Larousse Médical 2006Éd. 2006
D

dérivé nitré

Médicament utilisé dans le traitement de l'angor (angine de poitrine).

   Les dérivés nitrés sont classés en deux groupes : les dérivés à action rapide et courte (dinitrate d'isosorbide, trinitrine) et les dérivés à action lente et prolongée (certaines formes de dinitrate d'isosorbide et de trinitrine, mononitrate d'isosorbide, tétranitrate d'érythrityle), la différence tenant soit à la nature du produit, soit à la voie d'administration.

INDICATIONS ET CONTRE-INDICATIONS

Les dérivés nitrés sont essentiellement indiqués soit au cours des crises d'angor sous leur forme à action rapide, soit en traitement de fond, au long cours, pour prévenir les récidives, sous leur forme à action prolongée. Ils sont également utilisés en traitement d'appoint lors de l'insuffisance cardiaque, chronique ou aiguë (provoquant un œdème aigu du poumon).

   Les dérivés nitrés sont contre-indiqués en cas de myocardiopathie obstructive (affection du muscle cardiaque formant un bourrelet à l'intérieur de la cavité ventriculaire) et de glaucome (augmentation de la pression intraoculaire).

MODE D'ADMINISTRATION

En cas de crise, l'administration se fait par voie sublinguale (sous la langue), sous forme de comprimés ou de pulvérisations. Le traitement préventif de fond fait appel à la voie orale, ou encore à la voie transdermique, sous forme de « timbre » à laisser sur la peau pendant 24 heures ou de pommade.

EFFETS INDÉSIRABLES

Les dérivés nitrés peuvent provoquer assez fréquemment des maux de tête, des bouffées de chaleur et des rougeurs cutanées, des palpitations ou encore une baisse de tension artérielle immédiate déclenchant un malaise et nécessitant un ajustement des doses. Leur administration continue et prolongée risque d'aboutir à une tolérance et à une perte d'efficacité, qu'une suspension transitoire du traitement permet de rétablir. Leur utilisation interdit celle du Viagra (nom déposé).

dermabrasion

Technique d'abrasion des lésions cutanées.

   La dermabrasion se pratique sur les cicatrices, les tatouages, les rides. Elle est plus rarement utilisée pour traiter les rougeurs diffuses du visage, les angiomes et certaines verrues. La technique repose sur un meulage des lésions à l'aide d'une fraise ou d'une brosse métallique à rotation rapide, qui permet d'enlever les couches superficielles de la peau (épiderme et derme superficiel). L'apparition des lasers au gaz carbonique (CO2) et à l'erbium a largement réduit l'utilisation de cette technique.

dermatite

Toute inflammation de la peau, quelle que soit son origine.

Synonyme : dermite.

dermatite actinique chronique

Syndrome regroupant plusieurs affections (eczéma photosensible, photosensibilité persistante et actinoréticulose) caractérisées par une hypersensibilité de la peau à la lumière.

   Cet ensemble d'affections, d'origine allergique, touche principalement les hommes de plus de 50 ans.

   Des plaques d'eczéma, rouges, desquamantes et très prurigineuses, apparaissent sur les zones exposées à la lumière, principalement le visage et le dos des mains. La peau s'épaissit progressivement et perd sa souplesse (lichénification). Plus tardivement, de grosses lésions saillantes peuvent apparaître et s'étendre au-delà des zones initialement touchées.

   Le traitement de la dermatite actinique est très difficile. Le patient, ne supportant plus la moindre exposition au soleil, est parfois isolé en chambre noire. Une corticothérapie, associée à une puvathérapie, est engagée en milieu hospitalier.

dermatite atopique

Maladie immunitaire héréditaire se manifestant par des lésions cutanées eczémateuses.

Synonymes : eczéma atopique, eczéma constitutionnel, prurigo de Besnier.

SYMPTÔMES ET SIGNES

— La dermatite atopique du nourrisson se manifeste, dès l'âge de 3 mois, par des plaques d'eczémas mal délimitées, apparaissant sur le visage, puis s'étendant au reste du corps, principalement aux plis cutanés (poignets, coudes, aisselles, aines et creux poplités). La peau est par ailleurs très sèche, et montre sur le visage des signes de troubles circulatoires (pâleur, rougeur). Les lésions, très prurigineuses, sont aggravées par le grattage. La maladie est chronique, souvent accompagnée d'autres manifestations allergiques, notamment asthmatiques. Elle s'atténue après l'âge de 3 ans.

— La dermatite atopique de l'adulte, plus rare, présente les mêmes manifestations, augmentées de papules de prurigo et de plaques d'épaississement cutané (lichénification), pigmentées ou, à l'inverse, dépigmentées (formes achromiantes). Elle est souvent associée à des maladies allergiques respiratoires (syndrome dermorespiratoire).

TRAITEMENT

Les lésions cutanées sont traitées par des dermocorticoïdes et des antiseptiques locaux. L'utilisation des corticoïdes doit respecter des modalités très précises. La sécheresse cutanée est traitée par des émollients (bains et topiques). Ces traitements, appliqués quotidiennement, doivent être poursuivis quelque temps après la disparition des symptômes, pour éviter les récidives. La recherche d'un facteur déclenchant (notamment, allergène aérien ou alimentaire) doit être faite. Un soutien psychologique est par ailleurs conseillé.

Voir : eczéma.

dermatite herpétiforme

Maladie cutanée caractérisée par des bulles remplies de liquide, souvent associées à une atteinte digestive.

   Rare, la dermatite herpétiforme touche deux fois plus souvent l'homme que la femme. Elle est plus fréquente dans les pays anglo-saxons et scandinaves. Son mécanisme est probablement auto-immun : pour une raison inconnue, le système immunitaire attaque les propres constituants de l'organisme, la peau dans ce cas. De plus, il existe un facteur héréditaire encore mal connu.

   Les symptômes de cette dermatite sont des démangeaisons intenses associées à des éruptions variables mais ressemblant souvent à celles de l'herpès (bulles liquidiennes en saillie sur la peau), survenant n'importe où sur le corps mais toujours de façon symétrique. Le diagnostic doit être confirmé, notamment par une biopsie cutanée. Par ailleurs, la dermatite herpétiforme est très souvent associée à une autre affection, la maladie cœliaque (intolérance au gluten). Son évolution est chronique : elle commence entre 20 et 45 ans et se poursuit par des poussées successives qui s'espacent peu à peu.

TRAITEMENT

Il repose sur les sulfones, médicaments utilisés dans ce cas pour leurs propriétés anti-inflammatoires. Si la dermatite herpétiforme est associée à la maladie cœliaque, le régime alimentaire particulier (sans gluten) qui traite cette dernière fait souvent régresser en même temps la dermatite.