Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
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Davaux (Jean-Baptiste)
ou Jean-Baptiste d'Avaux
ou Jean-Baptiste Davau

Compositeur français (La Côte-Saint-André, Isère, 1742 – Paris 1822).

À l'âge de vingt-cinq ans environ, il se rendit à Paris, où ses premières compositions, deux ariettes (1768) et son Concerto pour violon (1769), connurent un vif succès. En 1784, il s'intéressa au « chronomètre » de Bréguet, l'un des ancêtres du métronome ; puis il s'essaya dans le théâtre lyrique en écrivant deux opéras-comiques, Théodore ou le Bonheur inattendu (1785) et Cécilia ou les Trois Tuteurs (1786). Violoniste, il réussit davantage dans la musique instrumentale et composa pour les cordes six Duos d'airs connus (1788), six Trios concertants (vers 1792), trois recueils de six Quatuors (1773, 1779, 1780), trois Svmphonies à grand orchestre (1784), et surtout treize Symphonies concertantes (vers 1792-1794), qui furent très applaudies au Concert spirituel et dont il fut l'un des premiers, en France, à illustrer le genre.

Davenson (Henri) , pseudonyme de Henri Irénée Marrou

Historien et musicologue français (Marseille 1904 – Bourg-la-Reine 1977).

Ancien élève de l'École normale supérieure et de l'École française de Rome, collaborateur de la revue Esprit (1934), professeur à la Sorbonne (1945), membre de l'Institut (1967), il a publié, sous son vrai nom, Henri Irénée Marrou, des ouvrages sur l'Antiquité classique et sur l'origine du christianisme, qui lui ont valu une renommée internationale. Trois de ces ouvrages sont consacrés à saint Augustin. Un quatrième, publié en 1942 sous la signature d'Henri Davenson, est un Traité de la musique selon l'esprit de saint Augustin. Suivirent, sous la même signature, le Livre des chansons ou Introduction à la connaissance de la chanson populaire française (1944), et les Troubadours (1961). L'œuvre d'Henri Irénée Marrou est plus vaste que celle d'Henri Davenson mais ce savant était aussi un artiste, et le musicologue apparaît, chez lui, de la même qualité que l'historien.

David (Félicien)

Compositeur français (Cadenet, Vaucluse, 1810 – Saint-Germain-en-Laye 1876).

Initié très jeune aux rudiments de la musique par son père, mais devenu tôt orphelin, il fut placé à l'âge de huit ans dans la maîtrise de l'église Saint-Sauveur à Aix-en-Provence. Une bourse lui permit de poursuivre ses études chez les jésuites, mais il s'échappa de cette école pour travailler dans l'étude d'un avoué et jouer dans l'orchestre du théâtre d'Aix. À treize ans, il composa un quatuor à cordes. En 1829, il accéda au poste de maître de chapelle de Saint-Sauveur. L'année suivante, il se rendit à Paris. Reçu par Cherubini, il montra à ce dernier une pièce vocale, Beatus vir, écrite pour Saint-Sauveur, et fut immédiatement admis au Conservatoire. Gagné à la doctrine des saint-simoniens, il écrivit pour eux des hymnes et partit en 1833, avec quelques autres apôtres, comme missionnaire de leur cause à Constantinople, à Smyrne et en haute Égypte. Reculant devant le choléra, il regagna Paris en 1835, non sans rapporter des visions colorées qu'il résolut de traduire dans ses compositions. Il publia deux recueils pour piano, Mélodies orientales (1836) et les Brises d'Orient (1845), qui eurent peu de succès. Une symphonie, un nonetto pour instruments à vent furent plus tard accueillis avec davantage de faveur ; enfin, en 1844, l'oratorio le Désert, où David résumait toutes ses impressions d'Orient, obtint un triomphe extraordinaire et la carrière du musicien prit vraiment son essor, du moins en France, car quelques concerts qu'il donna en Allemagne n'obtinrent pas le succès escompté.

   En 1851, avec la Perle du Brésil, David s'imposa comme compositeur lyrique, et le théâtre devint son domaine de prédilection. Toutes ses créations ne renouèrent certes pas avec le succès du Désert, et un oratorio, l'Eden (1848), salué avec admiration par une partie de la critique, n'emporta pas l'adhésion du public. Mais au théâtre, David obtint plusieurs nouveaux triomphes, notamment, en 1862, avec Lalla Roukh d'après Thomas Moore. Il succéda à Berlioz comme bibliothécaire au Conservatoire, puis à un fauteuil de l'Institut, en 1869.

David (Johann Nepomuk)

Compositeur autrichien (Eferding 1895 – Stuttgart 1977).

Compatriote de Bruckner, il fut formé à Saint-Florian, puis devint instituteur avant de se perfectionner dans l'écriture musicale à l'Académie de Vienne. Il fut plus tard nommé au conservatoire de Leipzig, professeur (1934), puis directeur (1939). Après avoir ensuite enseigné au Mozarteum de Salzbourg, il devint professeur à la Musikhochschule de Stuttgart. Héritier de la tradition autrichienne, David reste fidèle à un contrepoint savant et à l'art de la variation, tels qu'ils étaient pratiqués à l'orgue, dont le style l'a beaucoup influencé, ou tels qu'ils les a étudiés et analysés dans la musique de la Renaissance et dans les œuvres de Bach. Son harmonie, tonale, et son style n'échappent pas toujours à un certain académisme postromantique, mais son inspiration est forte et généreuse. Il a écrit huit Symphonies, des Variations pour orchestre, deux Concertos pour violon et orchestre, une importante musique chorale (Deutsche Messe, Missa choralis, Requiem chorale, des Chœurs et des Motets), un oratorio (Ezzolied, 1957), de la musique de chambre et de nombreuses partitions pour l'orgue.

Davide (Giacomo)

Ténor italien (Presezzo, près de Bergame, 1750 – Bergame 1830).

Meilleur ténor de la fin du XVIIIe siècle, grâce à une voix à la fois large et virtuose, il débuta à Milan en 1773. En 1779, on tenta en vain de l'engager au King's Theatre de Londres. Il ne s'y produisit que durant la seule saison de 1791, ce qui contribua fortement, dans la capitale britannique, à la fin du règne des castrats et à l'essor de celui des ténors. Haydn écrivit alors pour lui l'un des deux rôles-titres de son Orfeo ed Euridice.

 
Son fils Giovanni (Naples 1790 – Saint-Pétersbourg 1864) fut également un célèbre ténor (le premier de son temps selon Stendhal).

 
La fille de Giovanni, Giuseppina (1821-1907), chanta à Rome et à Saint-Pétersbourg.