Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
B

Braille (Louis)

Organiste français (Coupvray, Seine-et-Marne, 1809 – Paris 1852).

Devenu aveugle à l'âge de trois ans, il fit ses études à l'Institution des aveugles à partir de 1819 et fut élève de Jean-Nicolas Marrigues. En 1833, il fut nommé organiste à Notre-Dame-des-Champs, puis, de 1834 à 1839, à Saint-Nicolas-des-Champs, et ensuite à l'église des Missionnaires-Lazaristes. Il fut aussi professeur à l'Institut national des jeunes aveugles et inventa un nouveau système d'écriture, qui est maintenant universellement employé tant pour les textes que pour la musique.

Brăiloiu (Constantin)

Ethnomusicologue roumain (Bucarest 1893 – Genève 1958).

Il étudia à Vienne et à Paris, où il fut élève de Gédalge. Professeur à l'Académie de musique de Bucarest, il fonda, avec Enesco, la Société des compositeurs roumains. En 1928, il créa à Bucarest les Archives du folklore, puis, en 1944, à Genève, les Archives internationales de musique populaire. Il se fixa, en 1948, à Paris, où il fut nommé maître de recherches au C.N.R.S. Ses travaux (ouvrages écrits, éditions phonographiques du musée de l'Homme, de l'Unesco), d'une rigueur scientifique exemplaire appuyée sur des connaissances musicales très complètes, ont rénové les méthodes de l'ethnomusicologie. Pour une bibliographie de l'œuvre de C. Brăiloiu, on peut consulter le travail d'André Schaeffner, Bibliographie des travaux de Constantin Brăiloiu (Revue de musicologie, 1959).

Brain (Dennis)

Corniste anglais (Londres 1921 – Hatfield 1957).

Élève de son père, Aubrey Brain, il s'imposa comme l'un des meilleurs cornistes de sa génération et comme un soliste de renommée internationale, avant sa mort tragique, dans un accident de voiture, à l'âge de 36 ans. Sa beauté de timbre ainsi que sa maîtrise technique demeurent légendaires. De nombreuses œuvres ont été composées à son intention comme la Sérénade pour ténor, cor et cordes de Britten ; le trio op. 44 pour violon, cor et piano de Berkeley, et des concertos écrits par Gordon Jacob, Élisabeth Lutyens, Hindemith, etc.

branle

Danse française dont l'origine remonte au Moyen Âge, mais qui a connu une grande vogue au XVIe s. et au siècle suivant.

La plupart des branles sont de mesure binaire ; d'autres, dits branles gais, peuvent être ternaires. Quant à la danse elle-même, il s'agit de former une chaîne et de se déplacer non en avant mais latéralement. Un grand nombre de branles (simples, doubles, de Bourgogne, etc.) ont été publiés à Paris au XVIe siècle par Attaignant (en particulier ceux de Claude Gervaise) et par Du Chemin.

Brant (Henry Dreyfus)

Compositeur américain (Montréal 1913).

D'abord élève de son père, violoniste professionnel, il étudia ensuite au conservatoire de l'université McGill. En 1929, il s'établit avec sa famille à New York, où il continua ses études à l'lnstitute of Musical Art et à la Juilliard School, ainsi qu'avec Wallinford Riegger, George Antheil et Fritz Mahler. Dans les années 30, il fut orchestrateur et arrangeur pour Benny Goodman, puis composa et dirigea des œuvres radiophoniques, des ballets et de la musique de film à Hollywood, New York et en Europe. Il a enseigné à l'université Columbia (1945-1952), à la Juilliard School (1947-1954), et professe à Bennington College depuis 1957.

   Influencé par Charles Ives, Brant a écrit, outre ses musiques de film et de théâtre, une bonne centaine d'œuvres ayant volontiers recours à des sonorités insolites, comme dans Angels and Devils, concerto pour flûte avec un orchestre de piccolos, flûtes, et flûtes alto (1931, première audition en 1933). À partir des années 50, en réaction contre les musiques ne faisant référence qu'à « un seul style », il s'est systématiquement attaché à « confronter, entre eux, deux (et de préférence davantage) types de musique entièrement différents ­ d'où des combinaisons aussi hétérogènes que celles suggérant à la fois un ensemble dixieland, un gamelan balinais et un cortège militaire ». De là l'intérêt du compositeur pour les musiques « spatiales » et les œuvres faisant appel à « deux groupes au moins, chacun conservant son propre style, irréductible au style des autres groupes, ainsi que ses propres schémas rythmiques, harmoniques et instrumentaux, en fonction de sa propre position, spécifique et isolée, dans la salle. Il n'y a pas d'échange de style ni de matériau de groupe à groupe ». Ces conceptions sont illustrées par Grand Universal Circus (1956), Voyage 4 (1963) ou encore Windjammer (1969).

Brassart (Johannes)

Compositeur flamand, originaire du diocèse de Liège (XVe s.).

Il est mentionné en 1422 à Saint-Jean-l'Évangéliste à Liège où il fut succentor (« sous-cantor ») en 1423. Comme beaucoup de ses compatriotes, il visita l'Italie ; il fut, en effet, chantre à la chapelle papale d'Eugène IV (1431). Puis il regagna son pays natal, exerça jusqu'en 1434 les fonctions de chapelain à Saint-Lambert de Liège et, à partir de 1438, celles de chantre à Notre-Dame de Tongres où il fut également chanoine. En 1443, on le retrouve chantre principal de l'empereur Frédéric III, et sans doute était-ce à cette époque qu'il écrivit sa paraphrase à 3 voix du cantique allemand Christ ist erstanden (« le Christ est ressuscité »). Il ne nous a laissé que des œuvres religieuses (pièces à 3 voix dont 5 motets et des mouvements de messe ; 5 motets à 4 voix), où il tente de ne pas sacrifier l'expression ­ on peut même parler, à son sujet, de grâce et de délicatesse ­ à son goût pour une écriture contrapuntique soignée.

Brasseur (Élisabeth)

Chef de chœur français (Verdun-sur-Meuse 1896 – Versailles 1972).

Elle commença à travailler la musique avec son grand-père, organiste à la cathédrale de Verdun, puis étudia le chant et le piano au conservatoire de Versailles. C'est dans cette ville qu'elle fonda, en 1920, la Chorale féminine de l'église Sainte-Jeanne-d'Arc qui, devenue mixte, prit, en 1943, le nom de chorale Élisabeth-Brasseur. Celle-ci devint l'une des plus célèbres formations françaises, participant à des centaines de concerts et de représentations d'opéras, créant des œuvres de Honegger (Cantate de Noël), Florent Schmitt, Claude Delvincourt, Jacques Charpentier, Charles Brown, etc., et apportant régulièrement son concours, en particulier, au festival d'Aix-en-Provence. Après la mort d'Élisabeth Brasseur, la formation qui porte son nom a poursuivi ses activités sous la direction de Catherine Brilli.