Dictionnaire de la Peinture 2003Éd. 2003
P

pala

Ce mot italien désigne un tableau d'autel (ancona, retable ou polyptyque).

Paladino (Mimmo)

Peintre italien (Paduli, Benevento, 1948).

Il est inscrit en 1964 au lycée artistique de Benevento, où il pratique la peinture abstraite et le collage. En 1977, il expose pour la première fois chez Lucio Amelio et revient à la figuration (Silencieux je me retire pour peindre, 1977). En 1980, à la Biennale de Venise, A. Bonito Oliva parle de " Trans-avant-garde italienne " réunissant Sandro Chia, Francesco Clemente, Enzo Cucchi et Mimmo Paladino. L'artiste exécute des peintures figuratives dans lesquelles le corps humain tient une grande place, entouré d'animaux fabuleux, de diables et d'idoles. Ses emprunts formels sont faits à l'art moderne, à l'art byzantin, au Quattrocento, aux peintures rupestres africaines, aux sculptures romanes, à l'art de sa région (Benevento) et à l'art brésilien (Anticamera, 1982). En abordant des matériaux divers (fer, bronze, cuivre, bois), des techniques variées (mosaïques, Mosaico profano, 1983 ; sculpture, Giardino Chiuso 1982), il garde pour véritables sujets celui de l'art et les problèmes de la peinture (idée, lumière). Sa gamme chromatique varie du brun-ocre à des couleurs chatoyantes (Sans titre, 1982, Berlin, N. G. ; En Do Ré, 1989). Il est présent dans les coll. du M. O. M. A. de New York et dans les musées européens. Une exposition, " Chambres italiennes ", a été consacrée à Paladino (Naples, musée Pignatelli) en 1996.

Palamedes (les)

Peintres néerlandais.

 
Anthonie, dit Stevaerts (Delft 1601 – Amsterdam 1676) , fut élève tout d'abord de Mierevelt, puis de Dirck Hals à Haarlem. Inscrit en 1621 à la gilde de Saint-Luc de Delft, il en fut directeur de 1653 à 1673. Il est célèbre pour ses portraits, d'une grande sobriété, aux harmonies monochromes et souvent présentés devant un fond neutre : Portrait d'homme, 1655 (Louvre), Pieter de Witte (1652), Cecilia Van Beresteyn (1652, Rijksmuseum). Mais il peignit aussi, tout comme Codde, Duyster et Duck, des assemblées mondaines, des concerts et des scènes de corps de garde, dérivés de Dirck Hals (Mauritshuis ; Rijksmuseum ; musée d'Anvers ; Rotterdam, B. V. B. ; Ermitage ; Louvre).

 
Son frère Palamades I (Londres [?] 1607 – Delft 1638) fut un peintre de batailles. Inscrit à la gilde de Saint-Luc de Delft en 1627, il est cité à Anvers en 1631, où il connut Van Dyck.

 
Palamades II (Delft 1633 – id. 1705) , neveu du précédent, fut également peintre.

Palazuelo (Pablo)

Peintre espagnol (Madrid 1916-id. 2007).

