Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
H

Horneman (Christian Frederik Emil)

Compositeur danois (Copenhague 1840 – id. 1906).

Il fut une des plus fortes personnalités du mouvement romantique de son pays. Ses études poursuivies à Leipzig lui permirent de faire la connaissance de E. Grieg, qu'il retrouva à Copenhague en 1865. Ce fut l'occasion pour eux de créer l'éphémère groupe Euterpe (avec Rikard Nordraak et Gottfred Matthison-Hansen), qui avait pour but de contrebalancer l'influence de la très conservatrice Musikforeningen de N. Gade. À l'ombre de ce dernier, Horneman n'arriva jamais à imposer son style et se consacra surtout à l'enseignement (C. Nielsen fut, dans les années 80, un élève admiratif de l'art de son maître). Ses œuvres les plus remarquables ­ l'ouverture féerique d'Aladdin, créée à Leipzig en 1864 et complétée par la suite en opéra (1888), l'ouvrage symphonique Ein Heldenleben (« Une vie de héros »), la musique de scène de Kalanus (1880), et de nombreux lieder ­ immortalisent le nom d'un compositeur qui ne put, malheureusement, totalement extérioriser des dons évidents.

hornpipe

Instrument primitif, d'origine britannique, fait à partir d'une corne d'animal et pourvu d'une anche simple.

Cet instrument a donné son nom à une danse populaire anglaise, qui devient au XVIIe siècle une danse de cour que l'on trouve dans la suite instrumentale (notamment chez H. Purcell), mais qui se fait aussi une place parmi les danses de théâtre. Quelques pièces vocales de cette époque sont en réalité des hornpipes (H. Purcell : Nymphs and shepherds, come away). D'abord à 3 temps, puis à 4 temps, le hornpipe se danse en sautant avec peu de déplacements latéraux.

Horowitz (Vladimir)

Pianiste américain d'origine russe (Kiev 1904 – New York 1989).

De 1910 à 1921, il étudia au conservatoire de Kiev avec Félix Blumenfeld, qui lui transmit la tradition d'Anton Rubinstein, et avec S. Tarnovski. En 1915, il joua devant Scriabine, qui l'encouragea à se consacrer entièrement à la musique. Entre 1922 et 1925, il fit de triomphales tournées en Union Soviétique (Kharkov, Moscou, Leningrad). Il vint ensuite à Hambourg, à Berlin (1925) et à Paris. En 1928, aux États-Unis, il se révéla au public new-yorkais dans le concerto de Tchaïkovski sous la direction de Thomas Beecham. La même année, il joua à la Scala de Milan le 2e concerto de Brahms et le 3e de Rachmaninov, qu'il rejoua à Londres en 1930 sous la baguette de Mengelberg. En 1933, il épousa la fille de Toscanini, Wanda. Il obtint la nationalité américaine en 1944. Après la Seconde Guerre mondiale, il donna quelques concerts en Europe, puis regagna les États-Unis, où il s'établit définitivement. Après une interruption de douze ans, il réapparut en public en 1965 lors d'un mémorable récital à Carnegie Hall, qui devait marquer pour lui le début d'une seconde carrière. Son jeu se caractérise par une virtuosité et une précision étonnantes ainsi que par une sonorité véritablement orchestrale, qualités qui trouvent leur meilleure application dans la sonate de Liszt, les Tableaux d'une exposition de Moussorgski, la 7e sonate et la Toccata de Prokofiev, les œuvres de Scriabine, et Petrouchka de Stravinski. Mais Horowitz sait aussi faire un travail d'orfèvrerie délicat et puissant à la fois dans les sonates de Scarlatti ou de Clementi. En 1944-1948, il a contribué à la formation pianistique de Byron Janis, qui reste son unique élève. Il a réalisé des transcriptions et composé quelques œuvres pour piano, notamment des Variations sur des thèmes de Carmen brillantes et pleines de verve.

Horszowski (Mieczyslaw)

Pianiste polonais naturalisé américain (Lvov 1892 – Philadelphie 1993).

Après des études au Conservatoire de Lvov, puis à Vienne avec Theodor Leschetizky, il se produit comme enfant prodige dès 1901 en jouant le Premier Concerto de Beethoven à Varsovie. En 1903, il part en Amérique du Sud, fait ses débuts à New York en 1906 et s'installe à Paris en 1911. Il y rencontre Debussy, Ravel et Martinu, mais son activité y est fort discrète puisqu'il n'y donne aucun récital après 1927. Sa carrière rebondit en 1940 lorsqu'il se fixe à New York, où il devient le partenaire de Casals et de Joseph Szigeti. Il crée aussi des œuvres de Villa-Lobos et de Copland. En 1942, il est nommé professeur au Curtis Institute de Philadelphie, où il compte parmi ses élèves Muray Perahia et Peter Serkin. En 1947, il fonde le New York Piano Quartet, et devient un proche collaborateur de Rudolf Serkin au Festival de Marlboro. Dans les années 1970, il est redécouvert en Europe. Il revient en vétéran à Prades et à Paris, où il est accueilli comme une figure de légende. À plus de quatre-vingt-dix ans, presque aveugle, il joue ses programmes entièrement par cœur, y compris les œuvres de musique de chambre. Il donne son ultime récital à Philadelphie en avril 1991.

hosanna

Terme hébreu d'acclamation, conservé dans la liturgie latine en plusieurs endroits de l'office, notamment dans le Sanctus de la messe, où il forme un refrain (Hosanna in excelsis) à la suite de chacune des deux parties, Sanctus et Benedictus.

Dans le répertoire grégorien, ce refrain était simplement soudé au texte, de même que dans les messes polyphoniques les plus anciennes, mais, à mesure que celles-ci gagnaient en ampleur, il tendit à s'en détacher pour devenir un morceau indépendant, généralement de style brillant, volontiers fugué, avec, selon les cas, tantôt deux musiques différentes pour les deux hosanna, tantôt reprise pure et simple de la première pour la seconde. Aucune règle n'est ici imposée, le musicien réagissant selon les circonstances de composition ou d'exécution.

Hothby (John)
ou Johannes Ottobi

Théoricien et compositeur anglais ( ? v. 1410 – ? 1487).

Ce moine carmélite enseigna à l'université d'Oxford, où il a fait ses propres études. Ses écrits laissent entendre qu'il parcourut la France, l'Espagne et l'Allemagne. Hothby séjourna sûrement à Florence, et, de 1467 à 1486, à Lucques. En 1486, il quitta l'Italie, rappelé par Henri VII en Angleterre. Docteur en théologie, il enseigna, outre la musique, la grammaire et l'arithmétique, et exerça comme professeur une remarquable influence. Défendant les théories d'un Guido d'Arezzo, il s'éleva, en revanche, contre celles du théoricien espagnol Ramos de Pareja (Dialogus in arte musica). Son ouvrage le plus important, écrit en italien, reste La Calliopea legale (Paris, 1852). Hothby a, par ailleurs, laissé quelques œuvres polyphoniques à 3 et à 4 voix.