Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
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Fischer (Adam)

Chef d'orchestre hongrois et autrichien (Budapest 1949).

Il étudie au Conservatoire de Budapest, puis avec Hans Swarowski à Vienne et Franco Ferrara à Sienne en 1970 et 1971. De 1971 à 1974, il occupe divers postes d'assistant et de chef en Autriche, avant de diriger l'orchestre d'Helsinki de 1974 à 1977, puis celui de Karlsruhe entre 1977 et 1979. De 1981 à 1984, il est directeur général de la musique à Fribourg-en-Brisgau avant de se voir confier, en 1985, une nouvelle formation : l'Orchestre Haydn austro-hongrois, qui rassemble des membres de plusieurs phalanges viennoises et hongroises. Créant un Festival Haydn dans le château des Esterházy à Eisenstadt, il poursuit une carrière internationale de chef lyrique. En 1986, il dirige à la Scala la Flûte enchantée, et en 1989 fait ses débuts à Covent Garden tout en étant directeur musical de l'Orchestre de Cassel de 1987 à 1992.

Fischer (Annie)

Pianiste hongroise (Budapest 1914 – id. 1995).

Elle étudie le piano à Budapest avec Arnold Székely et Ernö Dohnanyi et se produit en public dès l'enfance. En 1933, elle remporte le premier prix du Concours Liszt à Budapest. Elle part pour la Suède en 1941 et ne rentre en Hongrie qu'en 1946, pour entamer une carrière internationale. Pendant les années 1947-1950, elle se produit notamment en compagnie d'Otto Klemperer. En 1965, elle est nommée professeur à l'Académie de musique de Budapest. Interprète majeure des œuvres de Mozart, Liszt et Schumann, remarquée par Walter Legge dans les années 1960, elle enregistre chez EMI des disques qui sont des moments d'exception.

Fischer (Edwin)

Pianiste et chef d'orchestre suisse (Bâle 1886 – Zurich 1960).

Son père était hautboïste d'orchestre et altiste dans un quatuor. E. Fischer étudia de 1896 à 1904 au conservatoire de Bâle, notamment avec Hans Huber, puis se perfectionna en piano auprès du disciple de Liszt Martin Krause et d'Eugen d'Albert au conservatoire Stern de Berlin, où il fut lui-même professeur de 1905 à 1914. Il enseigna aussi, parallèlement à sa carrière de concertiste, à l'Institut de Potsdam à partir de 1914 et au Conservatoire national de Berlin de 1931 à 1935. Également intéressé par la direction d'orchestre, il fut à la tête du Musikverein de Lübeck à partir de 1926 et du Bachverein de Munich de 1928 à 1932 ; il eut son propre orchestre de chambre avec lequel il ressuscita l'ancienne pratique de diriger l'exécution des concertos, notamment ceux de Bach et de Mozart, depuis le clavier. Il retourna en Suisse en 1942 et donna des cours de perfectionnement à Lausanne de 1945 à 1958.

   Comme pianiste, E. Fischer est resté célèbre par ses interprétations de Bach ­ il fut le premier pianiste à enregistrer l'intégrale du Clavier bien tempéré ­, Mozart, Beethoven et Brahms, interprétations caractérisées par le respect du texte et son approfondissement, par la grandeur dans la méditation et la simplicité dans l'éloquence. Il écrivit des études sur Bach (1945), Beethoven (1956), et des Considérations sur la musique (Wiesbaden, 1949 ; trad. fr. Paris, 1951).

Fischer (Jan František)

Compositeur tchèque (Louny 1921).

Élève de J. Řídký à l'Académie de musique et d'art dramatique de Prague (1945-1948), il milite à l'Union des compositeurs tchécoslovaques, où il est successivement responsable de la musique de chambre (1949-1953), puis président de la section « composition ». Il se fait connaître comme compositeur de musique de film (Grand'mère automobile, 1958 ; Belle Cavalcade, la Demoiselle laide, etc.), de dessins animés (le Diable et Catherine ; Gallina Vogelbirdae, 1963 ; Marmite, bous, prix de la biennale de Venise, 1963), de scène (les Fiancés, 1956 ; Roméo, Juliette et les Ténèbres, 1962, etc.), dans la tradition de V. Trojan. Il écrit, de même, des chansons satiriques, politiques et patriotiques. Il compose, par ailleurs, essentiellement de la musique instrumentale et de chambre, dans la tradition impressionniste tchèque de J. Suk, bien qu'une œuvre comme Sedm dopisů (« Sept Lettres », 1971) dénote une attirance tardive vers un postsérialisme virtuose.

Fischer (Johann Caspar Ferdinand)

Compositeur allemand ( ? v. 1670 – Rastatt 1746).

On ignore tout de sa jeunesse. En 1692, année de la naissance de son fils, il était au service du margrave de Bade à Schlackenwerth, et resta attaché à cette famille (à partir de 1716 à Rastatt) jusqu'à sa mort. Il fut un des principaux et un des premiers compositeurs à introduire en Allemagne le style instrumental issu de la suite de ballet française, mise au point par Lully. Son opus 1, le Journal du printemps (Augsbourg, 1695), comprend 8 suites d'orchestre pour ensemble de cordes à 5 parties avec trompettes. Son opus 2, les Pièces de clavessin (Schlackenwerth, 1696, rééd. sous le titre de Musicalisches Blumen-Büschlein, Augsbourg, 1699), 8 suites pour clavier dont 6 ajoutent aux quatre volets (allemande-courante-sarabande-gigue) fixés par Froberger des « galanteries » (menuets, gavottes, rigaudons) à la française. Toujours pour clavier, le Musicalischer Parnassus (Augsbourg, 1738) est fait de 9 suites débutant parfois par une ouverture à la française, Ariadne musica (Schlackenwerth, 1702, puis Augsbourg, 1715), de 20 préludes et fugues dans autant de tonalités différentes, et le Blumen-Strauss (Augsbourg 1732), de 8 suites relevant des divers modes ecclésiastiques, et comprenant chacune 1 prélude, 6 fugues et 1 finale. Auteur également de quelques partitions pour la scène (perdues), il fut unanimement reconnu comme un des plus grands clavecinistes de son temps, et son Ariadne musica fut certainement une des sources d'inspiration de J.-S. Bach pour le Clavier bien tempéré.

Fischer (Johann Christian)

Compositeur et hautboïste allemand (Fribourg 1733-Londres 1800).

Après avoir été au service de la cour de Dresde et de celle de Potsdam, il arriva en 1768 à Londres, où il participa aux concerts Bach-Abel et épousa en 1780 la fille du peintre Gainsborough (qui fit son portrait). De 1786 à 1790, il fit des tournées en Europe, et Mozart l'entendit à Vienne en 1787 (en 1774, il avait composé sur un menuet de Fischer ses variations pour clavier K. 179). Fischer écrivit notamment dix concertos pour son instrument.