Larousse Médical 2006Éd. 2006
O

ostéoplastie

Intervention chirurgicale consistant à restaurer un os à l'aide de greffons osseux ou d'une prothèse.

   En stomatologie, l'ostéoplastie maxillaire permet de régulariser de façon harmonieuse la surface des maxillaires. Elle se pratique surtout lorsque l'on veut réaliser une prothèse amovible et qu'il existe des exostoses (petites tumeurs osseuses bénignes) dont la compression serait douloureuse, des tubérosités ou des crêtes maxillaires volumineuses.

ostéoporose

Diminution progressive de la trame protéique de l'os, qui reste cependant normalement minéralisé.

   L'allègement de la trame protéique osseuse est un phénomène naturel, appelé ostéopénie physiologique, lié au vieillissement du squelette. L'ostéoporose est caractérisée par l'exagération de ce processus, du fait d'un déséquilibre entre l'activité des ostéoblastes (cellules assurant la formation du tissu osseux) et celle des ostéoclastes (cellules assurant la destruction du tissu osseux) : pour un même volume, l'os est moins dense, donc plus fragile. Les causes des ostéoporoses sont multiples. La plus commune est l'ostéoporose postménopausique : à la ménopause, le taux des œstrogènes (hormones protectrices du tissu osseux) chute.

   L'ostéoporose sénile s'observe chez les personnes des deux sexes après 70 ans, et sa fréquence augmente avec l'âge ; elle est favorisée par la sédentarité, l'absence d'exposition à la lumière naturelle (qui permet la synthèse de la vitamine D par la peau), un régime pauvre en calcium et en protéines. L'ostéoporose peut aussi être d'origine endocrinienne ou médicamenteuse et survenir à tout âge : excès d'hormones thyroïdiennes ou parathyroïdienne (adénome sur une des glandes parathyroïdes), de corticostéroïdes (maladie de Cushing, traitement par les corticostéroïdes), etc. L'ostéoporose peut aussi survenir chez l'homme, favorisée par la consommation de boissons alcoolisées et de tabac. Exceptionnelle chez la femme jeune, elle se révèle alors au cours de la grossesse. D'autres, plus complexes et plus graves, accompagnent l'urticaire pigmentaire (affection due à une prolifération de mastocytes, dans les tissus) ou un diabète phosphoré. Enfin, il existe des ostéoporoses héréditaires (ostéogenèse imparfaite).

SYMPTÔMES ET SIGNES

Les fractures sont les principales manifestations de l'ostéoporose. Leur siège varie selon que la diminution de la densité osseuse affecte l'os cortical ou l'os spongieux.

— Quand l'ostéoporose touche l'os cortical, les fractures affectent en général l'extrémité inférieure du poignet, la tête de l'humérus et, lorsque le sujet est âgé, le col du fémur. Elles peuvent aussi affecter le bassin et le sacrum sous la forme de fractures de fatigue.

— Quand l'ostéoporose touche l'os spongieux, très abondant dans les vertèbres, les fractures se traduisent par des tassements vertébraux survenant brutalement et entraînant une douleur dorsale ou lombaire aiguë souvent prise pour un lumbago. La douleur est vive pendant 10 jours et disparaît progressivement en 3 ou 4 semaines. Le tassement se consolide, mais la vertèbre reste déformée, pouvant être à l'origine de douleurs chroniques n'apparaissant qu'à la station debout.

DIAGNOSTIC

Très souvent, un tassement vertébral ou une transparence excessive à la radiographie permettent de détecter une ostéoporose. L'absorptiométrie le plus souvent aux rayons X mesure la densité osseuse et permet d'apprécier l'importance de l'ostéoporose. Son évolution peut être suivie en mesurant régulièrement la taille du patient. Un tassement vertébral fait perdre entre 1 et 2 centimètres. Une ostéoporose comportant de multiples tassements peut faire perdre de 15 à 20 centimètres.

TRAITEMENT ET PRÉVENTION

Le traitement des ostéoporoses endocriniennes ou médicamenteuses est celui de leur cause. Les traitements médicaux proposés pour lutter contre l'évolution de l'ostéoporose sont la prise de calcium, de vitamine D et de bisphosphonates (alendronate, risedronate, ibandronate) et d'anti-œstrogènes (raloxifène) qui s'opposent à la résorption osseuse. Après plusieurs années de traitement, les bisphosphonates augmentent la densité osseuse et diminuent le nombre de fractures vertébrales et du col du fémur. Des traitements stimulant la formation osseuse (strontium, hormone parathyroïdienne) sont proposés.

   La prévention de l'ostéoporose est donc indispensable. L'immobilité favorisant la perte osseuse, l'exercice physique (marche), voire la pratique régulière d'activités sportives, peut être utile ; tout surentraînement a cependant des effets néfastes. Il est recommandé d'avoir une alimentation riche en calcium et en protéines (lait, produits laitiers, viande, poisson) et de limiter la consommation d'alcool et de tabac. Le traitement préventif de l'ostéoporose post-ménopausique reposait sur les œstrogènes qui s'opposent à la diminution de la densité osseuse et réduisent la fréquence des fractures pendant son application. Mais les inconvénients du traitement substitutif de la ménopause l'emportant sur les avantages, cette indication n'est plus retenue. Toutes ces mesures visent à diminuer la fréquence des tassements vertébraux chez la femme après 60 ans et des fractures du col du fémur dans les deux sexes après 80 ans.

ostéopsathyrose

maladie de Lobstein

ostéosarcome

Tumeur maligne de l'os.

Synonyme : sarcome ostéogénique.

   L'ostéosarcome est la plus fréquente des tumeurs malignes osseuses primitives (non formées par les métastases issues d'un autre cancer). Généralement, elle survient chez l'enfant et l'adolescent. Sa cause est le plus souvent inconnue, en dehors de certaines formes touchant l'adulte et liées à la cancérisation d'une maladie osseuse de Paget.

SYMPTÔMES ET SIGNES

La tumeur se développe habituellement sur la partie moyenne des os longs se trouvant au voisinage de l'articulation du genou (fémur, tibia) et de l'épaule (humérus). Un ostéosarcome s'étend assez rapidement aux tissus adjacents, détruit l'os sain avoisinant ; on distingue les formes centrales, qui envahissent la médullaire osseuse (partie centrale de l'os), des formes périphériques, qui se développent à partir du périoste. L'ostéosarcome peut aussi disséminer par voie sanguine (métastases pulmonaires).

   Un ostéosarcome se traduit par une tuméfaction locale légèrement inflammatoire, douloureuse ; à un stade plus avancé, la tuméfaction est grosse et devient très douloureuse. Parfois, il est révélé par une fracture « pathologique », c'est-à-dire survenant spontanément ou après un traumatisme minime. Le diagnostic repose sur la radiographie et sur l'examen histologique de la tumeur après biopsie ; il comprend la recherche d'éventuelles métastases, essentiellement pulmonaires.

TRAITEMENT

Il repose sur la chimiothérapie et sur l'ablation chirurgicale de la tumeur ; celle-ci doit être la plus large possible ; on essaie toutefois de conserver la plus grande partie du membre atteint afin de faciliter la pose d'une prothèse articulaire ; l'amputation, exceptionnelle, est réservée aux tumeurs volumineuses ou aux récidives.