Larousse Médical 2006Éd. 2006
V

villosité

Repli creux de petite taille tapissant la muqueuse de certaines cavités de l'organisme.

DIFFÉRENTS TYPES DE VILLOSITÉ

— Les villosités intestinales recouvrent entièrement la surface interne de l'intestin grêle. Elles sont constituées d'un axe revêtu de cellules épithéliales et formé d'un vaisseau chilifère (vaisseau lymphatique qui recueille les graisses alimentaires absorbées), d'une branche des artères mésentériques et d'une branche de la veine porte. Elles jouent un rôle essentiel dans le processus d'absorption des nutriments.

— Les villosités choriales, éléments constituants du trophoblaste, puis du placenta, permettent l'alimentation du fœtus (apport de substances nutritives) et les échanges gazeux (oxygène et gaz carbonique) entre la mère et le fœtus. La biopsie de villosités choriales, ou biopsie de trophoblaste, qui peut être effectuée tout au long de la grossesse, permet d'établir le caryotype (carte des chromosomes) de l'enfant à naître et peut aider à porter le diagnostic prénatal de maladies métaboliques ou génétiques.

Voir : biopsie de trophoblaste.

Vincent (angine de)

Inflammation aiguë du pharynx due à la pullulation de micro-organismes commensaux de la cavité buccale.

Voir : angine.

viol

Rapport sexuel imposé à une personne sans son consentement.

   Si les femmes en restent les principales victimes, le viol concerne aussi les hommes (en milieu carcéral, notamment) et les enfants. Au même titre que l'inceste et la pédophilie, il s'agit d'un crime sexuel grave et puni comme tel. Les peines encourues dépendent du contexte et des séquelles de l'acte sur la victime : le mythe de la « victime provocatrice » tendant heureusement à disparaître, le violeur est généralement incarcéré ou interné, avec suivi psychiatrique et socioéducatif prolongé. Récemment, des médicaments capables d'inhiber les pulsions agressives des violeurs et autres criminels sexuels ont été mis au point. Leur utilisation est soumise à des règles précises.

   Le point commun de tous les viols est le mépris de la femme ou de tout individu jugé inférieur. Plus que la satisfaction sexuelle, c'est le besoin de violence et de domination qui détermine le passage à l'acte. La plupart des violeurs sont des individus normaux d'apparence, mais qui ne peuvent résister à leurs pulsions. Le viol collectif, commis par des bandes d'adolescents ou de marginaux, parachève souvent l'alcoolisme et la toxicomanie de groupe.

EXAMEN DE MÉDECINE LÉGALE ET TRAITEMENT

Outre un choc émotionnel suraigu constituant une urgence hospitalière absolue (angoisse, confusion, délire), la victime peut souffrir de blessures physiques : coups, étranglement, ecchymoses des parois génitales et de la vulve, déchirure de l'anus ou du périnée, enflure des lèvres vulvaires, etc. Un examen clinique relève systématiquement toutes les traces ou blessures, surtout dans la région vaginale. Les vêtements souillés sont analysés en laboratoire (analyse de l'A.D.N. du violeur, à des fins d'identification). On entreprend en outre un dépistage des différentes maladies sexuellement transmissibles.

   Un viol a très souvent des conséquences graves sur la personnalité : un syndrome post-traumatique (cauchemars, sentiment de dépersonnalisation, dépression réactionnelle), une phobie de l'autre sexe, une frigidité, une dyspareunie (rapports sexuels douloureux) sont fréquents. Une aide psychologique, voire psychiatrique, se révèle alors indispensable. Il existe des associations de soutien.

virémie

Présence d'un virus dans le sang.

   La virémie constitue l'un des modes de diffusion d'une infection virale. Le germe pénètre dans l'organisme par voie respiratoire (inhalation), digestive (ingestion) ou cutanéomuqueuse (blessure) et infecte un organe après y avoir été transporté par la circulation sanguine.

   La virémie s'oppose à un autre mode de diffusion virale, celui qui emprunte la voie neuronale, le virus progressant alors le long des fibres nerveuses (cas de la rage et du zona, par exemple).

virginité

État d'une personne qui n'a jamais eu de rapports sexuels.

