Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
C

Cluytens (André)

Chef d'orchestre français d'origine belge (Anvers, Belgique, 1905 – Neuilly-sur-Seine 1967).

Il fit ses études au conservatoire royal d'Anvers. Chef de chant au Théâtre-Royal de cette ville, il y fut nommé en 1927 chef titulaire en remplacement de son père. Il vint en France en 1932 poursuivre sa carrière, fut directeur de la musique au Capitole de Toulouse, chef d'orchestre à l'opéra de Lyon, et s'établit à Paris en 1942. Il y fut nommé directeur musical de l'Opéra-Comique en 1947 et succéda à Charles Munch comme chef attitré de la Société des concerts du Conservatoire en 1949. À l'Opéra-Comique, il participa à de nombreuses reprises importantes et à des créations comme celle de Bolivar de Milhaud. Il mena une carrière internationale, et fut en particulier le premier chef français à diriger au festival de Bayreuth, où il débuta en 1955 dans Tannhäuser. Son répertoire était vaste. Il fut tout spécialement renommé pour ses interprétations de musique française symphonique (Berlioz, Franck, Ravel) et lyrique (Bizet, Gounod), des œuvres de Wagner, des symphonies et ouvertures de Beethoven, ainsi que de musique russe. Son style, élégant, juste, clair, sans emphase, ne manquait pas d'intensité.

Coates (Albert)

Chef d'orchestre et compositeur anglo-russe (Saint-Pétersbourg 1882 – Milnerton, Le Cap, 1953).

Après des études musicales à Saint-Pétersbourg, il entra au conservatoire de Leipzig en 1902 où il travailla le violoncelle, le piano et surtout la direction d'orchestre avec Nikisch. Celui-ci le nomma comme assistant à l'Opéra de Leipzig, et sa carrière débuta avec les Contes d'Hoffmann. En 1906, il fut chef principal à l'Opéra d'Eberfeld, puis à Dresde et à Mannheim. Invité à Saint-Pétersbourg pour diriger Siegfried, il devait y demeurer chef pendant cinq ans. Coates ajouta alors à son répertoire un grand nombre d'ouvrages russes et se fit une réputation en Europe et en Amérique, notamment comme interprète des œuvres de Scriabine. Il a composé de la musique d'orchestre et de chambre ainsi que des œuvres pour le théâtre.

Coates (Eric)

Compositeur anglais (Hucknall, Nottinghamshire, 1896 – Chichester 1957).

Il étudia à Nottingham le violon et la composition. En 1906, grâce à une bourse de la Royal Academy of Music de Londres, il apprit l'alto avec Tartis et la composition avec F. Corder. Dès 1907, il fit partie d'un quatuor à cordes et, en 1912, il fut altiste au Queen's Hall Orchestra. Après 1918, il se consacra uniquement à la composition, écrivant des mélodies, des petits ouvrages d'orchestre (Miniature Suite, Joyous Youth Suite), des ouvertures (The Many Makers, Dance Interlude). Il publia son autobiographie Suite in Four Movements, à Londres (1953).

cobla

1. Strophe de la poésie lyrique occitane et en particulier des troubadours. On rencontre de nombreux types de coblas, se distinguant aussi bien dans leur structure générale que sur le plan de la métrique et des rimes. La variété de ces formes répondait avec une extrême subtilité au contenu expressif des poèmes.

2. Ensemble instrumental traditionnellement réuni en Catalogne pour jouer des sardanes. Il comprend : 1 flaviol (sorte de flûte à bec à 7 trous qui prélude à la danse par une improvisation libre à peu près invariable) ; 2 tiples (chirimias ou hautbois aigus à 10 trous issue du chalun arabe) ; 2 tenoras (chirimias graves aux sons éclatants, à l'octave inférieure du tiple) ; 2 cornets ; 1 trombone ; 2 fiscornes (instruments à piston) ; 1 contrebasse et 1 tambourin (frappé simultanément par le joueur de flaviol). La vraie cobla ne joue que des sardanes.

Coccia (Carlo)

Compositeur italien (Naples 1782 – Novarre 1873).

Fils d'un violoniste, il étudia le chant et la composition à Naples, où Paisiello le fit nommer pianiste de Joseph Bonaparte. Après des débuts de compositeur incertains, il s'affirma à Venise, notamment avec Clotilde (1815) grâce à un emploi audacieux des chœurs, puis à Padoue, Milan et Lisbonne (1820-1823). Il enseigna à Londres et y donna avec succès une Maria Stuarda (1827) écrite pour la Pasta, avant de rentrer en Italie l'année suivante. Délaissant progressivement l'opéra bouffe pour l'opera seria, il en soigna l'orchestration, mais se heurta à l'incompréhension des Napolitains (La Figlia dell' Arciere, 1834, écrit pour la Malibran). En 1837, il succéda à Mercadante comme maître de chapelle à Novarre ; il gagna l'estime de Verdi qui voulut l'associer à son projet de Requiem à la mémoire de Rossini. Doué mais négligent, apte à saisir l'intérêt de toute innovation, Coccia laissa trente-sept opéras, dont on peut encore retenir la Donna selvaggia (1813) et surtout Caterina di Guisa (1833).

Cochereau (Pierre)

Organiste et compositeur français (Saint-Mandé, Seine, 1924 – Lyon 1984).

Formé au Conservatoire de Paris, il fut l'élève de Marcel Dupré et de Henri Büsser. À dix-huit ans, il devint titulaire de l'orgue de l'église Saint-Roch, à Paris, puis, en 1955, il succéda à Léonce de Saint-Martin aux claviers de l'orgue de Notre-Dame de Paris. Depuis 1960, il est directeur du conservatoire de Nice, tout en demeurant titulaire des grandes orgues de Notre-Dame de Paris. Il est également devenu directeur (1979-80), puis président (à partir de 1980) du Conservatoire national supérieur de musique de Lyon.Pierre Cochereau met son étonnante virtuosité au service des grands compositeurs-organistes de l'école symphoniste ­ Vierne et Dupré notamment ­, dont il est un remarquable interprète, et d'un talent d'improvisateur directement issu de la tradition postromantique. Il est également compositeur (deux concertos pour orgue et orchestre, une symphonie, de la musique de piano et de la musique de chambre).

Cochini (Roger)

Compositeur français (Lyon 1946).

Il est membre depuis 1973 du Groupe de musique expérimentale de Bourges (G.M.E.B.). Il a réalisé pour la bande magnétique quelques œuvres qui sonnent comme une musique électroacoustique de chambre, et dont le ton de confidence nocturne, lumineuse et angoissée à la fois, déjà présent dans Remparts d'Ainay (1972), réalisé au G.R.M., s'affirme plus épanoui dans Éva ou les Yeux fermés (1974) et les Chansons de geste (1977).