Larousse Médical 2006Éd. 2006
P

posture

Position du corps ou d'une de ses parties dans l'espace.

   Le passage d'une posture à une autre met en jeu l'action du système nerveux, du squelette, des articulations et des muscles. De nombreuses affections peuvent entraîner des troubles de la posture : maladies neurologiques (sclérose en plaques, maladie de Parkinson), affections ostéoarticulaires (scoliose, polyarthrite rhumatoïde, spondylarthrite ankylosante) ou musculaires (dystrophie musculaire). Parfois, une mauvaise posture est due à la pérennisation d'une attitude incorrecte (tête penchée, dos voûté, épaules tombantes) ou à un excès de poids.

potassium

Métal alcalin très répandu dans la nature sous forme de sels et qui joue un rôle important dans l'équilibre électrolytique de l'organisme.

   Dans la nature, le potassium (K) se rencontre dans la potasse et dans de nombreux sels comme le nitrate de potassium. Ces sels sont des électrolytes. Solubles dans l'eau, ils s'y décomposent en formant des ions potassium, porteurs d'une charge positive. Les ions potassium sont présents dans l'alimentation et dans l'organisme.

   Le potassium est le principal ion intracellulaire de l'organisme, contenu pour 98 % dans les cellules, principalement les cellules musculaires. Au total, l'organisme d'un adulte de 65 kilogrammes en renferme près de 160 grammes. Il joue un rôle dans les réactions chimiques mettant en jeu les protéines et les glucides, dans la régulation de la pression artérielle et surtout dans les phénomènes d'excitabilité et de contraction, caractéristiques des cellules nerveuses et musculaires. Les principales sources alimentaires de potassium sont les légumes et les fruits, les viandes, le chocolat, etc.

   La kaliémie, ou concentration sanguine en potassium, est maintenue constante (entre 3,5 et 4,5 millimoles par litre), notamment, grâce à une élimination rénale dont la régulation est assurée par des hormones telles que l'aldostérone.

CARENCE

L'hypokaliémie (diminution excessive de la concentration sanguine en potassium) est due, en général, à des pertes de cet ion par des diarrhées ou des vomissements, pertes également provoquées parfois par l'abus de certains médicaments, diurétiques et laxatifs en particulier. Elle est plus rarement due à une insuffisance d'apport alimentaire (manque de fruits ou de légumes verts), mais elle peut s'observer dans les régimes hypocaloriques ou lors des anorexies. Elle se traduit principalement par des troubles neuromusculaires et des troubles du rythme cardiaque.

APPORT EXCESSIF

L'hyperkaliémie (augmentation excessive de la concentration sanguine en potassium) est plus rare. Elle s'observe surtout en cas d'insuffisance rénale et provoque des troubles du rythme cardiaque.

UTILISATION THÉRAPEUTIQUE

En dehors de l'alimentation courante, le potassium peut être absorbé sous forme de sels (chlorure, gluconate), en comprimés, en solution buvable ou en solution pour perfusions intraveineuses. Il est indiqué en cas d'hypokaliémie, en particulier lors de la prise de certains diurétiques, et contre-indiqué en cas d'hyperkaliémie.

potentiels évoqués (enregistrement des)

Méthode d'étude de l'activité électrique des voies nerveuses de l'audition, de la vision et de la sensibilité ou de la motricité corporelles.

INDICATIONS

L'enregistrement des potentiels évoqués est utilisé lorsque l'on veut savoir si une fonction sensorielle est atteinte (évaluation d'une perte auditive, par exemple) ou quand les autres techniques d'examen ne sont pas assez performantes : cas des anomalies à leur début, encore très faibles et donc difficiles à détecter (surtout dans le cas de la sclérose en plaques) ; cas de malades ne pouvant coopérer (jeune enfant, personne dans le coma). Il sert également, lors d'interventions chirurgicales portant sur le système nerveux, pour aider à localiser une anomalie et pour diagnostiquer certaines affections comme un neurinome de l'acoustique (tumeur du nerf auditif). Enfin, cette méthode sert à préciser si un symptôme est anorganique, ne reposant sur aucune lésion anatomique ; les potentiels sont alors normaux.

PRINCIPE ET DÉROULEMENT

L'organe sensoriel à étudier est stimulé par un choc électrique transcutané de brève durée pour l'étude de la sensibilité somesthésique (d'origine corporelle), par un flash lumineux (pour la sensibilité rétinienne) ou par un son (pour la sensibilité auditive). Cette stimulation provoque un influx nerveux, le potentiel évoqué, qui part de l'organe testé, se transmet aux fibres nerveuses et parvient aux centres nerveux. Cette activité électrique est enregistrée par des électrodes placées, avant le début de l'examen, en différents points du corps – selon l'organe testé – et reliées à un appareil qui la transcrit sous forme de courbes. On déduit l'existence d'une anomalie en analysant ces courbes.

    L'examen en lui-même ne requiert pas d'hospitalisation, mais il est souvent pratiqué sur des personnes hospitalisées en raison de ses indications.

— L'enregistrement des potentiels évoqués auditifs consiste à soumettre le patient à un stimulus sonore appelé click. Les électrodes sont placées sur les oreilles et le cuir chevelu. Une variante, l'électrocochléographie, consiste à introduire une fine électrode en forme d'aiguille dans l'oreille à travers le tympan. On enregistre ainsi l'activité de la cochlée, du nerf auditif et du tronc cérébral.

— L'enregistrement des potentiels évoqués visuels consiste à stimuler les yeux par un flash lumineux ou par un écran noir et blanc lumineux dessinant un damier, qui est placé dans une cabine et qui constitue la seule source de lumière perceptible par le patient. Les électrodes sont posées sur le cuir chevelu, dans la zone de l'occiput, et enregistrent l'activité du cerveau.

— L'enregistrement des potentiels évoqués somesthésiques consiste à émettre de brefs chocs électriques, indolores, à l'aide de deux sortes d'électrodes – plates et posées sur la peau ou en forme d'aiguille et enfoncées sous la peau – placées le long du nerf étudié. Les électrodes sont disposées sur les membres du sujet.