   Chez la femme, l'intégrité de l'hymen (membrane souple située entre le vagin et la vulve) est en principe le signe de la virginité. Néanmoins, ce signe n'a rien d'absolu, compte tenu de la grande capacité de l'hymen à se distendre sans se rompre.

   En cas de viol supposé, la description de l'intégrité de l'hymen fait partie du constat médical.

Voir : hymen.

virilisation

Acquisition par une femme de caractères sexuels secondaires masculins.

virilisme

État d'une femme qui présente des caractères sexuels secondaires masculins.

   Le virilisme, qui suit le processus de virilisation, se traduit par la présence d'une pilosité de type masculin (hirsutisme) et d'une voix grave, par de l'acné séborrhéique, par un développement musculaire et une hypertrophie du clitoris, par l'absence de développement mammaire, par des troubles de la menstruation (règles irrégulières ou absentes) et parfois par un comportement agressif plus marqué. Il est dû à un excès de sécrétion d'hormones mâles (androgènes), d'origine ovarienne et surrénalienne, causé le plus souvent par une tumeur bénigne ou maligne de l'ovaire, par une aberration chromosomique, par une maladie congénitale des glandes surrénales (bloc enzymatique surrénalien, trouble des récepteurs aux androgènes) ou par une tumeur située sur une de ces glandes.

TRAITEMENT

Les symptômes régressent sous l'effet du traitement, qui dépend de la cause du virilisme : ablation d'une tumeur, prise de corticostéroïdes ou d'antiandrogènes, etc.

virion

Être intermédiaire entre les êtres vivants et les molécules inanimées, correspondant au stade de la multiplication d'un virus où tous les constituants de celui-ci sont assemblés.

   Ce terme fut attribué en 1935, par le biochimiste américain Wendell Meredith Stanley, à une protéine cristallisée possédant les mêmes propriétés infectieuses que le virus et tous ses éléments structuraux (acide nucléique, capside et, éventuellement, enveloppe).

virologie

Science étudiant les virus, agents infectieux de très petite taille responsables de maladies chez les êtres humains, les animaux et les plantes.

   Les critères morphologiques des virus (taille, contour, architecture et enveloppe) sont à la base de la définition des familles et des genres de virus. Ces critères d'étude sont complétés par la génétique, l'immunologie (étude des antigènes, des protéines virales) et par la mise en évidence de l'effet cytopathogène (provoquant une altération de la cellule) en culture.

   Les premières maladies attribuées rigoureusement à des virus furent, chez les végétaux, la mosaïque du tabac (1892) et, chez l'homme, la fièvre jaune (1901). Cependant, la virologie n'est devenue une science clinique qu'après 1950 du fait de deux innovations essentielles : l'isolement, la culture et la réplication in vitro des virus – dont, en premier lieu, le virus de la poliomyélite – et la mise au point de microscopes électroniques utilisables en pratique de routine. Dès lors, on put visualiser quasi instantanément un virus, l'identifier et, par conséquent, reconnaître l'origine virale spécifique d'une infection.

   La virologie s'est vue considérablement enrichie par l'apport des techniques issues du génie génétique. Ainsi, un nouveau virus, celui de l'hépatite C, a pu être trouvé sans passer par les méthodes classiques, par la seule identification de son génome. La découverte de nouveaux virus et la survenue de nouvelles maladies virales, ainsi que l'affinement des techniques d'investigation (test ELISA, réaction de Western-Blot, RIPA, ou Radioimmunoprecipitation Assay [technique de radio-immuno-précipitation], PCR, ou Polymerase Chain Reaction [réaction en chaîne par polymérase], mise au point de techniques rapides de culture), font actuellement de la virologie l'une des disciplines les plus stimulantes de la médecine.

   La recherche et le développement des médicaments antiviraux, longtemps limités aux seuls vaccins, se sont récemment amplifiés, aboutissant à la mise au point d'antiviraux comme l'aciclovir, actif contre le virus de l'herpès, et comme les inhibiteurs de certaines enzymes (antirétroviraux) actifs contre le virus de l'immunodéficience humaine (ou V.I.H., responsable du sida), utilisés également dans le traitement des rétroviroses. Ces dernières infections ont suscité une nouvelle approche thérapeutique, qui consiste à associer plusieurs médicaments (trithérapie) agissant à des stades différents du cycle viral et à intervenir sur les défenses immunitaires antivirales.