉRENTES UTILISATIONS

— En pathologie vasculaire, la pléthysmographie est utilisée pour étudier les variations de vasomotricité des vaisseaux et permet notamment de suspecter le diagnostic d'une thrombophlébite des membres (inflammation d'une veine associée à la formation d'un caillot). Cependant, elle est aujourd'hui souvent abandonnée au profit de l'écho-Doppler vasculaire.

— En pneumologie, en évaluant les variations de pression ou de volume du thorax, elle permet de mesurer la capacité pulmonaire totale et la résistance des voies aériennes. La pléthysmographie se pratique presque toujours chez des patients atteints d'emphysème.

— En urologie, la pléthysmographie est utilisée pour étudier la survenue, pendant le sommeil de patients se plaignant d'impuissance sexuelle, d'érections nocturnes ; cette constatation permet d'évoquer l'origine psychique d'une impuissance.

TECHNIQUES

Suivant les indications, le segment de membre à étudier (pathologie vasculaire), voire le patient tout entier (pneumologie), est placé dans une enceinte hermétique.

— En pathologie vasculaire, on place autour du membre étudié ou de la partie de membre étudiée des anneaux capteurs maintenus par des attaches et connectés à un appareil d'enregistrement ; l'examen dure de 10 à 40 minutes et ne nécessite pas d'hospitalisation.

— En pneumologie, on demande au patient de respirer par la bouche dans un tuyau relié à l'appareil d'enregistrement ; l'examen, qui se pratique dans un caisson hermétique, dure entre 15 et 30 minutes et ne nécessite aucune hospitalisation.

pleural

Qui se rapporte à la plèvre (membrane enveloppant les poumons).

pleurectomie

Ablation chirurgicale d'une petite partie de la plèvre pariétale (membrane tapissant la paroi thoracique).

   Une pleurectomie se pratique en cas de pneumothorax (présence d'air ou de gaz entre les deux feuillets de la plèvre) récidivant ou atteignant les deux poumons. Elle se déroule sous anesthésie générale ; après avoir pratiqué une incision entre deux côtes, le chirurgien retire une surface plus ou moins grande du feuillet pariétal (celui qui tapisse l'intérieur de la paroi thoracique) de la plèvre. Le feuillet viscéral (accolé au poumon) se trouve donc directement au contact de la paroi thoracique, devenue irrégulière et enflammée. L'intervention se termine par la pose, pendant 2 à 6 jours, de deux drains qui, introduits par voie intercostale, provoquent par aspiration l'accolement définitif du poumon à la paroi, ce qui empêche toute récidive du pneumothorax, l'air ne pouvant plus s'infiltrer entre les deux feuillets.

   L'hospitalisation, qui dure une dizaine de jours, est suivie d'une période de convalescence pendant laquelle une kinésithérapie locale permet, notamment, d'atténuer les douleurs. Les sujets peuvent par la suite pratiquer tous les sports à l'exception de la plongée sous-marine. Il leur est vivement conseillé de supprimer le tabac.

Voir : plèvre.

pleurésie

Pathologie de la plèvre (membranes entourant les poumons et tapissant la paroi thoracique), se caractérisant par une inflammation (aiguë ou chronique) et/ou un épanchement pleural (présence de liquide entre les deux feuillets de la plèvre).

   Un épanchement pleural peut traduire une inflammation de la plèvre (pleurésie exsudative), ou résulter d'une affection touchant un autre organe, entraînant une perturbation de l'équilibre liquidien (pleurésie transsudative). Inversement, une inflammation de la plèvre peut soit se traduire par un épanchement pleural, soit, plus rarement, constituer une pleurésie « sèche » (également appelée pleurite).
— Une pleurésie exsudative est le plus souvent due à une infection par une bactérie, ou à un cancer, soit de la plèvre elle-même (mésothéliome), soit d'un autre endroit du corps, par métastase. Il arrive cependant, dans moins de 10 % des cas, qu'aucune cause ne soit identifiée. L'épanchement pleural peut être localisé (par exemple entre le poumon et le diaphragme, ou entre les deux lobes du poumon), ou diffus, voire bilatéral. Le liquide peut être clair (pleurésie sérofibrineuse), hémorragique, purulent (empyème ou pyothorax) ou, très rarement, chyleux (chylothorax).
— Une pleurésie transsudative peut être causée par une insuffisance cardiaque gauche, une cirrhose hépatique ou une insuffisance rénale terminale. Elle peut aussi être liée à une dénutrition majeure.

SYMPTÔMES ET DIAGNOSTIC

Une pleurésie se manifeste par une gêne respiratoire, une douleur sur un côté du thorax augmentant à l'inspiration, une toux sèche, un essoufflement et une fièvre en cas d'infection. Le diagnostic est confirmé par la radiographie des poumons et l'examen biochimique, histologique et bactériologique d'une petite quantité de liquide prélevé par une ponction à l'aiguille. Dans certains cas, la pleurésie peut régresser spontanément, mais le malade doit être étroitement surveillé pour le cas où la maladie en cause progresserait et deviendrait cliniquement ou radiologiquement décelable.

TRAITEMENT

Il fait appel, selon la cause de la pleurésie, aux antibiotiques, aux antituberculeux, aux anticancéreux ou aux diurétiques. Si la gêne respiratoire est importante, on peut évacuer le liquide par ponction puis drainer la cavité pleurale. Dans les formes récidivantes, on peut proposer une symphyse pleurale (accolement définitif des deux feuillets de la plèvre).

Voir : pleuroscopie, plèvre, pyothorax, tuberculose.

pleurite

Inflammation de la plèvre.

   Ce terme, qui n'est plus guère employé(désigne en pratique les pleurésies sèches (inflammation de la plèvre sans épanchement liquidien).

Voir : pleurésie.

pleurodynie

Douleur d'origine pleurale, survenant souvent après une intervention chirurgicale thoracique.

   Une pleurodynie peut être de durée extrêmement variable : de quelques jours à quelques années ; le plus souvent, elle s'estompe spontanément en quelques semaines. Il est possible de l'atténuer à l'aide d'analgésiques.