Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
B

Barboteu (Georges)

Corniste et compositeur français (Alger 1924 – Paris 2006).

Né dans une famille de musiciens, il commence des études de cor à neuf ans, obtient à onze ans un premier prix au conservatoire d'Alger dans la classe de son père et devient premier soliste à l'orchestre symphonique de Radio-Alger en 1940. Il entre à l'Orchestre national de la R.T.F. en 1948, remporte le prix d'honneur de cor au conservatoire de Paris (1950) et le premier prix au Concours de Genève (1951). Professeur au Conservatoire de Paris depuis 1963, il poursuit une carrière de soliste, de musicien d'orchestre et de pédagogue. Ses stages à Darmstadt auprès de Stockhausen et son activité de compositeur témoignent de son intérêt pour la musique contemporaine.

barcarolle

Chant évoquant une atmosphère marine, et plus particulièrement les gondoliers vénitiens.

Son rythme caractéristique, généralement à 6/8 (

), suggère le balancement d'un bateau sur l'eau. La barcarolle se rencontre notamment dans la littérature pianistique (Chopin, Mendelssohn, Fauré), mais aussi dans l'opéra, par exemple chez Rossini (Otello et Guillaume Tell), chez Offenbach (les Contes d'Hoffmann), sans oublier le sublime trio de Cosi fan tutte (Mozart) « Soave sia il vento », qui y puise son inspiration.

barde

Poète et chanteur de l'Antiquité celte, qui s'accompagnait sur un instrument traditionnel, le crwth.

La conquête romaine et, surtout, l'évangélisation de la Gaule et des îles Britanniques ont fait disparaître la caste sacerdotale des bardes, qui vivaient dans la maison des grands seigneurs dont leurs chants conservaient la mémoire et célébraient les exploits. Les bardes ont, toutefois, subsisté au pays de Galles fort avant dans le Moyen Âge, à la cour de nombreux roitelets qui avaient conservé le goût de la poésie nationale. Au XIIIe siècle, l'unification de la Grande-Bretagne jeta à la rue ces trouvères d'un genre particulier, qui en furent réduits à la mendicité. Leur rôle avait été considérable dans le maintien d'une très riche tradition orale, et leur nom continue d'être donné aux poètes épiques ou lyriques, quelle que soit leur origine.

Bardi (Giovanni)

Mécène, humaniste et compositeur italien (Florence 1534 – Rome 1612).

Dès 1576, il réunissait à Florence des savants et artistes dont les réflexions s'inspiraient des idées de la Grèce antique. Les travaux de cette Camerata fiorentina (ou Camerata Bardi) contribuèrent grandement au développement du récitatif chanté fondé sur le stile rappresentativo. En 1592, Bardi quitta Florence pour Rome, où il fut au service du pape Clément VIII jusqu'en 1605.

   Il avait écrit des intermèdes musicaux pour des fêtes données à Florence, mais il ne nous reste de ses compositions que deux madrigaux à 4 et 5 voix. On a conservé également son Discorso mandato a Caccini sopra la musica antica.

Barenboïm (Daniel)

Pianiste et chef d'orchestre israélien (Buenos Aires 1942).

Il fait ses débuts de pianiste à l'âge de sept ans, à Buenos Aires. Il a ensuite, parmi ses professeurs, Edwin Fischer, Nadia Boulanger et Igor Markevitch. En même temps que grandit rapidement sa réputation de pianiste, il aborde, en 1962, la direction d'orchestre et travaille beaucoup avec l'Orchestre de chambre anglais. Avec cet ensemble, ses interprétations de Mozart, aussi bien comme chef d'orchestre (symphonies) que comme pianiste et chef (concertos), font très vite autorité. Il aborde alors la direction d'orchestre symphonique, où il acquiert aussi une grande réputation. Nommé directeur de l'Orchestre de Paris en 1974, il prend ses fonctions la saison suivante, pour les conserver jusqu'en 1988. En 1989, il est nommé directeur musical de l'Opéra de la Bastille, mais doit abandonner ces fonctions. En 1990, il succède à Solti à la tête de l'Orchestre de Chicago. Son successeur à l'Orchestre de Paris est Semyon Bychkov, dont le contrat viendra à terme en 1998. C'est un artiste prodigieusement doué, dont la polyvalence et la curiosité insatiable sont très caractéristiques de sa génération. Il pratique le piano en solo, en concerto, en musique de chambre, en accompagnement de chanteurs de lieder, et la direction d'orchestre en musique symphonique et en opéra.

Bärenreiter Verlag

Maison allemande d'édition de musique, fondée en 1924 à Augsbourg par Karl Vötterle.

En 1927, elle a été transférée à Kassel, d'où ses initiales BVK. Des filiales ont été créées à Bâle (1944), à Londres et à New York (1957) ; la filiale française, née en 1963, s'est installée en 1970 à Chambray-lès-Tours (Indre-et-Loire) et a disparu en 1979. Parmi les nombreux ouvrages édités par BVK figure le célèbre dictionnaire Die Musik in Geschichte und Gegenwart (MGG).

   BVK publie plusieurs périodiques musicologiques et l'une de ses branches est consacrée à l'édition de disques.

bariolage

Dans les instruments à cordes frottées, coup d'archet faisant alterner deux cordes ou bien entendre une note alternativement avec un doigt appuyé et avec la corde à vide.

Barkauskas (Vytautas)

Compositeur lituanien (Vilnius 1931).

Après des études au conservatoire de Vilnius, il enseigne la théorie musicale dans ce même établissement, à partir de 1961. Depuis 1964, Barkauskas use d'un dodécaphonisme élargi, d'abord dans ses compositions de chambre (cycle de piano Poésie, 1964 ; Partita pour violon seul, 1967, etc.), puis dans des œuvres vocales telles que La vostra nominanza e color d'erba (chœur de chambre et quintette à cordes, 1971). Il s'est fait connaître par les prix d'État attribués à des commandes officielles : Hommage à la révolution (1967) et la 2e symphonie (1971).

Barker (Charles Spackmann)

Facteur d'orgues anglais (Bath 1804 – Maidstone 1879).

Il s'installa à Paris de 1837 à 1870, puis à Londres. Il construisit les orgues de Saint-Augustin, à Paris, de Saint-Pierre, à Montrouge, et ceux des cathédrales de Dublin et de Cork. Il est surtout connu pour avoir inventé une machine pneumatique à laquelle on a donné son nom : des leviers pneumatiques assistent la traction des notes et permettent l'accouplement des claviers sans durcir le toucher. Aujourd'hui, la traction électrique, d'une part, le retour à une mécanique légère, souple et bien réglée, d'autre part, ont conduit à abandonner la machine Barker.