Dictionnaire de l'Histoire de France 2005Éd. 2005
G

Genève (accords de), (suite)

Ces accords sont immédiatement récusés par le nouveau gouvernement sud-vietnamien, dirigé par Ngô Dinh Diêm, qui refuse toute discussion et demande l'aide des États-Unis. En France, les accords sont bien reçus par l'opinion publique, qui apprécie le réalisme et la méthode de Mendès France, alors que le Mouvement républicain populaire (MRP) et une partie de la droite l'accusent de « brader l'empire ».

Geneviève (sainte),

vierge devenue la sainte patronne de la ville de Paris (Nanterre vers 420 - vers 502).

L'histoire de Geneviève ne nous est connue que par une vita, rédigée vers 520 par un clerc de Paris à la demande de la reine Clotilde. Née dans une famille aristocratique et chrétienne, probablement gallo-romaine, la jeune fille, remarquée dès 429 par l'évêque Germain d'Auxerre, reçoit la consécration des Vierges vers 440. Dès lors, elle mène une vie pieuse mais conforme à sa position aristocratique. En 451, devant l'invasion des Huns d'Attila, elle s'oppose à l'évacuation de Paris par ses habitants, ce qui fait d'elle le sauveur de la cité. Elle obtient ensuite la confiance des rois francs Childéric Ier (vers 436-vers 481) et Clovis (465-511), et parvient à assurer le ravitaillement de Paris durant les difficiles années 470-480. Après sa mort, elle est inhumée dans la basilique des Saints-Apôtres, que Clovis avait commencé à édifier pour abriter les sépultures de la famille royale. Plusieurs récits de miracles attestent qu'elle fait l'objet d'un culte dès le début du VIe siècle. En 886, le rôle attribué à l'élévation de ses reliques dans l'échec du siège de Paris par les Normands consacre Geneviève comme la protectrice de la ville. Désormais, la basilique où elle est inhumée porte, conjointement, le vocable de Sainte-Geneviève et celui des Apôtres. En 1131, une guérison miraculeuse du mal des Ardents accroît la ferveur témoignée à la sainte : trois fêtes annuelles lui sont consacrées et la basilique est définitivement dénommée « Sainte-Geneviève ». Le culte de sainte Geneviève connaît un certain rayonnement en France du Nord, mais demeure essentiellement parisien.

Geoffroi Ier Grisegonelle,

comte d'Anjou de 960 environ à 987 ( ? - 987).

Geoffroi est le descendant de la famille des vicomtes d'Angers, vassaux des Robertiens. Son grand-père, Foulques Ier le Roux, s'est affranchi de la tutelle robertienne en prenant le titre comtal vers 929. Mais cette prétention au titre comtal n'a été reconnue qu'à partir des années 950.

La maison d'Anjou devient, sous Geoffroi Ier Grisegonelle, la famille la plus importante de la région, contrôlant tout l'Anjou (à l'exception de la région de Saumur) et une partie de la Touraine grâce à la forteresse de Loches. Geoffroi est à la fois vassal et allié privilégié du Robertien Hugues Capet, duc des Francs, et vassal du duc d'Aquitaine, duquel il tient Loudun et Mirebeau. Il parvient aussi à constituer un réseau de fidélités hors de l'Anjou en faisant entrer le vicomte de Thouars et le comte de Nantes dans sa vassalité. Geoffroi contrôle les élections épiscopales, en particulier celle du siège d'Angers, qu'il confie en 973 à Renaud, fils d'un de ses vicomtes. Il est également abbé laïc de la grande abbaye de Saint-Aubin d'Angers, qu'il décide de réformer dès 964 ; à un premier essai infructueux succède une nouvelle tentative en 966 : le comte remplace définitivement les chanoines par des moines, leur accorde le droit d'élire régulièrement leur abbé ainsi que le droit d'immunité, et, surtout, il restitue aux moines les terres de l'abbaye dont il avait le contrôle.

