Larousse Médical 2006Éd. 2006
P

purulent

Qui contient ou produit du pus.

   Un furoncle, par exemple, est une collection inflammatoire purulente. Une plaie purulente révèle une infection des tissus, et des crachats purulents signalent une infection respiratoire bactérienne pyogène.

pus

Liquide pathologique, épais et visqueux, constitué de globules blancs, altérés et détruits, de cellules des tissus voisins de la suppuration et souvent de bactéries, vivantes ou mortes.

   Le pus est plus ou moins épais et grumeleux. Il est susceptible de former un abcès dans une cavité ou dans un tissu, et peut aussi être présent dans un mucopus (exsudat abondant contenant du pus), lors d'une rhinorrhée (écoulement avec infection des voies respiratoires), par exemple.

DIFFÉRENTS TYPES DE PUS

— Le pus contenant des germes est dû à des microbes dits pyogènes, qui provoquent des infections suppurantes (génératrices de pus). L'examen direct et la mise en culture du pus permettent d'identifier le microbe en cause. Les microbes pyogènes responsables d'une suppuration sont divers : staphylocoques (le pus est jaune), streptocoques et pneumocoques (le pus est vert), bacilles pyocyaniques (le pus est bleuté), amibes (responsables d'un pus brun), germes anaérobies (le pus est gris et fétide). Une plaie suppurante doit être désinfectée. Les antibiotiques correspondant au germe isolé permettent de contrôler l'infection.

— Le pus aseptique ne contient aucun microbe et se rencontre dans certains cas de maladies auto-immunes, de tuberculose ou à la suite de l'injection d'un produit mal supporté par les tissus, ou encore après le début d'un traitement antibiotique.

pustule

Lésion cutanée constituée par le soulèvement de l'épiderme en une zone bien délimitée et circonscrite contenant un liquide purulent.

   Les pustules sont souvent entourées d'une zone inflammatoire ; elles sont volontiers fragiles, excoriées par le grattage, formant alors de petites érosions à vif, et peuvent laisser des cicatrices. Ce sont des lésions élémentaires (lésions caractéristiques d'un certain nombre de maladies, par exemple autrefois la variole), dont la présence permet d'orienter le diagnostic.

   On observe des pustules au cours de diverses affections : psoriasis pustuleux, acné rosacée, infections cutanées bactériennes, impétigo, charbon, vaccine. D'autres affections, où les pustules sont fréquentes et caractéristiques, sont appelées pustuloses. On distingue les pustules folliculaires (pustules localisées à la racine d'un poil), le plus souvent dues au staphylocoque doré, et les pustules non folliculaires (pustules n'ayant aucun lien avec les follicules pilosébacés), qui peuvent être dues à un germe pathogène (bactérie, champignon microscopique) ou s'expliquer par un afflux important de certains globules blancs (polynucléaires neutrophiles), définissant alors les pustuloses amicrobiennes (psoriasis pustuleux, avec pustulose palmoplantaire, par exemple).

pustulose

Maladie cutanée caractérisée par la présence de pustules (soulèvement circonscrit de l'épiderme contenant un liquide purulent).

   Le terme de pustulose qualifie trois types différents d'affections.

Pustulose exanthématique aiguë généralisée

C'est une pustulose résultant dans la plupart des cas d'une prise médicamenteuse (pénicilline, macrolide, inhibiteur calcique) et, parfois, d'une infection virale (virus coxsackie). Elle affecte l'adulte à partir de la seconde moitié de la vie.

SYMPTÔMES ET TRAITEMENT

Les pustules surviennent sur un fond d'érythème (rougeur de la peau) et prédominent sur le visage et les plis de flexion (coude, aine, etc.). Elles disparaissent en général en moins de quinze jours sans cicatrices. Le traitement est celui des symptômes : antihistaminiques en cas de démangeaisons, antiseptiques locaux appliqués sur les lésions. Des récidives sont possibles.

Pustulose palmoplantaire

C'est une éruption, sur la paume des mains et la plante des pieds, de vésicules (cloques à liquide clair) se transformant en pustules, qui se dessèchent, se couvrent d'une croûte et peuvent entraîner des lésions analogues à des brûlures. L'affection est due à une dysidrose (type d'eczéma), à la présence d'un foyer infectieux profond dans l'organisme ou à un psoriasis. Le traitement est celui de la maladie en cause, associé à des rétinoïdes et à des soins locaux (antiseptiques, réducteurs, corticostéroïdes). Les pustules disparaissent sans cicatrices.

Pustulose varioliforme de Kaposi-Juliusberg

Également appelée pustulose varicelliforme, cette pustulose est la surinfection d'une maladie de peau, le plus souvent une dermatite atopique (type d'eczéma affectant les sujets prédisposés aux allergies), par un virus du type herpès virus. La maladie, rare, touche le nourrisson de 5 à 20 mois.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Cette pustulose se traduit par une brusque altération de l'état général (fièvre à 40 °C, perte d'appétit, abattement) et une poussée de la maladie cutanée préexistante. Ces signes sont suivis de l'éruption de pustules plus ou moins hémorragiques, qui se couvrent d'une croûte noire. Des complications infectieuses (encéphalite, kératoconjonctivite, pneumopathie interstitielle, diarrhée sanglante) sont possibles.

TRAITEMENT ET PRÉVENTION

Le traitement dure une quinzaine de jours et nécessite une hospitalisation en urgence. Il associe des antiviraux (aciclovir) en perfusion intraveineuse, une réanimation et des soins locaux (désinfection des lésions).

   Les séquelles possibles sont celles de l'encéphalite (lésions neuro-oculaires). La prévention consiste à ne pas mettre en contact un nourrisson porteur d'une maladie cutanée étendue avec une personne atteinte d'un herpès de la bouche.

Voir : puvathérapie, syndrome S.A.P.H.O..

putréfaction

Décomposition de matières organiques par des bactéries et des champignons.

   La putréfaction fait intervenir des bactéries anaérobies (capables de vivre sans oxygène) et produit des gaz malodorants.

putride

Qualifie ce qui est produit par la putréfaction (décomposition des matières organiques par des bactéries et des champignons avec production de gaz) ou par l'odeur se dégageant des organismes en putréfaction.

   Cette odeur est due à la putrescine, produit de décomposition de l'ornithine (produit de dégradation des acides aminés, en particulier de l'arginine).