Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
K

Kilar (Wojchech)

Compositeur polonais (Lvov 1932).

Il a fait ses études à l'École de musique de Katowice (1950-1955) et au conservatoire de Cracovie (1955-1958), ainsi qu'avec Nadia Boulanger à Paris, et obtenu le prix Lili-Boulanger en 1960. Surtout connu dans son pays comme auteur de musiques de film, il s'est également imposé par plusieurs pièces pour orchestre dont la Petite Ouverture (1955), deux symphonies, dont la première pour cordes (1955) et la seconde, dite Sinfonia concertante, pour piano et orchestre (1956), un concerto pour deux pianos (1958), Riff 62 (1962), le poème symphonique Krzesany (1974), Koscielec 1909 (1976), Exodus pour orchestre et chœur (1980).

Kilpinen (Yrjö)

Compositeur finlandais (Helsinki 1892 – id. 1959).

Grâce à ses quelque 700 lieder, il est probablement le compositeur finlandais le plus connu après J. Sibelius. Son style amalgame avec bonheur la tradition du lied classico-romantique d'Europe centrale avec celle de la romance nordique. Celle-ci brille alors dans les salons bourgeois et doit ses lettres de noblesse à E. Grieg, C. Sinding et J. Sibelius. Parti des poèmes de ses compatriotes E. Leino, H. Jalkanen et V. A. Koskenniemi, Kilpinen s'intéresse progressivement au Kalevala et, à partir des années 30, aux textes allemands de C. Morgenstern, von Zwehl, A. Sergel. Il est à noter le succès que Kilpinen rencontra pendant le IIIe Reich allemand auprès des autorités musicales de ce pays. Son évolution, commencée dans le radicalisme des années 20, se poursuit après la guerre. C'est en quelque sorte un retour aux sources ; Kilpinen utilise alors de plus en plus des formules modales proches du folklore, et son style postromantique s'adapte avec bonheur au texte du Kalevala et aux poèmes de K. Vala. Excellent dans la miniature, Kilpinen tend à une expression souvent dépouillée ; tout son effort se porte sur la mise en musique du texte, et l'accompagnement ne joue que rarement un rôle essentiel.

Kimmerling (Robert)

Compositeur autrichien (Vienne 1737 – Oberweiden 1799).

Éduqué à l'abbaye de Melk, où son oncle était abbé, à partir de 1748, il y prononça ses vœux en 1754. Durant l'hiver 1760-1761, lors d'un séjour à Vienne, il travailla avec Haydn. Il fut directeur de la musique à Melk de 1761 à 1777, puis curé à Oberweiden, près de la frontière hongroise. Il composa surtout de la musique religieuse.

Kindermann (Johann Erasmus)

Compositeur, organiste et pédagogue allemand (Nuremberg 1616 – id. 1655).

Élève de Johann Staden, il étudia à Venise et à Rome (1635) et occupa plusieurs postes d'organiste dans sa ville natale. Il composa surtout de la musique vocale, aussi bien dans la prima que dans la seconda pratica. Son recueil de Canzoni, sonatae (1653) contient 41 œuvres pour un, deux ou trois violons, violoncelle et continuo (avec un des premiers exemples de scordatura). Son Harmonia organica (1645) est le dernier recueil d'orgue allemand noté en tablature et le premier à avoir été gravé.

Kinsky (Georg)

Musicologue allemand (Marienwerder 1882 – Berlin 1951).

Professeur de musicologie à Cologne de 1921 à 1932, spécialiste des instruments historiques, il travailla à partir de 1945 à un catalogue thématique fondamental des œuvres de Beethoven, qui, après sa mort, fut achevé et publié par Hans Halm (Munich 1898 – id. 1965) [Kinsky-Halm : Das Werk Beethovens. Thematisch-bibliographisches Verzeichnis seiner sämtlichen vollendeten Kompositionen, Munich, Duisburg, 1955, ou l'Œuvre de Beethoven. Catalogue thématique et bibliographique de toutes ses compositions achevées]. Hess (Willy).

Kipnis

Famille de musiciens américains d'origine russe.

 
Alexander, basse (Zitonnir 1891 – Westport, Connecticut, 1978). Il étudia la musique à Varsovie, où il obtint un diplôme de chef d'orchestre, puis le chant à Berlin, et fit ses débuts à Hambourg en 1915. Engagé à Wiesbaden, il y chanta jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale. Il se produisit à l'Opéra de Berlin (1918-1925), à celui de Chicago (1925-1932), puis, de retour en Europe, dans la plupart des grands théâtres ainsi qu'aux festivals de Bayreuth et de Salzbourg. En 1935, il regagna les États-Unis et chanta au Metropolitan Opera de New York jusqu'en 1946. Sa grande voix alliait l'ampleur à la souplesse et il interprétait avec un même bonheur les personnages tragiques ou comiques des répertoires allemand, italien et russe. Il était particulièrement admiré dans les rôles de Gurnemanz (Parsifal), d'Osmin (l'Enlèvement au sérail) et de Boris Godounov. Sa musicalité expressive en faisait aussi un chanteur de lieder très exceptionnel.

 
Igor, fils du précédent, fut claveciniste (Berlin 1930).

Kirchner (Leon)

Compositeur américain (Brooklyn 1919).

Il fut l'élève de Sessions, Ernest Bloch et Schönberg, et conseillé, en outre, par Stravinski et Klemperer. Pianiste et chef d'orchestre, professeur à l'université de Californie, au Mills College, puis à Harvard, il a renié toutes ses œuvres de jeunesse et ne reconnaît comme valables que celles écrites après 1949, moment où il a réussi à concilier une inspiration romantique et souvent de style rhapsodique avec une expression très moderne allant jusqu'à la technique dodécaphonique. Les influences diverses (Mahler, Schönberg, Bartók) se rencontrent avec les éléments populaires dans son langage qui passe des audaces les plus virulentes aux formules les plus traditionnelles avec une très grande virtuosité. Intéressé par la musique électronique, il a réalisé avec son troisième quatuor une œuvre originale qui lui a valu le prix Pulitzer en 1967.

Kirkby (Emma)

Soprano anglaise (Camberley 1949).

Elle étudie la littérature à Oxford, le chant à Londres, auprès de Jessica Cash, et se spécialise rapidement dans le répertoire du XVIe au XVIIIe siècle, anglais en particulier. Elle se produit en compagnie d'ensembles tels que le Taverner Consort, Musica Reservata, Consort of Musicke et épouse le claveciniste et chef d'orchestre Andrew Parrott. Elle interprète aussi le répertoire baroque sous la direction de C. Hogwood et W. Christie.