Larousse Médical 2006Éd. 2006
G

gonorrhée

blennorragie

gonosome

Chromosome sexuel.

Synonyme : hétérochromosome.

   Les gonosomes sont les chromosomes X et Y, qui sont responsables de la détermination du sexe : les femmes ont deux chromosomes X, tandis que les hommes ont un chromosome X et un chromosome Y.

Goodpasture (syndrome de)

Maladie auto-immune caractérisée par une néphropathie (affection des reins) et une atteinte pulmonaire.

   Rare, de cause encore inconnue, le syndrome de Goodpasture est lié à la présence d'auto-anticorps (anticorps suscités par un antigène provenant de l'organisme même du sujet) qui affectent la paroi des capillaires glomérulaires et celle des alvéoles pulmonaires. L'atteinte des glomérules entraîne rapidement une insuffisance rénale. L'atteinte pulmonaire se manifeste par des hémoptysies (crachements de sang provenant de la trachée, des bronches ou des poumons).

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic requiert des examens sanguins, une biopsie rénale (prélèvement et analyse d'un fragment de rein) et une radiographie des poumons. Le traitement de cette maladie, toujours grave, fait appel aux corticostéroïdes, aux immunosuppresseurs et à la plasmaphérèse (procédé d'épuration du plasma sanguin). Néanmoins, très souvent, l'atteinte rénale progresse et peut nécessiter un traitement à vie par dialyse.

goudron de houille

Substance noire, épaisse et collante, dérivée des hydrocarbures.

Synonyme : coaltar.

   L'incorporation de goudron de houille dans les produits cosmétiques a été interdite en mars 2000, par une directive européenne.

Gougerot-Sjögren (syndrome de)

Affection associant une sécheresse oculaire à une sécheresse buccale.

Synonyme : syndrome sec.

   Le syndrome de Gougerot-Sjögren affecte surtout la femme à partir de 40 ans. Il est soit primitif, soit le plus souvent secondaire à une maladie systémique (polyarthrite rhumatoïde, lupus érythémateux disséminé, sclérodermie) ou à une affection auto-immune (thyroïdite, hépatite chronique active, cirrhose biliaire primitive).

   L'atteinte oculaire se traduit par une sensation de brûlure (« sable » dans les yeux) ou de corps étranger, par une absence de larmes ou un larmoiement d'irritation. L'atteinte des glandes salivaires se traduit par une sécheresse buccale qui gêne la déglutition et l'alimentation et peut provoquer des brûlures de la bouche, des fissures des commissures des lèvres et de la langue et des troubles gingivodentaires (gingivite, caries) ; elle est souvent associée à une hypertrophie des parotides. Ces symptômes s'accompagnent couramment d'une sécheresse de la peau, de la vulve et du vagin, responsable de démangeaisons. Les manifestations extraglandulaires ne sont pas rares : adénopathie, pneumopathie interstitielle, atteinte rénale, polyarthrite, vascularite.

DIAGNOSTIC

Il s'appuie sur l'existence d'un syndrome inflammatoire (élévation de la vitesse de sédimentation et hypergammaglobulinémie à l'électrophorèse des protéines), sur la présence, inconstante, d'anticorps antinucléaires ou plus spécifiques et sur la mise en évidence d'une infiltration glandulaire par des lymphocytes (à l'examen histologique d'un prélèvement de glandes salivaires accessoires, effectué sous anesthésie locale, généralement à la face interne de la lèvre inférieure).

TRAITEMENT

Il s'adresse à la maladie systémique lorsqu'elle est à l'origine du syndrome (corticostéroïdes, immunosuppresseurs). Il vise en outre à traiter les symptômes : sialagogues augmentant la production de salive (pilocarpine), bonbons acidulés, chewing-gum, bonne hygiène dentaire, larmes artificielles (collyre mis dans les yeux plusieurs fois par jour). Les formes extraglandulaires graves nécessitent la prise de corticostéroïdes.

goût

Un des cinq sens, renseignant sur les saveurs et la composition des aliments.

   Les sensations gustatives prennent leur origine dans les bourgeons du goût, récepteurs sensoriels disséminés dans la muqueuse de la langue, le voile du palais et les parois latérales et postérieures de la gorge.

   Chaque bourgeon est constitué d'un groupe de cellules sensorielles, dont le sommet effilé recueille les excitants gustatifs et dont la base est recouverte de terminaisons de fibres nerveuses. Lorsqu'une cellule sensorielle est excitée, elle transmet ses informations aux fibres nerveuses ; ces informations sont alors acheminées par différents nerfs crâniens jusqu'au thalamus et au cortex temporal des hémisphères cérébraux.

   Il existe quatre sortes de bourgeons du goût, sensibles aux quatre saveurs fondamentales – le sucré, le salé, l'acide, l'amer – dont le mélange produit toutes les saveurs. Le goût résulte en fait de la conjonction des stimulations sensorielles provenant du système gustatif et du système olfactif : à l'expiration, une partie des particules ingérées sont expulsées par voie nasale et stimulent les récepteurs olfactifs par leurs composantes odorantes.

PATHOLOGIE

L'agueusie (perte du goût) peut être due à une perte de l'odorat, à une maladie buccale (infection, cancer) ou hormonale (hypothyroïdie, diabète). Elle modifie le comportement alimentaire et retentit parfois sur le psychisme jusqu'à provoquer une dépression. La constatation d'un trouble du goût doit conduire à une consultation médicale.

Voir : agueusie.

goutte-à-goutte

perfusion

goutte

Maladie métabolique résultant d'un excès d'acide urique dans l'organisme.

CAUSES

La goutte atteint le plus souvent l'homme d'âge mûr. Elle peut être due à certaines maladies, hématologiques en particulier, ou à la prise de médicaments, mais elle est le plus souvent liée à une obésité ou à des excès alimentaires. Il existe également une prédisposition génétique à fabriquer trop d'acide urique.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Présent en excès dans l'organisme, l'acide urique précipite et cristallise dans les articulations (le plus souvent à la base du gros orteil mais aussi aux chevilles, genoux, parfois poignets ou doigts) ; il provoque des crises aiguës de douleurs très vives (crises de goutte) pouvant empêcher le patient de poser le pied au sol. Cette arthrite microcristalline aiguë typique guérit sans séquelles. En l'absence de traitement de fond, les articulations se déforment puis se détruisent après quelques années d'évolution, et l'accumulation d'acide urique sous la peau fait apparaître des tuméfactions (tophus goutteux) sur l'oreille, les tendons et les tissus mous. La surproduction d'acide urique peut en outre entraîner la formation de calculs rénaux, dont l'élimination provoque une colique néphrétique, et, à l'extrême, conduire à une insuffisance rénale.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic, essentiellement clinique, est étayé par le dosage de l'acide urique sanguin, dont le taux se montre souvent élevé. La crise de goutte est traitée par administration de colchicine ou d'anti-inflammatoires non stéroïdiens. Le traitement de l'excès d'acide urique lui-même dépend de son origine. Un défaut d'élimination est traité par un uricosurique (stimulateur de l'élimination urinaire de l'acide urique). Un excès de production dû à des excès alimentaires ou à une consommation exagérée d'alcool impose un régime hypocalorique et la suppression de l'alcool. Les sujets génétiquement prédisposés à fabriquer trop d'acide urique sont traités par l'allopurinol, qui en inhibe partiellement la synthèse. L'usage de ce médicament a pratiquement fait disparaître les cas de goutte chronique avec déformation et destruction articulaires ainsi que les insuffisances chroniques rénales d'origine goutteuse.

Voir : acide urique, arthrite, granulomatose, granulome.