Larousse Médical 2006Éd. 2006
P

protide

Toute substance constituée par un ou plusieurs acides aminés.

   Les protides contiennent de l'azote (N) et comprennent les acides aminés, les peptides (constitués par un nombre restreint d'acides aminés) et les protéines (très longues chaînes d'acides aminés).

proto-oncogène

oncogène

protocole

Ensemble des recommandations écrites applicables au diagnostic et au traitement d'une pathologie donnée.

   Les protocoles comportent des conditions générales, communes à tous les patients, et des conditions particulières à chaque patient, dans des limites définies. L'usage de protocoles est nécessaire à l'évaluation de la qualité des soins et, plus encore, en matière de recherche médicale. Il permet de comparer des groupes de patients et d'analyser les résultats de chaque groupe. Il contribue aux progrès de la médecine.

protonthérapie

Utilisation thérapeutique des protons.

   Les protons sont des particules élémentaires lourdes, de charge électrique positive, qui constituent, avec les neutrons, les noyaux des atomes. On les produit artificiellement dans des accélérateurs de particules atteignant de hauts niveaux d'énergie, appelés synchrocyclotrons.

   La grande précision balistique du faisceau de protons permet de détruire sélectivement de petites tumeurs profondes.

Voir : cyclotron, radiothérapie.

protozoaire

Organisme du règne animal composé d'une cellule unique.

   Les protozoaires peuvent être microscopiques ou bien être visibles à l'œil nu. Les plus évolués sont susceptibles de respirer, d'ingérer des particules nutritives et d'excréter.

   Ils peuvent être indépendants et vivre dans le milieu extérieur ou vivre dans un autre organisme vivant, parfois au détriment de ce dernier. Il s'agit alors de parasites.

   Comme la cellule humaine, le protozoaire est eucaryote : il possède une membrane dite nucléaire (qui sépare le noyau du cytoplasme de la cellule).

DIFFÉRENTS TYPES DE PROTOZOAIRE

Certains protozoaires parasites se rencontrent chez l'homme. Ils appartiennent à trois grands groupes :

— Les sporozoaires (protozoaires capables de former des spores) comprennent les coccidies (responsables des coccidioses intestinales) et le toxoplasme (responsable de la toxoplasmose) ainsi que l'hématozoaire Plasmodium (responsable du paludisme).

— Les rhizoflagellés regroupent les amibes intestinales et libres, les flagellés intestinaux et génitaux, les trypanosomes (responsables des trypanosomoses) et les leishmanies (responsables des leishmanioses).

— Les ciliés (protozoaires à cils vibratiles) sont responsables de la balantidiose, maladie parasitaire des intestins.

protozoose

Toute maladie parasitaire causée par des protozoaires : amœbose, coccidiose, giardiose, paludisme, toxoplasmose, etc.

protubérance annulaire

Région de l'encéphale située entre les pédoncules cérébraux et le bulbe rachidien.

Synonyme : pont de Varole.

   La protubérance annulaire est couramment appelée protubérance ou pont. La succession, de bas en haut, du bulbe rachidien, de la protubérance et des pédoncules cérébraux forme le tronc cérébral, sorte de volumineux cylindre vertical qui prolonge la moelle épinière. De chaque côté de la protubérance se trouvent les pédoncules cérébelleux moyens, chacun formant un petit cylindre horizontal se rattachant de chaque côté au cervelet.

   On appelle parfois métencéphale l'ensemble formé par la protubérance et le cervelet, car ces derniers dérivent de la même zone du cerveau de l'embryon.

   La protubérance contient des faisceaux de fibres nerveuses motrices (envoyant les ordres vers les muscles) et des faisceaux sensitifs (répercutant les informations vers les régions supérieures de l'encéphale). Elle contient également les noyaux de plusieurs nerfs crâniens, notamment de ceux qui sont responsables des mouvements des yeux.

EXAMENS ET PATHOLOGIE

La protubérance annulaire est explorée par le scanner et l'imagerie par résonance magnétique (I.R.M.). Elle peut être le siège de tumeurs, d'accidents vasculaires cérébraux, de lésions dégénératives ou inflammatoires (sclérose en plaques, par exemple).

provirus

Patrimoine génétique d'un virus, qui s'intègre dans celui de la cellule hôte.

provitamine

Toute substance chimique précurseur d'une vitamine.

   Une provitamine est transformée par l'organisme en vitamine. C'est ainsi que le bêtacarotène et l'ergostérol des végétaux alimentaires se transforment respectivement en vitamine A et en vitamine D.

proximal

Se dit de la portion d'un élément anatomique la plus rapprochée d'un organe de référence situé en amont de cet élément par exemple, pour un membre, de la portion rattachée au tronc.

