Dictionnaire de l'Histoire de France 2005Éd. 2005
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Yves (saint),

prêtre (Minihy, Côtes-du-Nord, vers 1248 - id. 1303).

La canonisation de saint Yves en mai 1347 à Avignon, par le pape Clément VI, témoigne, pour la première fois au Moyen Âge, de l'idée d'une sainteté sacerdotale.

La formation de juriste reçue par le saint prêtre, après des études de droit à Orléans et à Paris, lui permet de devenir juge ecclésiastique du diocèse de Tréguier, en Bretagne. Sa fréquentation des frères franciscains est sans doute à l'origine de sa progressive conversion à la pauvreté, vers 1290. Il met alors son savoir de juge et d'avocat au service des pauvres et consacre les dernières années de sa vie à la prédication itinérante dans le diocèse et à l'apostolat au milieu des paysans. De nombreux miracles attestent rapidement de la popularité de son culte dans la Bretagne de la fin du Moyen Âge.

L'engouement pour le saint dépasse alors les frontières de la France et gagne toute l'Europe au XVIe siècle. De nombreuses confréries de magistrats et d'avocats ou de gens de justice se placent sous sa protection. Le culte de saint Yves connaît ensuite un net déclin à la Révolution, avant de renaître au XIXe siècle à partir de la Bretagne, dont Yves devient en 1924 le patron secondaire. Enraciné dans la piété et le folklore breton, le « bon juge » et l'« avocat des pauvres » suscitent toujours l'engouement et la ferveur populaires (Pardon de saint Yves, le 19 mai).