Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
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1. Lettre par laquelle fut désignée la note sol dans la notation musicale du Moyen Âge. Elle indique toujours le sol dans les pays de langue anglaise ou de langue allemande, où les syllabes de Guy d'Arezzo ne sont pas adoptées. Voici, dans trois langues, l'appellation des différentes altérations de cette note :  

2.  Ce fut aussi le signe de la clef de sol qui s'est peu à peu transformé en sa représentation actuelle.

Gabler (Joseph)

Facteur d'orgues allemand (Ochsenhausen 1700 – Bregenz 1771).

Il est surtout connu pour avoir réalisé en Souabe deux instruments très importants qui se sont conservés jusqu'à aujourd'hui, dans les abbayes bénédictines d'Ochsenhausen (1729) et de Weingarten (1737-1750). Dom Bédos de Celles donne une ample description de ce dernier instrument dans son Art du facteur d'orgues.

Gabrieli (Andrea)

Compositeur italien (Venise v. 1510 – id. 1586).

Ses débuts sont assez obscurs, mais il fut très probablement l'élève à Venise d'Adrien Willaert. Il fut chantre à la basilique San Marco, puis organiste à Vérone, et, vers 1557, organiste à l'église San Jeremia à Venise. Dès cette époque, il briguait le poste d'organiste à San Marco, mais s'en trouva une première fois évincé par Claudio Merulo. Ce fut en 1585 seulement, après le départ de Merulo pour Parme, qu'il put partager ces fonctions avec son neveu Giovanni. En 1562, il rencontra Roland de Lassus à la cour de Bavière, et poursuivit ses voyages jusqu'en Bohême et en Autriche. Puis il quitta l'entourage d'Albert de Bavière et revint à Venise en compagnie de Lassus. Il commença dès lors à écrire un certain nombre de musiques de circonstance, se chargeant par exemple des fêtes pour célébrer la victoire de don Juan d'Autriche à Lépante (1571). Au Teatro Olimpico à Vicence eut lieu en 1585 la représentation de l'Œdipe de Sophocle dont les chœurs furent l'œuvre d'Andrea Gabrieli.

   Surtout compositeur de musique religieuse, Gabrieli a néanmoins écrit environ 250 madrigaux, d'abord à 3 voix, mais aussi faisant appel à des effectifs plus importants. Le recueil de 1587 contient des madrigaux allant de 6 à 16 voix. Profitant des excellents instrumentistes dont Venise pouvait s'enorgueillir, ainsi que des lieux dont les possibilités acoustiques pouvaient être exploitées, surtout à San Marco, il se lança dans la composition d'œuvres concertantes, dans la conquête de l'espace sonore, employant souvent deux chœurs (ou plus), dialoguant entre eux et placés à une certaine distance l'un de l'autre dans les deux tribunes opposées de l'édifice. Avec son neveu, il devait porter cette technique des cori spezzati à son apogée. Dans les œuvres vocales, il faut remarquer un plus grand souci de clarté du texte chanté par rapport aux musiciens de l'école franco-flamande. Les œuvres instrumentales, où le style fugué domine (Ricercari, Canzoni alla francese), sont écrites pour toutes sortes d'instruments. Le second genre est illustré notamment par une Battaglia, basée sur la célèbre composition de Cl. Janequin (Bataille de Marignan).

Gabrieli (Giovanni)

Compositeur italien (Venise v. 1553 – id. 1612).

Neveu d'Andrea Gabrieli, il fut son élève avant de faire, de 1575 à 1579, un voyage à Munich où il rencontra Roland de Lassus. Il revint à Venise en 1580 et y resta jusqu'à sa mort. En 1585, il partagea avec son oncle la charge de premier organiste à San Marco et, depuis cette date jusqu'en 1607, il eut également des fonctions à la Scuola San Rocco. Ses œuvres à double chœur sont un reflet de l'architecture de San Marco. Parmi ses nombreux élèves célèbres, il faut citer surtout Heinrich Schütz qui séjourna à Venise de 1609 à 1613.Giovanni Gabrieli avait une immense admiration pour son oncle. Il en fut toute sa vie le défenseur et fit habituellement publier les œuvres de ce dernier avant les siennes. À de nombreux titres, on peut considérer Giovanni comme un précurseur. En ce qui concerne les formes musicales, son architecture est particulièrement solide, et contraste avec le goût italien de l'époque pour les musiques très ornées. Sur le plan de l'écriture, il a introduit à travers un contrepoint savant et rigoureux un style parfois concertant où les timbres prennent toute leur valeur. Les parties qu'il a écrites, pour les cornets à bouquin ou pour les violons (dont le répertoire était encore à ses débuts), sont des exemples remarquables de son talent dans ce domaine, ainsi qu'une indication de l'excellence des instrumentistes vénitiens dont il disposait. On doit le considérer à juste titre comme l'un des précurseurs de l'orchestration, cela bien qu'il ait laissé le choix des instruments aux interprètes en indiquant généralement con ogni sorte di stromenti sur la page de titre de ses publications. En adoptant souvent le genre de la canzone alla francese, ces compositions restent d'abord assez proches du modèle, avec leur rythme dactylique initial (longue-brève-brève), mais peu à peu s'en écartent pour devenir de plus en plus concertantes. Le titre n'est plus qu'un point de départ et cette évolution est nette dans les Canzoni e Sonate de 1615 par rapport aux Sacrae symphoniae de 1597. Dans le domaine de la musique vocale religieuse, Gabrieli a laissé des motets (faisant souvent appel à un nombre considérable de voix), des magnificat, des litanies, des mouvements de messe. Pour orgue, il a composé des Intonationi publiés avec ceux de son oncle en 1593.

Gabrielli (Caterina)

Soprano italienne (Rome 1730 – id. 1796).

Fille du cuisinier du prince Gabrielli et connue sous le sobriquet de La Goghetta, elle travailla avec Porpora, dont elle fut une des rares élèves féminines, et fit ses débuts à Venise en 1755 dans Antigona de Galuppi. Elle créa plusieurs opéras italiens de Gluck, à Vienne, entre 1755 et 1760, et chanta avec succès dans toute l'Europe, où sa beauté lui valut des aventures sentimentales avec de nombreuses têtes couronnées. Sa sœur, Francesca, fut une chanteuse de second plan qui lui donna souvent la réplique dans les rôles de confidente.

Gabrielli (Domenico)

Violoncelliste et compositeur italien (Bologne v. 1659 – id. 1690).

Célèbre virtuose du violoncelle, il fut surnommé il Minghino del violoncello. Il exerça son métier de violoncelliste à Bologne et à Modène. Il écrivit onze opéras qui furent joués à Vérone, Padoue et Venise. La plus célèbre de ces œuvres fut Cleobulo (Bologne, 1683). Il a également laissé trois oratorios, des cantates à voix seule et de la musique instrumentale pour violon et violoncelle. L'ensemble de son œuvre, sans pouvoir prétendre à figurer au tout premier plan, est pourvu de maintes qualités d'esprit et d'invention.