Le surnom de Geoffroi - Grisegonelle - renvoie au manteau gris qu'il portait, et sa réputation d'excellent guerrier a fait de lui un héros de la poésie épique du Moyen Âge.

Geoffroi V le Bel,

dit Plantagenêt, comte d'Anjou de 1128 à 1151, duc de Normandie de 1144 à 1148 (1113 - 1151).

Fils du comte d'Anjou Foulques V le Jeune, Geoffroi succède en 1128 à son père, devenu roi de Jérusalem. La même année, il épouse « l'impératrice Mathilde », fille et héritière du roi d'Angleterre et duc de Normandie Henri Beauclerc. Énergique et déterminé, Geoffroi poursuit l'œuvre de son père en soumettant son baronnage, détruisant les châteaux dangereux et renforçant son influence sur l'Église.

À la mort d'Henri Beauclerc, en 1135, Geoffroi Plantagenêt revendique l'héritage anglo-normand, mais il se heurte à Étienne de Blois, petit-fils de Guillaume le Conquérant, plus rapide que Mathilde pour recueillir le soutien des barons anglais et se faire couronner outre-Manche. Tandis qu'en Angleterre Mathilde mène une fronde contre Étienne de Blois, Geoffroi s'engage dans la conquête de la Normandie. Mathilde remporte en 1141 la bataille de Lincoln, puis est proclamée « dame d'Angleterre et de Normandie », en attendant d'être couronnée reine d'Angleterre. Maître de la Normandie en 1144, non sans avoir dû céder le Vexin au roi Louis VII en échange de sa neutralité, Geoffroi confie le duché à son fils Henri en 1148.

À sa mort, Geoffroi Plantagenêt laisse à Henri une principauté angevine solidement établie, augmentée de la Normandie, et lui ouvre la perspective d'accéder au trône d'Angleterre. Il est sans conteste le fondateur de la dynastie des Plantagenêts.

Georges-Pompidou (Centre),

établissement public à caractère culturel, situé à Paris. « Bateau-lavoir », « raffinerie pétrolière »..., les expressions ne manquent pas pour ceux que les tubulures multicolores du Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou (CNAC Georges-Pompidou), sis sur le plateau Beaubourg, agacent.

La polémique - politique sous couvert d'esthétique - n'est toujours pas close lorsque, le 31 janvier 1977, le Centre Georges-Pompidou est inauguré par le président Giscard d'Estaing.

L'idée d'un centre polyvalent prend racine dans les années 1960 alors qu'André Malraux, ministre d'État chargé des Affaires culturelles, confie à Le Corbusier la mission de concevoir un musée du XXe siècle, qu'on estime alors pouvoir construire dans le nouveau quartier de la Défense. Le grand architecte meurt en 1965, et le projet s'oriente vers un centre regroupant un musée contemporain et la bibliothèque publique qui fait cruellement défaut à Paris. C'est Georges Pompidou, nouvellement élu président de la République, qui, en 1969, prend la décision de lancer le programme : le site de Beaubourg est retenu pour des raisons pratiques de disponibilité et le projet de Renzo Piano et Richard Rogers, choisi par un jury international. Dès lors, l'action de l'État revêt un caractère « vertical » et volontariste. Plus que la rue de Valois, c'est en effet l'Élysée qui, par une gestion directe, vigilante, suit au jour le jour l'édification du Centre, contrecarre les traditionnelles oppositions académiques et contourne les circuits habituels de la décision administrative par la mise en place d'une délégation comptant les futurs artisans de « Beaubourg » : Robert Bordaz, directeur de l'Établissement public, Pontus Hulten, directeur du Musée national d'art moderne, Jean-Pierre Seguin, directeur de la Bibliothèque publique d'information (BPI), François Mathey, responsable du Centre de création industrielle (CCI), auxquels s'adjoint Pierre Boulez, directeur de l'Institut de recherche et de coordination acoustique - musique (IRCAM), rattaché au Centre.