Larousse Médical 2006Éd. 2006
S

scotome

Amputation partielle du champ visuel, perçue ou non par le patient.

   Il existe des scotomes négatifs, non perçus par le patient mais qui sont mis en évidence par l'étude du champ visuel, et des scotomes positifs, que le patient perçoit comme une tache plus sombre dans son champ visuel, tache qu'il peut dessiner sur une feuille quadrillée, appelée grille de Amsler.

   Selon l'intensité du scotome, on distingue les scotomes absolus, sans perception lumineuse, et les scotomes relatifs, au niveau desquels la perception lumineuse est affaiblie mais persiste.

   Par ailleurs, la localisation du scotome permet de donner des indications sur la lésion d'origine et conditionne la baisse de la vision centrale.
— Les scotomes centraux, situés autour du point de fixation, qui correspond au point central du champ visuel lors d'un test, traduisent une atteinte des fibres provenant de la macula, dans le nerf optique ou dans les voies optiques. L'atteinte peut être unilatérale ou bilatérale. Les scotomes centraux sont responsables d'une baisse plus ou moins profonde de l'acuité visuelle.
— Les scotomes cæcocentraux traduisent une atteinte de la papille optique (point de départ dans l'œil du nerf optique). Ils sont situés dans les 10 degrés centraux du champ visuel, du côté extérieur. Ils résultent souvent de névrites optiques dues surtout à une consommation excessive d'alcool et/ou de tabac et touchent en général les deux yeux.
— Les scotomes paracentraux, situés dans les 30 degrés centraux du champ visuel, sont dus, le plus souvent, au glaucome (hypertension intraoculaire).

TRAITEMENT

Le traitement d'un scotome est celui de la maladie causale.

scotomisation

Mécanisme psychique par lequel le sujet évacue de sa conscience un événement ou un souvenir traumatisant.

   Ce terme a été emprunté par la psychologie à l'ophtalmologie : par analogie avec le scotome, amputation partielle ou totale du champ visuel, la scotomisation désigne un mécanisme inconscient et sélectif par lequel le sujet fait disparaître - ou écarte - du champ de sa conscience certains faits ou souvenirs dont la résonance affective est douloureuse et traumatisante. Ce type de défense contre la perception d'une réalité pénible correspond à ce que Sigmund Freud a décrit sous le nom de « déni de la réalité ».

scrotum

Enveloppe cutanée superficielle des bourses et de leur contenu, les testicules et les épididymes.

PATHOLOGIE

Le scrotum peut être le siège de diverses affections.

— Un abcès épididymotesticulaire (collection de pus dans l'épididyme et le testicule) peut se fistuliser au scrotum, provoquant un écoulement externe de pus.

— Une hernie inguinoscrotale, hernie inguinale au cours de laquelle un segment d'intestin fait saillie sur le scrotum, entraîne une augmentation de volume de celui-ci.

— Une hydrocèle vaginale (épanchement de liquide séreux situé entre les deux feuillets de la vaginale testiculaire, enveloppe séreuse du testicule) se traduit par une augmentation du volume du scrotum.

— Une tumeur du testicule, lorsqu'elle est volumineuse, entraîne une déformation locale du scrotum.

   En outre, toutes les pathologies cutanées peuvent siéger sur le scrotum : allergies, mycoses, infections de follicules pilosébacés, abcès, etc.

Voir : hydrocèle vaginale, testicule.

scrubtyphus

fièvre fluviale du Japon

scybales

Selles de petite taille, rondes et desséchées (comme celles des chèvres ou des moutons).

   L'émission de scybales est un simple signe de constipation. Elle n'indique pas d'état anormal et ne requiert aucun traitement.

sébacée (glande)

Glande annexe de l'épiderme, sécrétant le sébum.

   Les glandes sébacées sont présentes sur toute la surface de la peau, sauf sur la paume des mains et la plante des pieds, mais elles sont plus abondantes dans certaines régions : visage, dos, cuir chevelu. Ces glandes sont le plus souvent dépendantes de follicules pileux, leur taille variant en fonction inverse de la taille du poil ; elles sont ainsi uniques et petites en cas de longs poils épais, et multiples et très développées si le poil est court. Les glandes sébacées indépendantes d'un follicule pileux, plus rares, sont situées dans les paupières (glandes de Meibomius), dans la lèvre supérieure (grains de Fordyce), dans les aréoles des seins ; chez l'homme, dans le prépuce (glandes de Tyson) et, chez la femme, dans les muqueuses génitales.

DESCRIPTION

Une glande sébacée se compose de deux parties : une partie sécrétrice (la glande sébacée proprement dite) entourée par une membrane, en forme de petit sac, et un canal, dit sébacé, qui rejoint la tige d'un poil pour former un canal pilosébacé. On y distingue deux parties, l'une sous-épidermique, l'autre traversant l'épiderme jusqu'à la surface de la peau.

PHYSIOLOGIE ET PATHOLOGIE

La sécrétion du sébum est activée par les hormones androgènes (testostérone). D'autres facteurs l'influencent : âge (avec un léger pic avant l'âge de trois mois et un autre, plus important, à la puberté), « dégraissage » excessif de la peau par des cosmétiques, hormones médicamenteuses du type œstrogène ou progestatif (activation ou inhibition), affections neurologiques (maladie de Parkinson). L'augmentation pathologique de la sécrétion de sébum est la séborrhée.

séborrhée

Augmentation pathologique de la sécrétion de sébum par les glandes sébacées.

   Une séborrhée confère à la peau un aspect gras ; elle favorise l'apparition d'une acné ou d'une dermatite séborrhéique.

CAUSES

La séborrhée est fréquente à l'adolescence. Elle peut également survenir au cours d'une maladie neurologique (maladie de Parkinson, par exemple) ou d'un traitement hormonal (œstrogènes).

TRAITEMENT

Il consiste en un nettoyage biquotidien de la peau à l'aide de produits doux non décapants ; dans certains cas, on y associe l'application locale de progestérone, voire, dans les cas rebelles, l'administration à très faibles doses de rétinoïdes (isotrétinoïnes). Ceux-ci sont formellement contre-indiqués chez les femmes enceintes ou ne disposant pas d'une contraception efficace, car ils entraînent des malformations chez le fœtus. L'application locale de produits à base d'hormones antiandrogènes est actuellement à l'étude.