Larousse Médical 2006Éd. 2006
L

lymphadénectomie

Ablation chirurgicale localisée du territoire lymphatique.

   La lymphadénectomie, appelée encore curage ganglionnaire, a pour but d'enlever les ganglions et les vaisseaux lymphatiques qui drainent un tissu ou un organe qui sont le siège d'un cancer. Cette opération est pratiquée soit isolément, soit secondairement après ablation de la lésion primitive. La lymphadénectomie peut être suivie d'un épanchement de lymphe dans le foyer opératoire. Après curage ganglionnaire de l'aisselle dans le cancer du sein, elle peut occasionner un œdème du bras.

lymphadénopathie angio-immuno-blastique

Localisation cutanée d'une forme de cancer, le lymphome à cellule T.

   La lymphadénopathie angio-immuno-blastique, rare, s'observe surtout après 60 ans. Elle se caractérise par une augmentation, parfois très importante, du volume des ganglions lymphatiques, qui deviennent fermes mais restent indolores, sur l'ensemble du corps, y compris les ganglions profonds du médiastin et de l'abdomen. Il s'y associe une fièvre, une fatigue, un amaigrissement, des démangeaisons et des lésions cutanées localisées ou généralisées (taches rouges, plaques violacées épaisses).

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

   Le diagnostic repose sur la biopsie cutanée et sur celle des ganglions. Le traitement repose sur l'administration de corticostéroïdes par voie orale ou sur la chimiothérapie anticancéreuse. Le pronostic est réservé, l'affection ayant tendance à récidiver.

lymphangiectasie

Dilatation localisée, acquise ou congénitale, des vaisseaux lymphatiques.

CAUSES

Une lymphangiectasie peut être congénitale, consécutive à une anomalie des vaisseaux lymphatiques. Elle siège alors surtout sur les membres.

   Le plus souvent, la lymphangiectasie est acquise, causée par un obstacle situé dans un des gros canaux lymphatiques entraînant une dilatation en amont des petits vaisseaux lymphatiques. Cette obstruction peut être due à une inflammation chronique des vaisseaux lymphatiques, à une thrombose veineuse (formation d'un caillot dans une veine), à une compression par une tumeur maligne (métastase) et, dans certains pays, souvent tropicaux, à des parasites (filaires) cheminant dans le réseau lymphatique.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Si la lymphangiectasie est congénitale, des œdèmes fermes, parfois importants, apparaissent, responsables d'une difficulté à marcher. La peau s'épaissit : c'est l'éléphantiasis congénital, qui peut lui-même se compliquer de surinfection et de lymphangite (inflammation des vaisseaux lymphatiques). Si la lymphangiectasie est acquise, et plus particulièrement si elle est située dans les vaisseaux lymphatiques intestinaux, elle engendre des douleurs, des diarrhées et une mauvaise absorption des lipides (graisses), laquelle se traduit par des selles graisseuses.

TRAITEMENT

Il est celui de la cause et des symptômes et consiste à aider le retour de la lymphe par une kinésithérapie dite de drainage lymphatique (les mains drainent la lymphe de bas en haut). Par ailleurs, le port de bandes de contention, ou « bas à varices », augmente la tonicité des vaisseaux.

lymphangioléiomyomatose

Affection diffuse des poumons atteignant la femme jeune.

   Très rare, la lymphangioléiomyomatose n'a pas de cause certaine et ne touche que les femmes. Elle peut s'associer à une sclérose tubéreuse. Due à la prolifération de cellules musculaires lisses dans les poumons et dans les ganglions voisins, la maladie se traduit surtout par un essoufflement ou par un pneumothorax (épanchement brutal d'air dans la cavité pleurale), voire par un chylothorax (épanchement de liquide lymphatique dans la plèvre), volontiers récidivants. La lymphangioléiomyomatose aboutit le plus souvent en une quinzaine d'années à une insuffisance respiratoire chronique, mais il existe des formes dont l'évolution est plus lente.

TRAITEMENT

Il repose sur la pleurectomie (ablation d'une partie de la plèvre) ou sur la symphyse pleurale (injection dans la cavité pleurale d'une substance irritante, le plus souvent du talc, provoquant une inflammation, puis un accolement des deux feuillets de la plèvre), qui a pour but d'empêcher les récidives de pneumothorax et de chylothorax. Les formes évoluées peuvent bénéficier d'une greffe de poumon ou d'une greffe cœur-poumon, dans les cas les plus graves.

lymphangiome

Tumeur bénigne du réseau vasculaire lymphatique.

   Le lymphangiome fait partie des angiomes (tumeurs bénignes). Il est en général le résultat d'une malformation, existe dès la naissance et augmente de volume pendant l'enfance.

   Un lymphangiome forme une petite masse molle, de 1 ou 2 centimètres de diamètre, localisée surtout sous la peau, dans la région de la tête, du cou ou des aisselles, plus rarement en profondeur, dans ou entre les organes. Dans certaines formes rares, appelées caverneuses, le lymphangiome est beaucoup plus grand et risque de comprimer les tissus. Les lymphangiomes caverneux de la langue sont souvent le siège de poussées inflammatoires qui peuvent être dangereuses chez l'enfant à cause d'un risque d'asphyxie. Le traitement consiste en l'ablation chirurgicale de la tumeur.

lymphangite

Inflammation des vaisseaux lymphatiques, consécutive à un processus mécanique, infectieux ou tumoral.

— Une lymphangite réticulaire se caractérise par une induration érythémateuse (durcissement rouge) de la peau qui entoure une lésion. Ainsi, au cours de l'allaitement, un sein peut être atteint d'une lymphangite. Cette affection bénigne mais douloureuse s'accompagne d'une fièvre qu'un traitement antipyrétique fait baisser. L'allaitement, bien que douloureux, n'est pas contre-indiqué.

— Une lymphangite tronculaire, c'est-à-dire qui touche un vaisseau lymphatique de gros calibre, se caractérise par une induration érythémateuse qui forme un placard rouge plus long que large. L'induration se propage de la lésion primitive au ganglion le plus proche, qui s'infecte, gonfle et devient sensible. Une plaie infectée de la main, par exemple, peut être responsable d'une lymphangite de tout le membre supérieur, accompagnée d'un gonflement douloureux des ganglions axillaires (de l'aisselle).

   Une lymphangite dure de 8 à 10 jours en moyenne. L'infection entraîne généralement une fièvre et une sensation de malaise.

   Un traitement d'urgence par antibiotiques s'impose pour faire disparaître rapidement la lymphangite et éviter les complications.

Voir : œdème, fièvre puerpérale, filariose lymphatique.