Larousse Médical 2006Éd. 2006
C

carence affective

Absence ou insuffisance des échanges affectifs essentiels au développement et à l'équilibre affectif d'un sujet.

   Les carences affectives peuvent avoir des conséquences plus ou moins graves selon le degré de développement de l'individu.

   La privation prolongée du contact avec la mère ou avec un substitut maternel entraîne chez le nourrisson une inhibition anxieuse, un désintérêt pour le monde extérieur (dépression anaclitique) qui s'accompagne d'anorexie, d'insomnie, d'agitation, de retard psychomoteur et de troubles psychosomatiques. C'est ce qu'on appelle le syndrome d'hospitalisme. Si la carence se poursuit au-delà de 3 ou 4 mois, l'enfant risque de souffrir de dommages physiques et psychiques irréversibles.

   Par extension, on parle de carence affective lorsqu'un enfant n'a pas bénéficié de relations affectives suffisantes, en fonction du milieu culturel et social, dans les cinq premières années de sa vie : il risque d'en résulter un retard psychomoteur et des troubles du caractère.

   Chez l'adulte, des situations vitales contraignantes (deuil, infirmité, émigration) peuvent amplifier certaines tendances à la paranoïa, à l'introversion, aux troubles du caractère ou de la personnalité qui enferment l'individu dans la solitude et risquent, en réaction, de déclencher des troubles psychiatriques aigus. Chez le sujet âgé, le manque d'échanges affectifs précipite parfois le processus de vieillissement pathologique et peut même déclencher des réactions de détresse allant jusqu'au suicide.

Voir : abandon.

carence alimentaire

Absence ou insuffisance de certains éléments indispensables à l'équilibre et au développement physique d'un sujet.

   Une carence alimentaire peut être globale ou sélective et porter sur des nutriments agissant à très petites doses tels que les sels minéraux, les oligoéléments, les acides aminés ou les vitamines. Elle peut être liée à un défaut d'apportsou à une incapacité de l'organisme de bien utiliser ceux-ci. Outre la malnutrition, l'insuffisance d'apports nutritifs peut être due à un régime déséquilibré : les végétaliens, dont le régime est plus strict que celui des végétariens, souffrent habituellement d'un manque d'acides aminés essentiels, de fer, de calcium et de vitamine B12. Les désordres du comportement alimentaire, dus à une anorexie ou à un abus de régimes amaigrissants, provoquent des carences dont les conséquences peuvent être sérieuses si on n'y remédie pas. Les affections organiques qui s'accompagnent d'anorexie (cancer, hépatite, tuberculose) ont aussi pour conséquence des carences à des degrés divers.

   Les effets d'une carence alimentaire sont d'autant plus désastreux qu'elle survient plus précocement. Chez l'embryon, le fœtus ou le nourrisson, elle entrave la division cellulaire. Un enfant qui a souffert de carence alimentaire avant sa naissance et au cours de sa première année risque de présenter des défaillances du système nerveux central, et le dommage est alors irréversible. En revanche, une carence alimentaire affectant un enfant de plus de un an n'a que des effets temporaires, pourvu que soit rétablie par la suite une alimentation correcte.

   Parmi les principales carences alimentaires, on peut citer la carence en vitamine A, qui cause des troubles oculaires importants ; la carence en iode, qui entraîne un mauvais fonctionnement de la thyroïde (goitre, hypothyroïdie) ; la carence en acides gras, qui entrave la croissance normale des enfants, etc. La carence en acide folique et en fer entraîne des troubles hématologiques, neurologiques et psychiatriques.

   Une supplémentation en vitamines, ou toute autre forme de complémentation alimentaire, doivent être discutées avec le médecin.

Voir : avitaminose.

carène

Zone anatomique correspondant à la division de la trachée en ses deux bronches principales (ou souches), destinées à la ventilation des poumons droit et gauche.

Synonyme : éperon trachéal.

carie

Maladie détruisant les structures de la dent, évoluant de la périphérie (émail) vers le centre de la dent (pulpe dentaire).

FRÉQUENCE

Selon les études conduites par l'O.M.S., la carie est aujourd'hui le 3e fléau mondial. Ainsi, en région parisienne, un adolescent de 12 ans présente en moyenne quatre caries. Cette importance est vraisemblablement due à la richesse croissante de l'alimentation en glucides.

CAUSES

Une carie est due à l'action combinée de trois facteurs : la plaque dentaire (substance qui se forme sur la dent, composée de débris alimentaires, de mucus salivaire et de bactéries), le terrain (constitution de la dent, hérédité) et l'alimentation. Les bactéries de la plaque dentaire assimilent les sucres rapides, prolifèrent et sécrètent un acide qui attaque la dent et entraîne la formation d'une cavité, cela d'autant plus facilement que les tissus durs de la dent sont déminéralisés.

SYMPTÔMES ET SIGNES

La carie se loge de préférence dans les zones anfractueuses, difficiles à nettoyer. Elle commence par attaquer l'émail, créant une cavité. D'abord indolore, elle progresse dans le tissu calcifié recouvrant la pulpe (dentine), agrandissant la cavité et permettant aux bactéries d'envahir la pulpe mise à nu au centre de la dent. La dent devient alors sensible au contact du froid et du chaud, puis des sucres. Non traitée, la carie entraîne la destruction de la dent et l'infection de l'os sous-jacent par pénétration microbienne.

TRAITEMENT

Une carie doit être soignée le plus tôt possible. Elle est nettoyée à la fraise et la cavité ainsi dégagée est obturée par un produit de restauration (amalgame, par exemple). En cas de caries avancées, la dévitalisation de la dent, ou son extraction, est nécessaire.

PRÉVENTION

La prévention doit jouer sur les trois causes de la carie : la plaque bactérienne doit être éliminée quotidiennement par un brossage minutieux complété par le passage du fil dentaire. Une alimentation équilibrée, pauvre en sucres rapides (que l'on peut remplacer par des sucres de substitution) est également efficace. Il ne faut pas, en particulier, encourager les enfants à consommer des sucreries, ni leur en donner avant le coucher. Enfin, il est possible d'intervenir de façon précoce sur la constitution de la dent en renforçant l'émail par l'administration de fluor (dans l'eau, le sel ou en comprimés) au cours des douze premières années de la vie. Par ailleurs, une surveillance régulière (tous les ans environ) s'impose par consultation d'un dentiste.

Voir : abcès de la dent.