Dictionnaire de la Peinture 2003Éd. 2003
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Ochtervelt (Jacob)

Peintre néerlandais (Rotterdam [?] 1634/35  – Amsterdam [?] av. 1710).

Élève de Berchem en même temps que Pieter De Hooch, Ochtervelt est cité de 1655 à 1672 à Rotterdam, puis en 1674 à Amsterdam, où il peint les Régents de l'hôpital des lépreux (Rijksmuseum). Peintre de portraits et surtout de scènes de genre dans le goût de Metsu et de Ter Borch (le Fumeur, Hambourg, Kunsthalle ; le Marchand de poissons, Mauritshuis ; la Vendeuse de raisins, 1669, Ermitage ; le Galant, Dresde, Gg), il s'est spécialisé dans la représentation d'intérieurs, où se situent des parties musicales ou des conversations entre élégants. Très proche de Pieter De Hooch, il se distingue de lui cependant par un traitement plus diffus de la lumière, inspiré de Vermeer : la Collation, 1667, Rotterdam, B. V. B. ; deux Moments musicaux, Londres, N. G. ; la Partie musicale, musée de Kassel ; les Musiciens, Chicago, Art Inst. ; le Concert, Cologne, W. R. M.

O'Conor (Roderic)

Peintre irlandais (Roscommon 1860  – Neuil-sur-Layon, Maine-et-Loire, 1940).

Ce membre du groupe de Pont-Aven, ami de Gauguin et de Séguin (avec qui il échangera une correspondance précieuse), étudie en Angleterre avant de suivre les cours de l'école des Beaux-Arts de Dublin (1879-1883). Il s'inscrit ensuite aux cours de l'Académie des beaux-arts d'Anvers. Son installation en France sera définitive et, dès 1887, il se trouve à Pont-Aven. O'Conor habite alors Paris et il se rend souvent à Grez-sur-Loing, où il retrouve des artistes étrangers, scandinaves, anglais et américains pour s'initier à l'impressionnisme. Son art, très personnel, est parfois proche de celui de Gauguin : il simplifie les formes ; cependant, l'utilisation des couleurs pures témoigne de son admiration pour Van Gogh (River Landscape, 1887 ; la Colline noire, 1890-91, Belfast, Ulster Museum). En 1893, au Pouldu, il fait des eaux-fortes sans doute sous l'impulsion de Séguin. Expressionnistes, elles représentent un point capital de son œuvre mais évoluent ensuite vers un style plus conventionnel.

   Fortuné, il aide souvent ses amis, en particulier Séguin et Filiger. À Paris, O'Conor appartient au groupe d'intellectuels anglo-saxons qui se retrouvent au Chat-Blanc : Alexander Harrison, Clive Bell, Paul Bartlett, le peintre et critique Roger Fry, etc.

   À partir de 1905, il ne retournera plus en Bretagne. En 1933, année de son mariage, il achète une maison dans le Maine-et-Loire et partagera désormais son temps entre Paris et Neuil-sur-Layon.

Oderisi da Gubbio

Enlumineur italien (Bologne [?], documenté de 1268 à sa mort en 1299).

Cité et loué par Dante, après Franco Bolognese, dans le chant XI du Purgatoire, il est peut-être l'Oderisi da Gubbio signalé dans des documents bolonais en 1269 et en 1271. On a attribué, sans preuves concluantes, à cet artiste les miniatures de plusieurs livres, notamment celles d'une Bible de la bibl. Vaticane, du Digestium infortiatum de Justinien de la B. N. de Turin et de la Bible de Corradino de Baltimore (Walters Art Gallery).

Oelze (Richard)

Peintre allemand (Magdeburg 1900  – Posteholz  1980).

De 1921 à 1925, il travailla chez Itten au Bauhaus de Weimar, où sa personnalité commença à se dégager. Entre 1926 et 1929, il vécut à Dresde, s'intéressa à l'art de Dix et à celui du Bauhaus de Dessau. Après plusieurs voyages en Suisse et en Allemagne (1929-1932), il s'installa à Paris (1933-1936), où il entra en contact avec le groupe surréaliste (Breton, Dali, Eluard, M. Ernst). Il s'établit à Worpswede à la veille de la guerre et, mobilisé entre 1940 et 1945, il y revint après 1945. En 1962, il partit vivre à Posteholz. En 1965, il devint membre de l'Académie de Berlin. La peinture et les dessins d'Oelze procèdent du Surréalisme et de la Nouvelle Objectivité. Bien qu'une partie de son travail s'apparente à l'œuvre de Redon, Magritte ou Ernst, il n'offre guère de rapports avec les autres tendances du Surréalisme, qu'Oelze abandonna entre 1936 et 1946. Le caractère essentiel de ses tableaux est le vaste espace du paysage (Tourments quotidiens, 1934), dans lequel prennent place des motifs figuratifs et abstraits (l'Attente, 1935, New York, M. O. M. A. ; la Nuit, 1949, musée de Hanovre). Ses compositions sont riches de détails, de formes rondes et coulantes d'un caractère inorganique qui se transforment en créatures suscitant un champ d'associations terrestres et cosmiques, souvent d'un effet démoniaque (Vue sur un paysage grec, 1953 ; Die Gehörnten, 1952, Brême, Kunsthalle). L'artiste a participé notamment aux grandes expositions surréalistes de Paris (1933), New York (1936), Paris (1959-1972). Le catalogue de son œuvre de 1925 à 1964 a été établi par Wieland Schmied.

Oeser (Adam Friedrich)

Peintre et sculpteur autrichien (Presbourg  1717  – Leipzig  1799).

De 1730 à 1740, il étudia à l'Académie de Vienne, qui lui décerna, en 1735, une médaille d'or. En 1739, il travailla sous la direction de Van Schupper à la décoration de scènes de théâtre et à des peintures murales à Dresde. Il subit à la fois l'influence de Daniel Gran et celle de Georg Raphaël Donner, combinant ainsi l'éloquence baroque à une rhétorique plus classicisante. Il doit à Donner le goût de l'Antiquité, qui devait se développer encore plus fortement lorsque Oeser se lia d'amitié avec Winckelmann, dont il fit la connaissance à Dresde dans les années 1740 et qu'il accueillit en 1754-55. Il se rendit à Leipzig en 1759 et devint directeur de l'Académie en 1764, fonction qu'il occupa jusqu'à sa mort. Il fut le maître de H. F. Füger et de J. G. Reinhart. Employé par la Cour, il exécuta de nombreuses décorations peintes (église Saint-Nicolas, 1785-1796) et élabora de multiples esquisses de monuments funéraires pour la noblesse locale (Leopold von Braunschweig à Weimar). Il fut, d'autre part, le professeur de Goethe, qui, malgré son estime, ne lui épargna pas de sévères critiques. Sa toile la plus fameuse demeure son morceau de réception à l'Académie de Dresde en 1766, un Portrait de ses quatre enfants (Dresde, Gg). Oeser occupe, malgré ses faiblesses, une place importante dans le développement de la peinture germanique, car son œuvre est un lien entre le Préclassicisme de Donner et le style de Winckelmann et de Mengs. Il est bien représenté à la Gg. de Dresde.