Dictionnaire de la Peinture 2003Éd. 2003
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Schall (Jean-Frédéric)

Peintre et dessinateur français (Strasbourg 1752  – Paris 1825).

Après avoir reçu une première formation à l'École publique de dessin de Strasbourg, il se rend à Paris en 1772 ; il est protégé par Eberts et Wille, par Meyer à Ermenonville, puis par Jean-Baptiste Lemoyne. Élève de N. R. Jollain en 1775, de Lépicié fils de 1776 à 1779, il devient peintre de sujets galants dans la manière de Fragonard et de Debucourt. C'est ainsi qu'il se plut à représenter des Danseuses (musées de Nantes et de Strasbourg ; Paris, musée Nissim de Camondo), qui firent sa renommée. La Révolution le porte aux sujets de circonstance, tel l'Héroïsme de Guillaume Tell (1793, musée de Strasbourg), mais l'Empire et la Restauration lui font reprendre, sa clientèle étant revenue, ses thèmes favoris avec parfois un accent néo-classique et romantique. Il est principalement représenté au musée de sa ville natale : la Frayeur maternelle, les Petites Espiègles, la Promenade.

Schamberg (Morton)

Peintre américain (Philadelphie 1881  – id.  1918).

Il effectue des études d'architecture à Philadelphie puis se rend aux Pays-Bas et à Londres en 1902. Il poursuit des études à la Pennsylvania Academy of Fine Arts de 1903 à 1906 puis séjourne à Paris de 1908 à 1910. Il a sa première exposition en 1910 puis expose à l'Armory Show de New York en 1913 : son art est alors proche du Cubisme et se trouve très marqué par le Synchromisme de Stanton MacDonald-Wright et de Morgan Russell (Paysage, 1914). Il va ensuite faire partie du cercle de Walter Arensberg, faire la connaissance de Marcel Duchamp et de Francis Picabia et changer radicalement son style. Le dessin Abstraction mécanique (1916, Philadelphie, Philadelphia Museum of Art) est une reprise directe des motifs de Francis Picabia. Son œuvre la plus originale est un assemblage intitulé Dieu (v. 1918, Philadelphie, Philadelphia Museum of Art), qui est constitué d'une boîte à coupe d'onglet sur laquelle est installé un élément de tuyauterie en plomb. L'influence des ready-made de Duchamp y est ici directe. Morton Schamberg meurt d'une épidémie en 1918.

Schauer (Otto)

Peintre allemand (Stuttgart 1923  –Paris 1980).

Initié à la peinture par Anton Kolig (lui-même formé dans le milieu viennois de Klimt, Kokoschka et Schiele), et par Willi Baumeister, Schauer s'installe à Paris en 1950. Malgré ses liens avec Léger, Hartung et Hélion, il décide de suivre une voie figurative très personnelle scandée par des cycles inspirés des lieux où il a vécu. Marqué par le romantisme allemand, Schauer peint a tempera des paysages (Île de la grande fortune, 1969, Paris, F. N. A. C. ; Potager, 1980, Paris, M. N. A. M.) ou des figures (Nu et montagne, 1966), qu'il aborde toujours de face. Michel Leiris, qui admirait son travail, avait inventé pour le situer le qualificatif de " peintre picturant " qu'il appliquait aussi à Louis Le Brocky.

Schäufelein (Hans)

Peintre allemand (Augsbourg [?], Nuremberg, [?] 1480/1485  – Nördlingen 1538/1540).

