Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
C

cor anglais

Instrument à vent de la famille des bois.

Il n'a rien d'un cor et son attribution à l'Angleterre est vraisemblablement due à une corruption de l'adjectif « anglé ». Il n'est autre, en effet, que l'ancienne « haute-contre », ou alto, du hautbois en fa, donc à la quinte inférieure du hautbois en ut. Cet instrument étant trop long pour que les doigts de l'exécutant puissent accéder aux trous correspondant aux notes graves, on lui donna une forme coudée, ou « anglée ». Le système des clés ayant résolu ce problème mécanique, le « cor anglais » moderne est aussi rectiligne que le hautbois, sauf un court « bocal » métallique légèrement incurvé sur lequel se fixe l'anche double. Extérieurement, et sa taille mise à part, il se distingue aussi du hautbois par son pavillon en forme de poire. Mais son mécanisme et son doigté sont identiques.

cor de basset

Instrument ancien de la famille des bois, à anche simple, très en faveur jusqu'à Mozart inclus.

De tessiture relativement grave et, de ce fait, trop long pour que l'exécutant pût atteindre tous les trous d'un instrument de forme droite, il était coudé en son milieu à la manière du « cor anglé », dit « anglais ». Les clés du système Boehm ont rendu cet artifice inutile. Dans la version moderne du cor de basset, qui se confond pratiquement avec la clarinette alto en fa, seuls sont coudés le pavillon et le « bocal » métalliques.

cor de chamois

Jeu d'orgue à bouche, conique, de 8, 4 ou 2 pieds, ou encore de 2 1/3 pieds ou 1 1/3 pied.

Sa sonorité est douce et évoque celle du cor.

Corbetta (Francesco) , connu aussi sous le nom de Francisque Corbette ou Corbett

Luthiste, guitariste et compositeur italien (Pavie v. 1615 – Paris 1681).

Après avoir parcouru l'Europe, il se fixa vers 1656 à Paris, où il exerça une influence considérable sur l'évolution du jeu de la guitare, et fut aussi au service de Charles II d'Angleterre. Son élève Robert de Visée tira un large profit de ses leçons. Corbetta publia cinq livres de guitare : Scherzi armonici (1639), Varii capricci (1643), Varii scherzi di sonate per la chitana spagnola (Bruxelles, 1648), la Guitare royalle dédiée au roy de la Grande Bretagne (Paris, 1670) et la Guitare royalle dédiée au Roy (Paris, 1673).

Corbin (Solange)

Musicologue française (Vorly, Cher, 1903 – Bourges 1973).

Ancienne élève de la Schola cantorum, elle a été, de 1929 à 1933, maître de chapelle suppléant à Bourges. De 1937 à 1940, elle a étudié le plain-chant à l'Institut grégorien de Paris. Docteur ès lettres (1957), elle a été directeur d'études à l'École pratique des hautes études et, de 1961 à 1970, a enseigné l'histoire de la musique et la musicologie à l'université de Poitiers, y créant l'institut de musicologie. Spécialisée dans l'étude des débuts de la musique d'église en Occident, elle a, en 1960, rassemblé la somme de ses recherches dans un remarquable ouvrage : l'Église à la conquête de sa musique. Elle a dirigé pour le C. N. R. S. l'établissement du Répertoire des manuscrits médiévaux contenant des notations musicales.

Corboz (Michel)

Chef de chœur et chef d'orchestre suisse (Marsens, près de Fribourg, 1934).

Après des études au conservatoire de Fribourg et à l'institut Ribeaupierre de Lausanne, il devient maître de chapelle de l'église Notre-Dame du Valentin à Lausanne en 1953 et conserve ce poste seize ans durant. En 1961, il fonde l'Ensemble vocal de Lausanne, qui acquiert rapidement une renommée internationale et auquel se joint par la suite un ensemble instrumental. Il enseigne à l'École normale de Bienne, au conservatoire de Genève, et occupe les fonctions de directeur des chœurs de la fondation Gulbenkian à Lisbonne. Il a composé des œuvres chorales (Missa in laetitia, Cantate à Notre-Dame, motets).

   Michel Corboz est avant tout l'interprète de la musique religieuse des XVIIe et XVIIIe siècles, et particulièrement de Monteverdi, Jean-Sébastien Bach et Marc-Antoine Charpentier. Pour traduire ce répertoire, il ne se fonde pas sur de strictes recherches musicologiques, mais retrouve la vérité des partitions par d'autres voies, se fiant à son instinct, à son intelligence, à sa sensibilité. Il est capable de transfigurer les ensembles qu'il dirige et de leur faire partager sa propre foi et sa profonde compréhension des œuvres, grâce au rayonnement exceptionnel de sa personnalité chaleureuse.

corde

Fil tendu entre deux points fixes solidaires d'un corps sonore (caisse de résonance ou table d'harmonie) que l'on fait vibrer soit en l'écartant de sa position d'équilibre (instruments à cordes pincées), soit en la frottant (instruments à archet), soit en la frappant (piano, etc.).

La corde peut être faite d'un simple fil métallique, d'un simple boyau d'origine animale ou, depuis peu, d'un simple fil de nylon. Mais le vrai boyau tend à disparaître et les « cordes filées », jadis réservées aux notes graves, se répandent de plus en plus. Elles consistent en une « âme » d'acier, de boyau ou de matière synthétique autour de laquelle s'enroule en spirale un fil plus mince de cuivre, d'argent ou de nylon. Certains instruments à cordes pincées, comme la mandoline, emploient des cordes doubles. Le piano emploie même des cordes triples, dans l'aigu, auprès des cordes simples dans le grave et doubles dans le médium. Il faut signaler aussi les « cordes sympathiques » de certains instruments anciens tels que le chitarrone ou archiluth, auxquelles l'exécutant ne touche pas, et qui résonnent à l'unisson des notes jouées. Au pluriel, le mot « cordes » désigne l'ensemble des instruments à archet et plus particulièrement le quatuor (premier et second violon, alto et violoncelle), auquel s'ajoute, dans l'orchestre, la contrebasse.

corde à vide

Dans le domaine des instruments à cordes comportant un manche, se dit des notes jouées sans le secours d'un doigt de la main gauche.

Dans le cas du violon, le sol grave est obligatoirement une corde à vide ; le ré, le la et le mi le sont facultativement. Le fait que la main gauche n'intervienne pas interdit évidemment le vibrato et contribue à rendre les notes à vide plus claires, mais plus plates et moins expressives. Le compositeur (ou le réviseur) peut y avoir recours pour obtenir un effet particulier et, dans ce cas, les indique parmi les doigtés en plaçant le signe 0 (zéro) au-dessus de la note.