Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
A

Aristoxène de Tarente

Philosophe grec (354 av. J.-C. – ?).

Sa pensée est celle d'un conciliateur qui voudrait harmoniser les conceptions pythagoriciennes et la théorie aristotélicienne. Élève d'Aristote, il est surtout connu comme théoricien de la musique. Dans ses ouvrages, Éléments de l'harmonie et Éléments de la rythmique, il donne des bases scientifiques à la rythmique, défend la théorie du tempérament égal, et rejette les calculs purement mathématiques des pythagoriciens au profit d'une appréciation qualitative et psychologique du son. Considéré comme l'un des plus grands théoriciens de l'Antiquité, il exerça une influence jusqu'à la fin du Moyen Âge.

Arkhangelsky (Alexandre Andréiévitch)

Compositeur russe (Staroié Tezikovo 1846 – Prague 1924).

Il exerça toute sa vie la profession de chef de chœur dans des églises et déploya une grande activité sociale et pédagogique au profit des chanteurs religieux. Ses harmonisations et ses compositions libres continuent à être fréquemment exécutées aux offices orthodoxes. Arkhangelsky y montre une prédilection pour le mode mineur et une science de l'écriture contrapuntique.

Arma (lmre Weisshaus, dit Paul)

Compositeur français d'origine hongroise (Budapest 1905 – Paris 1987).

Il fait ses études musicales à l'Académie Franz-Liszt de Budapest, notamment avec Bartók. En 1933, il s'établit à Paris. Il étudie les folklores de nombreux pays, tout particulièrement ceux de la Hongrie et de la France, et leur fait une large place dans son œuvre. Il écrit des pièces pour piano, de la musique de chambre, de la musique d'orchestre, des œuvres vocales et, plus récemment, de la musique pour bande magnétique.

armature
ou armure

Terme désignant la ou les altérations constitutives d'une tonalité, écrites immédiatement après la clef, affectant toutes les notes de même nom, quelle que soit leur octave, et dont l'effet se prolonge pendant toute la durée du morceau.

Les dièses et les bémols constitutifs du ton majeur ou mineur sont écrits dans un ordre établi.

Arnault de Zwolle (Henri)

Organiste, théoricien, ingénieur, astronome et médecin néerlandais, probablement d'origine française. (Zwolle ? – Paris 1466).

Il exerça la médecine au service du duc de Bourgogne, Philippe le Bon, puis des rois de France, Charles VII et Louis XI. C'est en soignant ses malades qu'il succomba de la peste. Il composa, en latin, plusieurs traités, illustrés de figures, sur les instruments à clavier (orgue, clavicorde, clavicymbalum) et les instruments à cordes (harpe, luth). Ces traités, édités depuis, forment le premier grand document d'organologie connu et constituent une source inestimable sur les instruments de musique du XVe siècle.

Arnaut Daniel

Gentilhomme et troubadour originaire de Ribérac (Dordogne) [seconde moitié du XVIIe siècle].

Jongleur, il voyagea aux côtés de Richard Cœur de Lion et acquit une grande notoriété par la richesse de son inspiration mélodique et sa façon, très personnelle selon Dante, de « ciseler » la langue d'oc. Pétrarque aussi l'apprécia beaucoup et le désigna comme le premier entre tous et le grand « maître d'amour » ; il nous a laissé 18 pièces poétiques, dont 2 seulement sont notées.

Arnaut de Mareuil

Troubadour de la région de Mareuil, dans le nord de la Dordogne (fin du XIIe s. – début du XIIIe s.).

D'abord clerc, puis jongleur, il fut protégé par le vicomte de Béziers, Roger II, avant de l'être par Guillaume VIII de Montpellier. On lui a attribué une quarantaine de chansons, mais il semble que 26 seulement soient authentiques, dont 6 notées ; il cultiva également le genre courtois appelé « salut d'amour », épître en vers d'une qualité poétique remarquable.

Arne

Famille de musiciens anglais.

 
Thomas Augustine (Londres 1710 – id. 1778). Avec W. Boyce, il est le plus important compositeur anglais de son époque, et son œuvre fait date dans l'histoire de l'opéra de son pays. Travaillant le jour chez un notaire, il s'exerçait la nuit sur une épinette introduite en cachette dans sa chambre, car son père ne voulait pas qu'il devînt musicien. Il triompha néanmoins de la volonté paternelle et, pour son premier opéra, choisit un texte d'Addison pour écrire une Rosamond. Il composa ensuite des opéras, des masques et de la musique d'église. Pour les représentations des pièces de Shakespeare au Dury Lane, il composa de nouvelles mélodies pleines de charme, par exemple, pour As you like it, Under the Greenwood Tree et Blow, blow thou Winter Wind. Sa chanson la plus célèbre reste Where the Bee sucks (dans The Tempest) ; réunis, ses airs remplissent 20 recueils.

   T. A. Arne naquit au moment où Haendel s'établissait en Angleterre. Jusqu'à nos jours, sa musique, fraîche, spontanée et originale, a souffert du voisinage écrasant de son aîné. Pourtant, c'est lui, et non Haendel (à l'exception de Semele, 1743), qui continua la tradition de l'opéra anglais après Purcell. Citons Thomas and Sally (1733) et Alfred (1740) dont un passage du final, le Rule, Britannia !, est resté l'une des mélodies patriotiques les mieux connues en Angleterre. T. A. Arne ne négligea pas la musique instrumentale, écrivant des sonates pour le clavecin, des ouvertures et des concertos pour orgue. Il faut mentionner également ses deux oratorios, Abel (1744) et Judith (1761).

 
Michael, fils du précédent (Londres 1740 – id. 1786). Il composa de la musique théâtrale, se ruina pour essayer de découvrir la pierre philosophale, puis revint à la composition. Pendant quelques années, il dirigea les oratorios de carême à Londres.

Arnold (Malcolm)

Compositeur et trompettiste anglais (Northampton 1921 – Norwich 2006).

Il étudia avec Gordon Jacob au Collège royal de musique de Londres et fut premier trompettiste de l'Orchestre philharmonique de Londres (1942-1944 et 1946-1948). Maître de l'orchestration, il excelle dans des œuvres brillantes, telles que ses cinq ouvertures. Il a également composé huit symphonies, des concertos pour divers instruments, le ballet Hommage to the Queen, un masque, les opéras The Dancing Master (1951) et The Open Window (1956), et des musiques de film, dont celle du Pont sur la rivière Kwaï.