Cité à Nördlingen à partir de 1515 comme peintre de la ville, Schäufelein avait été l'élève et le collaborateur de Dürer à Nuremberg (de 1503 à 1507 env.), puis de Hans Holbein l'Ancien à Augsbourg (1507-1508). Il séjourna à plusieurs reprises à Augsbourg entre 1510 et 1515 et participa en tant que graveur à l'illustration des ouvrages de l'empereur Maximilien. Artiste curieux, dont la personnalité fut bien souvent étouffée par celle de son maître, Schäufelein n'en possède pas moins des qualités réelles. Ses dons de conteur populaire apparaissent surtout dans ses gravures signées de ses initiales entrelacées et d'une pelle (les plus connues étant les figures de lansquenets), tandis que, dans ses portraits peints, d'un graphisme expressif (Portrait de jeune homme, musée de Varsovie), il fait preuve d'une vigueur certaine : Tête d'homme et Tête de femme (Vienne, K. M.).

Schedoni (Bartolomeo)

Peintre italien (Modène 1578  – id.  1615).

Bien que des sources anciennes le disent formé à Bologne dans l'atelier d'Annibale Carracci, il semble qu'il ait plutôt fréquenté celui de Federico Zuccari ; et Rome, parmi les peintres au service des Farnèse. Des documents d'archives mentionnent une commande, à Modène, en 1599 (Adoration des mages, pour S. Eufemia ; disparue), et, en 1600, l'artiste est à Parme et se propose d'entrer dans l'atelier du Flamand Giovanni Sons ; de 1602 à 1606, il travaille pour le duc de Modène au palais ducal ; à partir de 1607, il entre au service du duc Ranuccio Farnèse. Aucune œuvre ne subsiste jusqu'à cette date, où il exécute deux toiles pour le plafond de la Sala del Consiglio au palais communal de Modène (Coriolan supplié par sa mère de sauver sa patrie ; l'Union et la Concorde font le bien de la Cité), évoquant les thèmes historiques traités par Annibale au palais Magnani de Bologne. En 1610 ou 1611, Schedoni peint une Dernière Cène pour l'église des Capucins de Fontevivo (Parme, G. N.). De cette même époque, on a pu dater un groupe de peintures à sujets religieux, marqués par le souvenir de Corrège : la Vierge à l'Enfant avec saint Jean-Baptiste (Oxford, Ashmolean Museum), Sainte Famille (Naples, Capodimonte, par exemple). Vers 1611, Schedoni peint l'Annonce du massacre des Innocents et la Charité (Naples, Capodimonte) ainsi que la Charité de sainte Élisabeth (Naples, Palazzo Reale ; bozzetto au Louvre, département des Arts graphiques), mêlant au naturalisme descriptif issu d'Annibale un goût pour les effets irrationnels du Maniérisme toscan. Ces tendances si diverses trouvent leur expression la plus achevée dans les toiles de la dernière période : le Saint Sébastien soigné par Irène de Naples (Capodimonte), la Mise au tombeau (Louvre), la Mise au tombeau et les Trois Marie au sépulcre (Parme, G. N.).

Scheere (Herman)

Enlumineur anglais .

Les origines de cet artiste qui travailla dans le cercle de la cour d'Angleterre ne sont pas connues, bien que son nom suggère une origine allemande, flamande ou hollandaise. La plupart de son œuvre connu est signé de son nom ou d'une phrase caractéristique telle que Si quis amat non laborat, quod Hermannus, que l'on trouve dans le Bréviaire de l'archevêque Chichele (av. 1416, Londres, Lambeth, Palace Library, ms. 69). Pour les Heures de Beaufort, manuscrit réalisé entre 1401 et 1410 (British Museum, Roy. 2A XVIII), Scheere enlumina une page ornée de l'Annonciation sur laquelle figurent les portraits de John de Beaufort, duc de Somerset, et de sa femme, Margaret de Holand. Ses autres manuscrits comprennent : le Psautier et les Heures du duc de Bedford (British Museum, Add. 42131), la Bible de Richard II (id., Roy. I.E.IX) et le Livre d'offices et de prières (id., M. Add. 16998). Son style est proche de celui de l'artiste néerlandais du Missel carmélitain (id., Add. 29704-5) et se caractérise par un coloris doux et gracieux, manquant de fermeté dans les contours.