Larousse Médical 2006Éd. 2006
L

laryngocèle

Hernie du larynx.

   Un laryngocèle est une petite poche emplie d'air. Il peut être consécutif à une déformation de la paroi laryngée, en saillie à l'intérieur du larynx ou bien à l'extérieur sous la peau. Il peut aussi provenir d'une malformation congénitale. Un laryngocèle n'engendre ni douleur ni gêne. Si, en raison d'une forme particulière de la poche, des aliments y stagnent, l'haleine peut être fétide et il est possible alors qu'un phénomène de régurgitation apparaisse. Le laryngocèle est découvert souvent par hasard, lors d'un examen, et ne se traite pas. Les formes trop volumineuses peuvent être opérées.

laryngopharyngographie

Examen radiologique des voies aérodigestives supérieures, larynx (laryngographie) et pharynx (pharyngographie).

   Le médecin propose une laryngopharyngographie à un patient quand il suspecte une anomalie, une tumeur, un rétrécissement du larynx, une inflammation ou la présence d'un diverticule dans la région du larynx ou du pharynx. Actuellement, l'endoscopie est souvent réalisée en première intention.

PRÉPARATION ET DÉROULEMENT

Un produit de contraste iodé hydrosoluble est pulvérisé sur les muqueuses. Une fois que ce produit a bien imprégné les muqueuses, le radiologue prend plusieurs clichés. Ceux-ci sont pris sous différents angles, le patient, debout ou assis, ayant tantôt la bouche ouverte, tantôt la bouche fermée.

CONTRE-INDICATIONS

Si le patient est allergique à l'iode, un traitement antihistaminique (contre l'allergie) et des corticostéroïdes sont prescrits trois jours avant l'examen afin d'éviter toute irritation locale ou un éventuel choc anaphylactique.

RÉSULTATS ET EFFETS INDÉSIRABLES

Les clichés sont développés tout de suite et les résultats sont connus immédiatement. Aucun effet secondaire n'est à redouter.

   La laryngopharyngographie peut être complétée par un scanner et par l'imagerie par résonance magnétique (I.R.M.).

laryngoscopie

Examen permettant de visualiser le larynx.

   La laryngoscopie est un examen pratiqué en cas de dysphonie (modification anormale du timbre de la voix : voix rauque, cassée, etc.), de troubles de la déglutition, de douleurs du pharynx ou de difficultés respiratoires.

TECHNIQUES

— La laryngoscopie indirecte est la technique de visualisation du larynx la plus simple. Elle se fait lors d'une consultation chez le médecin. Le patient est assis, le médecin est placé en face de lui, un éclairage sur le front. Le patient ouvre la bouche et le médecin lui fait tirer la langue. Il introduit un petit miroir au fond de la bouche et regarde la base de la langue, le pharynx, l'épiglotte, les cordes vocales et les premiers anneaux de la trachée. Il demande au patient de prononcer une voyelle pour faire vibrer les cordes vocales.

— La laryngoscopie directe est une technique de visualisation du larynx beaucoup plus complexe, sous anesthésie générale. Un fibroscope, c'est-à-dire un tube contenant un système optique et un éclairage, est introduit par la bouche jusqu'au larynx. Des instruments miniaturisés à l'extrémité du laryngoscope ou un rayonnement laser permettent de réaliser immédiatement des actes chirurgicaux si l'examen en révèle la nécessité. Si l'appareil est fixé à une table afin de laisser à l'examinateur les deux mains libres, on parle alors de laryngoscopie en suspension.

Voir : fibroscopie.

laryngospasme

Contraction brusque des muscles du larynx, provoquant son occlusion par accolement des cordes vocales.

Synonyme : spasme du larynx.

   Un laryngospasme peut apparaître au cours d'une affection du larynx (laryngite) ou d'une crise de tétanie, particulièrement chez le jeune enfant. Il est responsable d'une gêne respiratoire aiguë, aboutissant parfois au coma. En attendant le médecin ou les services d'urgence, les parents peuvent ventiler l'enfant en pratiquant le bouche-à-bouche, le jeune patient étant couché sur le dos, le cou en hyperextension. Le traitement en urgence est celui des symptômes (oxygénothérapie, assistance respiratoire), associé à celui de la cause. En raison de la gravité du laryngospasme, toute maladie de la sphère O.R.L. qui pourrait le provoquer doit être prise en charge et soignée.

laryngotomie

Ouverture chirurgicale du larynx, sur tout ou partie de sa hauteur.

