Larousse Médical 2006Éd. 2006
U

urine (fuite d')

Écoulement anormal d'urine.

— Une fuite d'urine par les voies naturelles, ou incontinence urinaire, peut être due à diverses causes : déficience du sphincter de la vessie, atrophie des muscles du périnée qui soutiennent la vessie, descente du col de la vessie, etc.
— Une fuite d'urine par une fistule urinaire (orifice cutané pathologique) peut survenir après une intervention chirurgicale, quand les voies urinaires opérées cicatrisent mal.
— Une fuite d'urine par un orifice naturel ne faisant pas partie de l'appareil urinaire (vagin, anus) est consécutive à une intervention chirurgicale ayant entraîné une lésion des voies urinaires, qui sont fistulisées dans une cavité voisine : fistule urétérovaginale, vésicovaginale ou urétrorectale.

TRAITEMENT

Le traitement de l'incontinence repose en général sur la rééducation du sphincter ou sur une intervention chirurgicale. Le traitement des fistules dépend de leur siège et de leur cause et va de la simple surveillance (par échographie rénale, par exemple) à la pose d'une sonde pendant une quinzaine de jours, voire, lorsque la fistule est due à un obstacle gênant l'écoulement naturel de l'urine (rétrécissement, calcul), à la suppression chirurgicale de celui-ci.

Voir : incontinence urinaire.

urine (reflux d')

reflux vésico-urétéro-rénal

urobiline

Pigment biliaire jaune-orangé.

   L'urobiline est formée dans l'intestin sous l'action de bactéries à partir d'un autre pigment biliaire, la bilirubine, et éliminée en majeure partie dans les selles. En cas de rétention biliaire, par exemple au cours d'un ictère déclenché par un calcul obstruant les canaux biliaires, les pigments biliaires ne peuvent plus être éliminés dans les selles (qui sont alors décolorées) et s'accumulent dans les urines.

urographie

Examen radiologique étudiant la morphologie et le fonctionnement de l'appareil urinaire.

INDICATIONS ET CONTRE-INDICATIONS

L'urographie intraveineuse (U.I.V.), examen radiologique classique de l'appareil urinaire, tend à être remplacée par un examen sous scanner RX après injection iodée intraveineuse. Elle est indiquée dans de nombreuses maladies urinaires, en particulier l'infection urinaire, l'hématurie (présence de sang dans les urines), les coliques néphrétiques et les troubles de la miction. Elle ne présente en revanche aucun intérêt chez les patients atteints d'insuffisance rénale en raison du défaut ou de l'absence d'élimination du produit de contraste par le rein.

TECHNIQUE ET DÉROULEMENT

L'urographie intraveineuse consiste à radiographier les voies urinaires, une fois celles-ci opacifiées par un produit de contraste iodé, qui est injecté par voie veineuse et s'élimine dans les urines. Sauf en cas d'urgence, cet examen est réalisé chez un sujet à jeun, soumis à une diète hydrique légère. Le patient est allongé sur une table d'examen. L'urographie intraveineuse dure environ 1 heure et demie et se déroule de la façon suivante :

— avant l'injection, on prend un cliché simple de l'abdomen de façon à repérer d'éventuels calculs urinaires, naturellement radio-opaques ;

— après injection intraveineuse du produit de contraste, des clichés des reins, des uretères, de la vessie et de l'urètre sont pris à des intervalles de temps bien déterminés (au bout des 5 premières minutes puis toutes les 10, 15, 20 minutes et plus) de façon à étudier la morphologie des voies urinaires et la qualité de l'excrétion et de l'écoulement de l'urine ;

— en fin d'examen, des clichés sont systématiquement réalisés avant, pendant et après une miction ; en outre, d'autres clichés peuvent être pris 24 heures, voire 48 heures, après l'injection en cas de dysfonctionnement rénal.

   Après l'examen, le sujet peut immédiatement reprendre ses activités.

EFFETS SECONDAIRES

L'urographie intraveineuse peut entraîner une réaction d'intolérance à l'iode (nausées, vomissements, baisse de la tension artérielle), évitée par un traitement antiallergique prescrit préventivement aux patients sensibles durant les jours qui précèdent l'examen. De plus, chez les sujets diabétiques, cet examen impose une perfusion de sérum physiologique afin de permettre une bonne hydratation et d'éviter la survenue d'une tubulopathie (atteinte des tubules rénaux).

urokinase

Enzyme produite par le rein et excrétée dans l'urine.

   L'urokinase possède la propriété de dégrader la fibrine, substance protéique intervenant dans la formation du caillot lors du processus de coagulation du sang.

UTILISATION THÉRAPEUTIQUE

De l'urokinase d'origine humaine est utilisée pour détruire un caillot en formation ou de formation récente, c'est-à-dire notamment en cas de thrombose veineuse ou artérielle (oblitération d'un vaisseau sanguin par un caillot), surtout lors d'un infarctus du myocarde ou en cas d'embolie pulmonaire (obstruction brutale de l'une des branches de l'artère pulmonaire).

   Son emploi doit s'effectuer en milieu hospitalier sous surveillance médicale stricte et en respectant les contre-indications absolues (hémorragies, hypertension artérielle, prothèse récente, etc.) et relatives (âge, ulcère, maladie infectieuse, etc.).

Voir : fibrinolytique.

urologie

Discipline médicochirurgicale qui se consacre à l'étude et au traitement des maladies de l'appareil urinaire des deux sexes et de l'appareil génital masculin.

   De nombreuses maladies de l'appareil urinaire relèvent de l'urologie : calculs urinaires ; malformations urinaires ; tumeurs rénales, vésicales, prostatiques, testiculaires ; troubles neurologiques du fonctionnement de la vessie ; infections urinaires, etc. L'étude de l'appareil génital masculin, dont les principales pathologies sont la stérilité et les troubles de l'érection, fait l'objet d'une spécialisation particulière, pratiquée par des urologues : l'andrologie.

   L'urologie a beaucoup bénéficié ces dix dernières années des progrès des techniques biomédicales. Ainsi, les traitements des principales affections urinaires tendent à devenir de moins en moins agressifs : des calculs urinaires peuvent être traités sans hospitalisation, par lithotripsie extracorporelle (pulvérisation à l'aide d'ondes) ou par endoscopie (par introduction dans les voies urinaires d'un tube muni d'une optique et d'instruments chirurgicaux). De même, un adénome de la prostate peut être soigné par un traitement purement médicamenteux ou enlevé par chirurgie endoscopique ; dans un proche avenir, l'ablation par rayonnement laser sera réalisable.