allaitement (suite)
INCIDENTS ET CONTRE-INDICATIONS
Au début de la lactation, l'engorgement des seins, douloureux pour la mère, peut l'empêcher de faire téter convenablement le nourrisson. Il est alors conseillé d'utiliser un tire-lait ou de presser le sein manuellement pour prélever le lait en excédent.
Les crevasses mamelonnaires, très douloureuses, sont assez fréquentes. Leur traitement sera entrepris par la sage-femme ou le médecin. Elles peuvent être soulagées par l'utilisation d'un mamelon artificiel. Il est également possible de tirer le lait au tire-lait et de le donner dans un biberon. La prévention des crevasses consiste en une hygiène locale rigoureuse et en l'application de crèmes protectrices non parfumées.
Des incidents infectieux comme une lymphangite (inflammation des vaisseaux lymphatiques) ou un abcès du sein, qui provoquent une fièvre et une douleur mammaire, nécessitent un traitement par antibiotiques de la mère et, en cas d'abcès du sein, un arrêt momentané de l'allaitement. Par ailleurs, certaines maladies (sida) peuvent être transmises par le lait maternel. Allaiter son enfant et donner son lait à un lactarium est alors déconseillé.
En cours d'allaitement, il arrive qu'il faille envisager un passage rapide à l'allaitement artificiel. Pour éviter de réactiver la sécrétion lactée, il faut boire peu, ne pas tirer le lait, et maintenir les seins par un soutien-gorge serré.
Allaitement mixte
Ce mode d'alimentation alterne l'allaitement au sein et au biberon par du lait artificiel.
Le plus souvent, la sécrétion lactée diminue progressivement. Pour éviter un sevrage trop brutal, la mère peut alors remplacer une tétée par un biberon de lait au milieu de la journée, puis, après 3 ou 4 jours d'adaptation, supprimer une nouvelle tétée. On évitera d'en supprimer deux qui se succèdent et l'on maintiendra de préférence la tétée du matin et, si possible, celle du soir.
Allaitement artificiel
C'est l'allaitement au biberon.
Dès la naissance, l'arrêt de la lactation peut être obtenu aisément par l'administration de bromocriptine. La mère doit éviter de boire en trop grandes quantités. Lorsque la mère n'allaite pas, elle utilise du lait diététique spécial, adapté à l'âge du nouveau-né ou du nourrisson, en se conformant aux prescriptions du pédiatre. Le nombre de biberons est fixé en fonction du poids initial de l'enfant. La composition des laits artificiels se rapproche de celle du lait maternel. On les reconstitue en mettant une mesure de poudre pour 30 grammes d'eau (eau de source peu minéralisée ou eau du robinet préalablement bouillie). Les premiers mois, il ne faut rien ajouter au lait, ni sucre ni céréales : les parents doivent prendre garde à ne pas suralimenter l'enfant. Le lait premier âge est relayé au bout de 6 mois par le lait deuxième âge, plus riche en calcium et en fer. Les laits pasteurisés ou stérilisés U.H.T. ne doivent pas être proposés avant l'âge de 1 an.
HYGIÈNE DU MATÉRIEL
Un jeu de biberons et de tétines permet d'avoir toujours à sa disposition un biberon prêt à être réchauffé. La préparation doit obéir à de strictes règles d'hygiène. Il existe deux méthodes : la stérilisation à chaud et la stérilisation à froid. Pour la stérilisation à chaud, on laisse biberons et tétines dans de l'eau en ébullition pendant 15 à 20 minutes ou dans un autocuiseur (ou un stérilisateur) pendant 5 à 10 minutes. Les biberons de la journée peuvent être préparés simultanément puis placés dans le réfrigérateur. Pour la stérilisation à froid, biberons et tétines sont mis à tremper dans une solution antiseptique pendant environ 30 minutes. Très simple, cette méthode demande un rinçage prolongé des biberons et des tétines avant utilisation. Le biberon peut être donné à température ambiante ou tiédi soit au bain-marie, soit dans un chauffe-biberon.
SURVEILLANCE
Elle est facile puisque la quantité de lait absorbée par l'enfant est connue des parents. Il faut cependant surveiller son poids et ses selles.
INCIDENTS
Les incidents sont principalement dus à une préparation défectueuse des biberons ou à un lait mal adapté : diarrhée, érythème, stagnation du poids, raréfaction des urines, mauvaise digestion, etc. À long terme, certaines protéines contenues dans le lait de vache (en particulier la β-lactoglobuline et la caséine, qui n'existent pas dans le lait maternel) peuvent entraîner chez l'enfant des réactions allergiques.
Voir : alimentation du nourrisson.