Larousse Médical 2006Éd. 2006
C

chondromatose

Affection caractérisée par la présence de chondromes, petites tumeurs cartilagineuses.

   Les chondromes apparaissent, le plus souvent, sur les synoviales des articulations ou les os.

— La chondromatose synoviale, bénigne, affecte principalement le genou et la hanche ; les éléments cartilagineux formés sont autant de corps étrangers qui entravent le jeu de l'articulation. Le traitement repose sur la synovectomie (ablation chirurgicale de la synoviale), par arthroscopie, lorsque cela est possible.

— La chondromatose osseuse est une altération de l'os dans laquelle une zone osseuse se trouve en partie remplacée par du cartilage. Souvent indolore, elle affecte plutôt les doigts et les os longs des membres.

   L'ablation chirurgicale peut être indiquée lorsque le ou les chondromes deviennent gênants ou pour corriger une déformation d'un membre.

chondrome

Tumeur cartilagineuse bénigne.

   Un chondrome survient le plus souvent sur les os des mains et des pieds (phalanges, métacarpiens et métatarsiens), plus rarement à la racine des membres et au tronc. Cette tumeur peut se révéler par une tuméfaction palpable, une fracture (le chondrome compromettant la solidité de l'os, qui peut se rompre à l'occasion d'un effort) ou être découverte lors d'un examen radiologique.

   Lorsqu'un chondrome est à l'origine de symptômes, il doit être enlevé car il existe de très rares cas de dégénérescence sarcomateuse (chondrosarcome).

TRAITEMENT

Le traitement repose sur l'ablation chirurgicale complète du chondrome, qui permet de prévenir le risque de fracture et d'éviter une récidive.

chondrosarcome

Tumeur maligne primitive de l'os, d'origine cartilagineuse.

   Un chondrosarcome atteint surtout les os volumineux comme le fémur, le tibia ou l'humérus, mais il peut aussi siéger sur le bassin ou de nombreux autres os. C'est une des formes les plus fréquentes de cancer osseux. Il touche surtout l'adulte après la troisième décennie.

   Le chondrosarcome se développe à l'intérieur ou à l'extérieur de l'os soit spontanément, soit en venant compliquer l'évolution d'une tumeur bénigne préexistante (chondrome, ostéochondrome).

   Il se manifeste par des douleurs très vives et, lorsqu'il atteint un os superficiel, par une tuméfaction. Il peut également, quand il est très volumineux, comprimer les organes du voisinage, voire provoquer des fractures.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

La radiographie montre un foyer de destruction du tissu osseux, mais le diagnostic ne peut être affirmé qu'après biopsie et examen microscopique. Le traitement repose sur une ablation chirurgicale large de la tumeur. L'évolution du chondrosarcome est dominée par deux risques : récidive locale si l'ablation n'a pas été complète et apparition de métastases, pulmonaires en particulier.

chordome

Tumeur maligne vertébrale siégeant le plus souvent sur le sacrum, le coccyx ou à la base du crâne.

   Le chordome est issu de la notochorde, tissu embryonnaire autour duquel s'organise l'axe rachidien pendant le développement du fœtus. En dépit de cette origine, c'est une tumeur de l'adolescent et de l'adulte. Sa croissance est très lente, révélée souvent par la compression d'organes avoisinants, responsable de douleurs d'intensité croissante. Le traitement, chirurgical, est délicat et les récidives sont fréquentes.

chorée

Syndrome aigu ou chronique caractérisé par la survenue de mouvements involontaires d'un type particulier, brefs, rapides, irréguliers et prédominant à la racine des membres (épaule, hanche).

CAUSES

Les causes de ce syndrome sont nombreuses : inflammatoires, vasculaires, tumorales, endocriniennes, toxiques (oxyde de carbone, alcool) ou médicamenteuses (pilules contraceptives, antiépileptiques). La chorée est également caractéristique de deux maladies, la chorée de Huntington et la chorée de Sydenham ; cette dernière, plus couramment connue sous le nom de danse de Saint-Guy, a aujourd'hui disparu du fait de l'usage des antibiotiques.

SYMPTÔMES

Le syndrome comporte des mouvements involontaires brusques et brefs, d'assez grande amplitude. D'abord localisés à la face, ils gagnent ensuite les membres. Ils s'associent à une hypotonie (relâchement musculaire) et à une perturbation du mouvement volontaire, en particulier de la marche. Les mouvements choréiques peuvent être réduits par le traitement de la cause, quand il existe, ou par l'administration de neuroleptiques.

choréoathétose

État caractérisé par des mouvements intermédiaires entre les mouvements choréiques habituels et les mouvements athétosiques, plus lents, moins amples, gagnant l'extrémité des membres, donnant souvent une impression générale de reptation.

   Ces mouvements anormaux ne représentent qu'une variante des mouvements choréiques, observée, par exemple, dans certaines chorées toxiques.

choriocarcinome

Tumeur maligne rare qui se développe dans l'utérus à partir du placenta, après une grossesse, ou, chez l'homme, dans le testicule.

Synonymes : carcinome trophoblastique, chorioépithéliome.

Choriocarcinome de l'utérus

Cette tumeur maligne fait suite à environ 1 grossesse sur 40 000, succédant dans 50 % des cas à une grossesse marquée par une anomalie du placenta, la môle hydatiforme (formation de kystes bénins à partir des villosités placentaires), ou, plus rarement (25 % des cas), à un avortement. Dans 25 % des cas, il survient après une grossesse normale, menée à son terme.

SYMPTÔMES ET SIGNES

La tumeur a souvent tendance à produire rapidement des métastases par voie sanguine, en particulier pulmonaires. Elle se manifeste souvent par des saignements utérins persistants, mais elle peut aussi ne provoquer aucun symptôme précoce et ne se révéler que par ses métastases (gêne respiratoire, toux, crachats sanglants).

DIAGNOSTIC

Il repose sur l'échographie et sur les dosages sanguins et urinaires des hormones chorioniques gonadotrophiques, ou h.C.G. (hormones produites par le placenta), qui sont très élevés.

TRAITEMENT

Le traitement par chimiothérapie anticancéreuse a un effet bénéfique spectaculaire, surtout si le diagnostic est précoce. Son efficacité se mesure à la baisse du taux d'hormones chorioniques gonadotrophiques (h.C.G.).

PRÉVENTION

La prévention d'une possible récidive de ce cancer consiste à surveiller régulièrement toute femme ayant eu une grossesse avec môle hydatiforme.

Choriocarcinome du testicule

Cette tumeur maligne du testicule survient surtout chez l'homme jeune. Elle se révèle par un nodule palpable et indolore du testicule, très souvent associé à une gynécomastie (augmentation de volume des seins). Cette dernière est provoquée par une sécrétion excessive d'hormones chorioniques gonadotrophiques due à la prolifération du tissu tumoral.

DIAGNOSTIC

Il repose sur l'échographie et sur les dosages sanguins et urinaires des hormones.

ÉVOLUTION ET TRAITEMENT

Le choriocarcinome testiculaire revêt une particulière gravité en raison de la fréquence et de la précocité des métastases. Son traitement associe l'ablation chirurgicale du testicule tumoral (orchidectomie) et une chimiothérapie anticancéreuse. Une surveillance régulière et durable du patient est nécessaire afin de déceler les récidives éventuelles.