Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
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Boston (vie musicale à)

Dès les premiers temps de la colonisation, Boston connut une activité musicale importante. À la fin du XVIIe s., on y trouvait déjà un magasin de musique, des professeurs et des théoriciens. La plus ancienne référence à un public de concert et de théâtre date de 1731. La vie musicale y prit un essor considérable au XIXe s. Une école de chant fondée en 1815, la Haendel and Haydn Society, devint célèbre pour l'étude des grands maîtres européens. Des ensembles vocaux et instrumentaux, des orchestres amateurs ou semi-professionnels, des journaux et des éditeurs de musique, des sociétés de concert se constituèrent. Le premier festival de musique des États-Unis eut lieu à Boston, en 1858. En 1867, deux ans après celui d'Oberlin (Ohio), qui avait été le premier du pays, naquit un autre conservatoire, le New England Conservatory. Une troupe d'opéra apparut en 1879, mais le premier théâtre d'opéra n'ouvrit ses portes qu'en 1909.

   C'est surtout à son Orchestre symphonique que Boston doit, depuis près d'un siècle, son renom musical. Fondé par Henry Lee Higginson en 1881, cet orchestre n'a jamais cessé d'être constitué de quelques-uns des meilleurs instrumentistes d'Europe et d'Amérique. À sa tête se sont succédé George Henschel, Wilhelm Gericke, Arthur Nikisch, Emil Paur, Karl Muck, Henri Rabaud, Pierre Monteux, Serge Koussevitski, Erich Leinsdorf et, depuis 1974, Seiji Ozawa. Depuis Koussevitski, l'Orchestre symphonique de Boston favorise la création en passant des commandes à des compositeurs. On ne saurait oublier, d'autre part, le Boston Pops Orchestra, longtemps dirigé par Arthur Fiedler, qui, sur une esplanade spécialement aménagée, donne, pour des foules énormes, des concerts essentiellement consacrés à des œuvres populaires.

Bote und Bock

Maison d'édition fondée à Berlin en 1838, et qui, depuis 1945, se consacre très largement à la musique contemporaine.

Elle a été rachetée en 1996 par Boosey and Hawkes.

Botstiber (Hugo)

Musicologue autrichien (Vienne 1875 – Shrewsbury, Angleterre, 1941).

Élève de Guido Adler, il occupa jusqu'en 1938 d'importants postes musicaux et administratifs à Vienne, et, en 1927, mena à terme la grande biographie de Haydn de Carl Ferdinand Pohl, laissée inachevée par la mort de ce dernier en 1887.

Bottesini (Giovanni)

Contrebassiste, compositeur et chef d'orchestre italien (Crema 1821 – Parme 1889).

Il apprit d'abord le violon, puis entra au conservatoire de Milan, où la seule place vacante fut dans la classe de contrebasse. Ce Paganini de la contrebasse dut donc sa carrière de virtuose au hasard. Il débuta dans des orchestres italiens, mais Verdi lui conseilla de tenter une carrière de soliste. Bottesini voyagea beaucoup (La Havane, Londres, Paris, Palerme, Barcelone). Directeur de l'orchestre du Théâtre-Italien à Paris (1855-1857), il fut nommé, en 1871, directeur du Lyceum Theatre de Londres et, à la demande de Verdi, dirigea la première d'Aïda au Caire. Il fut ensuite directeur du conservatoire de Parme, jusqu'à sa mort.

   Bottesini a promu son instrument à un rôle de soliste et sa Grande Méthode complète de contrebasse a fait date. Il a composé 4 opéras, dont Ero e Leandro (1879), et, surtout, un concerto, un Grand Duo concertant et une tarentelle pour la contrebasse.

Bottrigari (Ercole)

Théoricien et compositeur italien (Bologne 1531 – id. 1612).

De famille riche et illustre, il travailla la composition avec Bartolommeo Spontone et écrivit quelques madrigaux dans sa jeunesse. Par la suite, il se consacra essentiellement à l'étude des lois scientifiques de la musique. Il fut conseiller d'État à Bologne (1551), puis, de 1575 à 1586, vécut à la cour de Ferrare, où il connut le Tasse et fréquenta les milieux humanistes.

   Il Desiderio, publié sous le pseudonyme de Alemanno Benelli (Venise, 1594), décrit la manière de faire de la musique dans les différentes Accademie : d'intéressantes descriptions y abondent ; on y trouve aussi une discussion concernant l'accord des instruments et leur classement. D'autres ouvrages théoriques de Bottrigari ont pour titres : Il Patricio (Bologne, 1593) et Il Melone secondo (Ferrare, 1602).

bouche

Ouverture latérale des tuyaux d'orgue dits, justement, « à bouche », pour les distinguer des tuyaux à anche.

Cette bouche, qui s'ouvre horizontalement sur la partie aplatie du tuyau, comporte deux lèvres et une langue qui dirige l'air sous pression vers la lèvre supérieure, d'où l'effet vibratoire. Le principe est donc le même que celui du sifflet ou de la flûte à bec. On appelle également bouche le trou ovale qui constitue l'embouchure de la flûte traversière.

bouché (son)

Tous les instruments de la famille des cuivres peuvent en principe recevoir une sourdine qui obture partiellement le pavillon. Ce cône d'aluminium ou de carton bouilli (parfois, l'instrumentiste plonge simplement sa main dans le pavillon) a pour effet non seulement d'assourdir le son de l'instrument, mais d'en modifier le timbre, surtout dans le cas de la trompette, qui, bouchée, revêt un tout autre caractère. Ce procédé est d'usage extrêmement fréquent dans le jazz.

bouche fermée

Indication que l'on trouve dans la musique vocale et, plus particulièrement, chorale, et qui a pour but d'obtenir un effet quasi instrumental, le chant n'étant pas articulé.

Cet effet sert souvent d'accompagnement : par exemple, une voix soliste peut chanter un texte sur un accompagnement à bouche fermée fourni par les chœurs.

Boucherit (Jules)

Violoniste et pédagogue (Morlaix 1877 – Paris 1962).

Il commence le violon avec sa mère ­ qui enseigne également le piano ­ et entre en 1890 au Conservatoire, où il obtient son 1er prix deux ans plus tard. En 1894, il devient violon solo de l'Orchestre Colonne et entame une carrière internationale qui le mène à se produire avec Alfred Cortot ou Magda Taglieferro. Nommé professeur de violon au Conservatoire de Paris en 1920, il abandonne sa carrière de soliste pour se consacrer à l'enseignement, qu'il pratique également à l'École normale de musique ou au Conservatoire d'été de Fontainebleau. Michèle Auclair, Serge Blanc, Devy Erlih, Christian Ferras, Ivry Gitlis, Ginette Neveu et Manuel Rosenthal figurent parmi ses élèves.