Mérovingiens (suite)
Bilan
Les sources de l'époque, toutes contrôlées par le nouveau pouvoir, ne laissent rien paraître d'une éventuelle résistance d'un parti légitimiste ; elles révèlent même un acharnement à caricaturer les Mérovingiens. Mais on n'aurait garde d'oublier que Pépin III lui-même fit insérer un éloge de Clovis dans le nouveau prologue de la loi salique, révisée sur son ordre, que son fils Charlemagne donna le nom de Clovis, devenu en français Louis, à l'un de ses fils, et que celui-ci donna le même nom de Louis et celui de (C)lothaire à deux de ses héritiers royaux.
L'histoire ne saurait donc retenir d'une tradition qui remonte aux usurpateurs carolingiens une image par trop dénaturée de leurs prédécesseurs mérovingiens. Clovis et ses successeurs ont réalisé l'unité politique de la Gaule et d'une partie importante de la Germanie : pour la première fois, cette dernière était contrôlée par un pouvoir installé à l'ouest du Rhin. Ils ont fortement contribué au brassage des élites de ce vaste espace, favorisant ainsi son homogénéisation, non seulement politique, mais aussi sociale et culturelle. Enfin, aussi bien de leur propre initiative que grâce au concours des aristocraties et à l'impulsion du mouvement monastique (considérable tout au long du VIIe siècle), ils ont contribué à l'enracinement du christianisme en Gaule.