   Le mot s'emploie par opposition à distal. L'intestin grêle proximal (duodénum, jéjunum) est le segment le plus proche de la bouche, organe de l'appareil digestif situé en amont. La partie de l'aorte (principale artère du corps) rattachée au ventricule gauche du cœur est sa partie proximale. L'épaule est la partie proximale du membre supérieur par rapport au tronc.

prurigo

Maladie cutanée caractérisée par une éruption, provoquant une vive démangeaison, de petites élevures rougeâtres surmontées de vésicules qui s'ouvrent rapidement sous l'effet du grattage puis se couvrent d'une croûte transitoire.

DIFFÉRENTES SORTES DE PRURIGO

— Le prurigo de l'adulte peut être aigu ; il est dans ce cas le plus souvent d'origine parasitaire ; un prurigo chronique est causé par une infection bactérienne, fongique ou parasitaire, par une allergie (dermatite atopique, allergie déclenchée par un foyer infectieux profond) ou par une maladie générale (diabète).

— Le prurigo de l'enfant, ou prurigo strophulus, est aigu et le plus souvent d'origine parasitaire (acariens) ; il prédomine aux membres, à la ceinture et au ventre.

TRAITEMENT

Il est fonction de l'affection en cause : application de médicaments et de substances antiparasitaires sur la peau et les vêtements, traitement antiallergique par application de corticostéroïdes ou par administration d'antihistaminiques par voie orale.

prurit

Sensation naissant dans la peau et entraînant une envie de se gratter.

Synonyme : démangeaison.

   Un prurit est déclenché par la libération dans la peau de différents médiateurs chimiques, notamment l'histamine.

   On divise les prurits en deux catégories selon qu'ils sont généralisés ou localisés.

Prurit généralisé

C'est une démangeaison affectant l'ensemble du corps. De nombreuses causes sont capables de la provoquer.

   Il peut être causé par une maladie de peau (psoriasis, eczéma, lichen, infestation de la peau par des parasites), parfois à un stade où celle-ci est inapparente (dermatose dite invisible), notamment en cas de lichen, de mycosis ou de gale. La prise de médicaments (antibiotiques, aspirine, barbituriques, sulfamides, etc.) de même que de très nombreuses affections, comme un obstacle dans les voies biliaires (calcul, tumeur), une insuffisance rénale chronique, une affection hématologique (maladie de Hodgkin, polyglobulie), une maladie hormonale (diabète, hyperthyroïdie) ou un cancer d'un viscère, sont également susceptibles d'entraîner un prurit. Lorsque aucune des causes précédentes n'est retrouvée, on évoque un prurit engendré par un trouble psychologique, un prurit sénile dû à un dessèchement de la peau lié à l'âge ou un prurit gravidique, survenant au cours du troisième trimestre d'une grossesse et pouvant être associé à une cholestase.

TRAITEMENT

C'est avant tout celui de la cause. Le prurit lui-même est traité par voie orale (antihistaminiques et, dans certains cas, anxiolytiques) et locale (bains adoucissants, pommades émollientes, plus rarement corticostéroïdes). Le prurit gravidique cède généralement spontanément après l'accouchement.

Prurit localisé

C'est une démangeaison affectant une partie du corps :

— le prurit anal peut avoir une cause locale (abus de pommade, infection par un champignon ou une bactérie, hémorroïdes, fissure ou fistule anales) ou générale (affection hématologique ou hormonale, cancer de l'anus, diarrhée chronique) ; chez l'enfant, son origine est fréquemment l'oxyurose (infestation par un ver parasite pondant ses œufs sur la marge anale) ;

— le prurit du cuir chevelu doit avant tout faire rechercher une infestation par les poux, particulièrement chez l'enfant ; il peut également s'agir d'une maladie dermatologique (psoriasis) ou d'une infection par une bactérie ou un champignon (pityrosporose) ;

— le prurit génital peut constituer une réaction à certains produits utilisés pour la toilette (savons trop alcalins, antiseptiques trop agressifs) ou le nettoyage des vêtements, au latex du préservatif, à des sous-vêtements en tissu synthétique, ou être le signe d'une infection (herpès, candidose, infections à chlamydia, à trichomonas, etc.) ; il s'accompagne alors chez la femme de leucorrhées (pertes blanches) ; un prurit de la vulve peut également être causé par une maladie de peau localisée à cette zone ou par une maladie générale (diabète, hyperthyroïdie).