Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
G

Gaveau

Famille de facteurs de pianos français.

 
Joseph-Emmanuel (Paris 1824 – id. 1903). Il fonde la maison Gaveau en 1847. L'année suivante, il invente la mécanique à lames qui remplace celle à baïonnettes dans le piano droit. Il ajoute un ressort à boudin au piano à queue d'Érard. Il eut également l'idée d'un piano démontable.

 
Gabriel-Joseph-Emmanuel (Paris 1866 – id. 1935). Il fonda sa propre fabrique (1911-1939).

 
Étienne, fils de Joseph-Emmanuel ( ? 1872 – Paris 1943). Il succède à son père. Il a fondé la salle Gaveau, en 1908, rue La Boétie. Ses fils Marcel et André lui ont succédé. Depuis 1960 la fabrique de pianos est devenue la maison Gaveau-Érard.

Gaveaux (Pierre)

Chanteur et compositeur français (Béziers 1761 – Paris 1825).

D'abord destiné à la carrière ecclésiastique, il étudia la musique avec Franz Beck à Bordeaux, devint, en 1780, maître de chapelle au théâtre de cette ville, puis commença une carrière de ténor qui devait le mener au Théâtre de Monsieur à Paris en 1789 et à l'Opéra-Comique en 1801. En 1812 se manifestèrent chez lui les signes d'une aliénation mentale qui devint totale et définitive en 1819. Comme compositeur, il écrivit des musiques révolutionnaires, et, dans un style aimable et charmant, des ballets parmi lesquels l'Amour à Cythère (1805), des romances, et surtout des opéras-comiques dont le plus connu reste Léonore ou l'Amour conjugal (Paris, 1798), sur un livret de Bouilly que devaient réutiliser, plus ou moins modifié, Paer, Simon Mayr et surtout Beethoven.

Gaviniès (Pierre)

Violoniste et compositeur français (Bordeaux 1728 – Paris 1800).

Fils d'un luthier installé à Paris en 1734, autodidacte, il se produisit au Concert spirituel, en 1741, puis surtout de 1748 à 1765, et fut, de 1773 à 1777, avec Gossec et Leduc l'un des directeurs de cette institution. De 1796 à sa mort, il enseigna le violon au Conservatoire de Paris. Son jeu lui valut d'être appelé par Viotti le « Tartini français ». Très grand interprète, il a notamment composé pour son instrument Six Sonates op. 1 (1760), Six Sonates op. 3 (1764), Six Concertos op. 4 (1764), Six Sonates en trio op. 5 (v. 1774) et les 24 Matinées (1800), études dans toutes les tonalités qui, aujourd'hui encore, comptent parmi les pièces de virtuosité les plus prisées des violonistes.

   On lui doit encore l'opéra-comique le Prétendu op. 2 (1760), des concertos et des ouvrages de musique de chambre restés manuscrits, des symphonies perdues et trois sonates posthumes (Berlin, s. d.) pour violon avec accompagnement de violoncelle dont l'une, en fa mineur, dite Son tombeau.

gavotte

Danse française particulièrement gracieuse, généralement à deux temps et de forme binaire avec reprises.

La gavotte est plutôt gaie, avec ou sans anacrouse, et construite par multiples de 4 mesures. Parfois aussi, elle peut prendre un caractère tendre. Apparue au XVIe siècle, la gavotte, qui serait issue du branle, doit son nom à la ville de Gap en Dauphiné, dont les habitants s'appellent les Gavots. Très en vogue sous Louis XIV et Louis XV, elle fait souvent partie de la suite instrumentale, d'abord chez les luthistes, puis chez les clavecinistes (L. Marchand, les Couperin, Rameau). Elle peut être suivie d'une musette : c'est le sous-titre de la Gavotte II de J.-S. Bach (3e Suite anglaise). On la trouve également dans le ballet de cour, puis dans la tragédie lyrique où il arrive que le thème de la gavotte soit d'abord l'objet de la danse avant de recevoir des paroles chantées. Une autre tendance est celle de la gavotte en rondeau dont Lully offre un bel exemple dans son Atys de 1676. Au XIXe siècle, cette danse retourne au domaine de la danse campagnarde mais, comme de nos jours, elle sera quelquefois ressuscitée par les compositeurs.

Gavoty (Bernard)

Critique et musicologue français (Paris 1908 – id. 1981).

Ingénieur agronome, licencié ès lettres, il fit des études musicales très poussées qui devaient le conduire au poste d'organiste titulaire de Saint-Louis-des-Invalides. En 1945, il succéda à Reynaldo Hahn comme critique musical du Figaro, sous le pseudonyme de Clarendon. En 1948, il publia Les Français sont-ils musiciens ?, que devaient suivre bien d'autres volumes, dont plusieurs biographies (Chopin, R. Hahn, etc.) qui font autorité. Brillant écrivain et conférencier, Bernard Gavoty a été élu à l'Académie des beaux-arts en 1975.

Gavrilov (Andreï)

Pianiste russe (Moscou 1955).

Il étudie d'abord avec sa mère, puis avec T. Kessner et L. Naoumov, et enfin, après ses années d'apprentissage au Conservatoire de Moscou, avec S. Richter. En 1974, il remporte le 1er Prix du Concours Tchaïkovski. Il joue partout les grands compositeurs russes romantiques et modernes. À la fin des années 80, il fait ses débuts aux États-Unis et commence à se produire dans le monde entier. En 1989, il reçoit le prix international de l'Académie Chigiana de Sienne.

Gay (John)

Écrivain anglais (Barnstaple, Devonshire, 1685 – Londres 1732).

Ami de Pope et de Swift, il écrivit des poésies, huit pièces de théâtre, le livret d'Acis et Galathée de Haendel (1718), et surtout trois ballad operas dont le célèbre Beggar's Opera (« Opéra du gueux », 1728). Le succès de cet ouvrage le poussa à lui donner une suite, Polly (1729, création en 1779). Après sa mort parut encore Achilles in Petticoats (1733).

Gazzaniga (Giuseppe)

Compositeur italien (Vérone 1743 – Crema 1818).

Élève de Porpora et de Piccinni, il écrivit dans les années 1770 plusieurs opéras pour diverses villes d'Italie. En 1786, son Il Finto cieco, sur un livret de Da Ponte, fut représenté à Vienne. Il obtint un grand succès en février 1787 à Venise avec Don Giovanni Tenorio o sia Il Convitato di pietra, sur un livret de Bertati qui fut une des sources d'inspiration de Da Ponte pour son Don Giovanni mis en musique la même année par Mozart. Il n'est pas exclu que ce dernier ait connu la partition de Gazzaniga. Il existe en effet entre les deux Don Giovanni, sur le plan musical, quelques analogies de surface. En outre, le premier Don Giovanni de Gazzaniga, le ténor Antonio Baglioni, fut ensuite le premier Don Ottavio de Mozart (qu'il ait parlé à celui-ci de l'ouvrage qu'il avait chanté à Venise est tout à fait plausible).