Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
C

Cambreling (Sylvain)

Chef d'orchestre français (Amiens 1948).

Titulaire d'un 1er Prix de trombone au Conservatoire de Paris, il travaille la direction d'orchestre à l'École normale de musique de Paris avec Pierre Dervaux. En 1974, il est lauréat du Concours international de Besançon. Il fait ses débuts de chef d'orchestre en France à la tête de l'Orchestre de Lyon, où il est l'assistant de Serge Baudo de 1975 à 1981. En 1976, Pierre Boulez l'invite à venir diriger l'Ensemble InterContemporain. Il est invité à diriger plusieurs grandes productions d'opéra au Palais Garnier, sous la direction de Rolf Liebermann. En 1981, il fait ses débuts au festival de Glyndebourne et en 1984 à la Scala de Milan. De 1987 à 1991, il est directeur musical du Théâtre de la Monnaie de Bruxelles. En 1991, il est nommé conseiller musical à l'Opéra de Francfort, puis directeur général de la musique de cet établissement en 1993. Ouvert à tous les genres musicaux, il a mené sa carrière principalement dans le répertoire lyrique.

camera (ital. ; « chambre »)

Terme s'appliquant à la sonate ou au concerto pour distinguer une musique de chambre (sonata da camera, concerto da camera) de la sonate ou du concerto da chiesa, destinés à être joués dans une église.

En principe, les différents mouvements d'une sonata ou d'un concerto da camera se réfèrent à des danses profanes dont ils portent les noms, alors que les titres des mouvements d'une sonata ou d'un concerto da chiesa ne correspondent qu'à des indications de tempo (adagio, allegro, etc.).

Camerata fiorentina
ou Camerata di Bardi

Nom donné au mouvement culturel apparu à Florence vers 1575 et qui regroupa musiciens, chanteurs, poètes et théoriciens humanistes. On lui doit essentiellement la naissance du genre melodramma, du stile rappresentativo, autrement dit, de l'opéra.

   Les membres de la Camerata fiorentina se réunirent régulièrement jusqu'au début du XVIIe siècle. Ils se rencontraient d'abord chez Giovanni de' Bardi, comte di Vernio et homme de grande culture. Vincenzo Galilei, Pietro Strozzi, Ottavio Rinuccini, Jacopo Peri, Giulio Caccini y parlaient de musique, de poésie et d'art. En 1592, après le départ de Bardi pour Rome, la Camerata élut demeure chez Jacopo Corsi.

   C'était le groupe culturel le plus actif de Florence, en matière de recherche théorique et intellectuelle, fidèle en cela à la tradition humaniste florentine du XVe siècle. La musique grecque antique y était à l'honneur. Un témoignage précieux des activités de la Camerata nous est parvenu avec le Dialogo della musica antica e moderna de V. Galilei (Florence, 1581). L'auteur y démontre la supériorité de la monodie grecque sur la polyphonie de la Renaissance, soulignant aussi son effet moral, opposé à l'hédonisme de la pratique contrapuntique. Galilei et Strozzi composèrent des œuvres qui reflètent parfaitement leur conception de la monodie : le premier, Lamento del conte Ugolino, d'après la Divine Comédie de Dante, et le second, Fuor de l'umido nido (1579), que chanta G. Caccini. La monodie avait pour but principal de rendre le texte intelligible dans tous les détails, la musique n'étant que secondaire et au service des différentes « passions » contenues dans le texte.

   Les premières œuvres importantes conçues selon les règles du nouveau style furent la Dafne (1597) et l'Euridice (1600) de J. Peri, la Rappresentazione di Anima e di Corpo (1600), de Cavalieri, une autre version d'Euridice de Caccini, que l'auteur des Nuove Musiche fit représenter en 1602. L'année 1607 fut marquée par un chef-d'œuvre absolu : l'Orfeo de Monteverdi, qui apparaît comme un mélange de tous les styles en usage à l'époque. En cette même année, Marco da Gagliano fonda l'Accademia degli Elevati, qui prit la relève de la Camerata fiorentina avec l'Arianna de Monteverdi et une Dafne de Gagliano, les deux œuvres datant de 1608.

Campian (Thomas)
ou Thomas Campion

Compositeur et poète anglais (Witham, Essex, 1567 – Londres 1620).

Il se rendit à Cambridge en 1581 et y étudia probablement la médecine et peut-être même la physique, sans obtenir de diplôme précis. Cependant, sa réputation dans le domaine scientifique parut, à l'époque, aussi bien établie que sa renommée comme poète et musicien. Il mourut à Londres et fut enterré à Saint Dunstan.

   Campian publia ses premières œuvres dans A Booke of Ayres (1601), recueil d'airs pour voix soliste et luth soutenus par une basse de viole. Cet ouvrage comprend deux livres distincts, l'un de Campian, qui écrivit paroles et musique, l'autre de son ami Philip Rosseter. Quatre autres recueils devaient suivre, réunissant au total une centaine de morceaux pour voix soliste (I et II, v. 1613 [ ?] ; III et IV, v. 1617).

   Moins élaborées que celles de Dowland, les compositions de Campian sont néanmoins très caractéristiques du degré d'accomplissement auquel parvinrent les compositeurs anglais du début du XVIIe siècle. Elles révèlent un sens remarquable des rapports entre la musique et le texte, en même temps qu'une sensibilité particulièrement affinée. Campian composa aussi plusieurs masques, dont il écrivit paroles et musique. Il est également l'auteur d'ouvrages théoriques.

Campion (François)

Guitariste et théorbiste français (Rouen 1680 – Paris 1748).

Guitariste et théorbiste de l'Académie royale de musique, il publia plusieurs ouvrages théoriques : Nouvelles Découvertes sur la guitare (Paris, 1705) ; Traité d'accompagnement pour le théorbe (Paris, 1710) ; Traité d'accompagnement et de composition selon la règle des octaves de musique (Paris, 1716). Il composa de nombreuses pièces, sonatines, fugues, danses, etc., qui exploitent toutes les possibilités de leur instrument et sont d'une grande richesse polyphonique.

Campioni (Charles-Antoine Campion, dit Carlo Antonio)

Compositeur français (Lunéville, Meurthe-et-Moselle, 1720 – Florence 1788).

Sa vie demeure mal connue. De 1764 environ à 1780, il fut maître de chapelle du grand-duc de Toscane à Florence. Il fut à son époque très apprécié pour sa musique religieuse et plus encore pour ses intéressantes compositions instrumentales : sonates à 3, duos pour violons ou pour violon et violoncelle, sonates pour clavecin, etc.