Il fit des études d'architecture en Angleterre et suivit les cours de la School of Arts and Crafts (1934-1936). Ses premières peintures à partir de 1940, figuratives, sont influencées par Klee. Il réalise d'abord ses premiers dessins abstraits (v. 1947-48) et participe alors à quelques expositions de groupe en Espagne. Boursier du gouvernement français, il vient à Paris en 1948, où il habitera jusqu'en 1960. Il expose, la même année, au Salon de mai et prend part à plusieurs manifestations organisées par la gal. Maeght : les Mains éblouies (1949-50), Tendance (1951-52). Les œuvres de cette époque, d'une abstraction géométrique très rigoureuse, sont composées de plans irréguliers de couleurs pures — rouge, jaune, noir, blanc —, superposés ou juxtaposés dans l'espace, striés de lignes droites et d'obliques. Prix Kandinsky en 1952, Palazuelo fait sa première exposition personnelle à la gal. Maeght en 1955, puis en 1958 et 1963. Après une période encore stricte où dominent les camaïeux (1953-1955), sa peinture évolue vers des rythmes plus naturels, où les courbes trouvent enfin leur place, où se pressent des lignes sinueuses à la manière de Bazaine ou de Manessier, mais il reste fidèle à l'austérité de la matière et aux surfaces lisses. L'exposition de 1963, sur le thème des terres, des pierres et des ondes, confirme les qualités de cette œuvre à l'hermétisme assez hautain, dont l'ascétisme s'oppose au lyrisme plus abondant ou à l'Expressionnisme des autres peintres espagnols. La couleur joue pourtant un rôle plus grand dans cette série, où la chaleur des ocres, terres de Sienne, rouges, bistres s'allie à des noirs profonds et mats dans des formes très épurées, conférant à ces œuvres une allure monumentale. L'artiste vit à Madrid. Il a exposé en 1966 des eaux-fortes et des lithographies à la B.N. de Paris. Les galeries Maeght de Paris, de Barcelone, de Zurich ont organisé des expositions de Palazuelo (1970, 1977, 1978.) À partir de 1980 sa production de sculptures s'accroît. Il réalise pour l'aéroport de Madrid " Landa I ", une œuvre en trois dimensions. De formes rigoureuses et géométriques les sculptures de Palazuelo conjuguent des expressions constructiviste et minimaliste. Ses œuvres figurent à Paris (M.N.A.M.), à Madrid (Fondation March), New York (Guggenheim Museum), Zurich, Rio de Janeiro, Cuenca, Pittsburgh (Carnegie Inst.) et à la fondation Maeght à Vence. Une exposition lui a été consacrée en Espagne (Valence, I. V. A. M.) en 1996.

Palencia (Benjamín)

Peintre espagnol (Barrax, Albacete, 1894  – Madrid 1980).

Il arriva à Madrid vers 1909 et se lia rapidement avec les principaux poètes de son époque : Juan Ramón Jiménez, Lorca, Alberti, participant en 1916 au Premier Salon d'automne de Madrid et, en 1925, à l'Exposition des artistes ibériques. Sa peinture se rapproche peu à peu du Surréalisme, mais elle est toujours imprégnée d'esprit populaire, d'une vision grave de la réalité espagnole. Sa période plus typiquement surréaliste s'étend de 1930 à 1936 environ. Il est alors en contact avec le sculpteur Alberto, et leurs œuvres de ces années sont assez proches. Ils fondent, avec d'autres peintres, dont Maruja Mallo, l'école de Vallecas. On distingue alors, dans la production de Palencia, d'une part des idéogrammes dans la ligne de ceux de Miró et de l'autre des œuvres voisines de la peinture métaphysique, inspirées par le paysage désolé du plateau castillan et pleines de symboles (chouettes, violons, sphères, taureaux). Ces images de plaines immenses, désertes et arides, où se dressent quelques formes, expriment très efficacement, de manière surréaliste, l'âme du paysage et du peuple castillans. La guerre civile interrompt cette évolution. L'esprit de Palencia, tourné vers la terre et le paysage, s'accommode sans trop de difficultés des règles du Réalisme et de la tradition, imposés par les circonstances. Ainsi, tout en conservant les mêmes éléments, il amorce un retour à une Figuration plus classique, teintée par la suite d'un fauvisme très modéré. À partir du moment où sa vision du paysage, jusqu'alors symbolique, devient réaliste, il abandonne tout sens critique et populaire pour exalter et mythifier le paysage, qui prend un sens presque épique. En cela, sa vision n'est pas loin de celle des écrivains de la " generación del 98 ". En quelques années, Palencia devint un peintre semi-officiel, comblé de prix et de récompenses ; il influença aussi l'école de Madrid, mais la production de celle-ci, mis à part Ortega Muñoz et Zabaleta, est loin d'égaler celle de l'initiateur, qui participe à toutes les tentatives de rénovation modérée, collaborant avec Eugenio d'Ors au Salon des II et à l'Académie Brève. Parfois, son réalisme se fait minutieux, frôlant même par moments l'académisme. S'il se libère de ce réalisme trop strict, l'artiste revient aux procédés du Fauvisme : couleurs stridentes, larges coups de pinceau utilisés de façon plus décorative qu'expressive. Il est représenté dans les principaux musées espagnols, notamment au M. E. A. C. de Madrid, et dans les musées d'Amérique latine.