Synonyme : thyrotomie.

   Une laryngotomie est pratiquée sous anesthésie générale. Elle permet d'explorer le larynx et d'établir un diagnostic. C'est souvent le premier temps d'une opération chirurgicale plus complexe sur le larynx (ablation d'une tumeur, etc.).

larynx

Organe de la phonation, situé dans le cou, entre le pharynx et la trachée.

STRUCTURE

— Dans sa forme extérieure, le larynx est une sorte de cylindre creux, situé en avant de l'hypopharynx (partie inférieure du pharynx), relié aux organes voisins par des muscles. Onze cartilages, dont les principaux sont au nombre de cinq, lui confèrent sa forme et sa rigidité.

   Le cartilage thyroïde est le plus volumineux d'entre eux. Il est formé de deux lames symétriques, chacune en forme de quadrilatère, qui s'unissent en avant, dessinant un angle saillant visible sous la peau et communément appelé pomme d'Adam. L'épiglotte, ou cartilage épiglottique, est une lamelle de cartilage élastique à peu près verticale, située au-dessus du cartilage thyroïde, en arrière de la langue. Le cartilage cricoïde a la forme d'une bague à chaton, étroit devant, plus large à l'arrière. Les aryténoïdes sont deux petits cartilages mobiles posés sur le cartilage cricoïde, un à droite, un à gauche, en forme de petite masse triangulaire. Sur eux s'attachent, en arrière, les deux replis des cordes vocales, qui font aussi partie intégrante du larynx.

— Dans sa forme intérieure, le larynx comprend trois parties, ou étages. L'étage supérieur, ou sus-glottique, est à la hauteur de l'épiglotte et sa cavité s'appelle le vestibule du larynx. L'étage moyen se situe au niveau de la glotte (cavité entre les cordes vocales). L'étage inférieur est la partie sous-glottique. La paroi du larynx est tapissée de muscles recouverts d'une fine muqueuse.

FONCTIONNEMENT

Lorsqu'on émet un son, l'air expiré par la trachée fait vibrer les cordes vocales, produisant un son laryngien : les cavités de résonance du nez et du pharynx en assurent la modulation. Dans la déglutition, les deux cordes vocales se ferment, l'épiglotte se rabat en arrière pour boucher l'accès à la trachée afin que la nourriture passe de la cavité buccale à l'œsophage sans pénétrer dans les voies pulmonaires. Dans la respiration, les cordes vocales s'écartent et le cartilage épiglottique se relève, permettant le passage de l'air inspiré dans les bronches et de l'air expiré vers le pharynx, puis vers les fosses nasales ou la cavité buccale. Les mouvements du larynx sont assurés par des muscles, commandés par le nerf laryngé inférieur, ou nerf récurrent. Sa sensibilité est assurée par le nerf laryngé supérieur.

EXAMENS

La laryngoscopie indirecte (au miroir) et la laryngoscopie directe, ou fibroscopie (utilisant un appareil optique introduit par une narine), permettent de visualiser le larynx lors d'une consultation. D'autres examens complémentaires comme la laryngopharyngographie, le scanner ou l'imagerie par résonance magnétique sont parfois pratiqués.

PATHOLOGIE

Les affections du larynx sont fréquentes. Généralement, les signes en sont un enrouement, caractéristique de troubles du fonctionnement des cordes vocales, des douleurs, une gêne respiratoire, une toux. Le larynx peut être le siège de maladies infectieuses ou virales (laryngite, essentiellement), de paralysies (soit par maladie neurologique, soit par compression des nerfs par une tumeur) ou de maladies chroniques.

   Les maladies chroniques les plus fréquentes sont dues à des tumeurs. Celles-ci peuvent être bénignes (polypes, kystes, nodules développés sur les cordes vocales, etc.) ou malignes (cancer du larynx).

Voir : corde vocale, dysphonie, laryngite, phonation.