Larousse Médical 2006Éd. 2006
D

déchirure rétinienne

Formation d'une brèche dans la rétine (membrane nerveuse sensible à la lumière qui tapisse le fond de l'œil), souvent à sa périphérie.

CAUSES

Une déchirure rétinienne apparaît dans les zones de fragilité de la rétine et s'observe plus fréquemment chez les sujets atteints d'une forte myopie, dont la rétine est parfois plus mince. Elle peut également résulter d'un traumatisme de l'œil.

SYMPTÔMES ET SIGNES

L'apparition de la déchirure n'est souvent accompagnée d'aucun symptôme. Toutefois, le sujet atteint perçoit parfois des sortes d'éclairs bleutés, fixes, surtout la nuit. Une pluie de points noirs, dite pluie de suie, devant l'œil peut signaler un saignement de la déchirure et une hémorragie intravitréenne. La complication principale d'une déchirure rétinienne est le décollement de la rétine, dû au passage de liquide vitréen sous la rétine. Celui-ci se manifeste par la perception d'un voile noir dans une partie du champ visuel.

TRAITEMENT

Le traitement habituel est la photocoagulation au laser argon, pratiquée lors d'une consultation ; elle consiste à effectuer de petites brûlures autour de la déchirure afin de la fixer, sans toutefois la faire disparaître. La réaction inflammatoire qui s'ensuit fait adhérer la rétine à l'épithélium pigmentaire sous-jacent, empêchant son décollement. La cicatrice n'est solide qu'après un délai de trois semaines à un mois.

   Lorsque la déchirure est déjà soulevée par du liquide vitréen, on recourt à la chirurgie avec parfois une cryoapplication (application de froid à travers la sclérotique) sous anesthésie locale ou générale. Ce traitement nécessite une hospitalisation de 24 ou 48 heures. Le patient doit s'en tenir à une activité calme tant que la cicatrisation n'est pas définitive.

   Le sujet traité pour une déchirure rétinienne fait l'objet d'une surveillance dans les années qui suivent, car les récidives sont possibles.

décibel

Unité de niveau sonore exprimant la puissance avec laquelle une source émet un son.

   Le nombre de décibels (dB) n'est pas proportionnel à l'intensité du son tel que l'oreille le perçoit, la relation entre les deux étant plus complexe (logarithmique). Ainsi, on a établi que 0 décibel correspond au seuil d'audition de l'oreille ; un son de 10 décibels est dix fois plus intense ; un son de 20 décibels, cent fois plus intense. Une différence de 1 décibel entre deux sons est à peine perçue par l'oreille.

Voir : bruit. 

déclaration obligatoire des maladies infectieuses

Information que doit réglementairement et obligatoirement donner aux autorités sanitaires, nationales (D.D.A.S.S. et Institut de veille sanitaire en France) ou internationales (Organisation mondiale de la santé [O.M.S.]), le médecin qui porte le diagnostic de certaines maladies infectieuses contagieuses, dont la liste est établie par décret.

   La déclaration obligatoire des maladies infectieuses (D.O.) est un moyen de surveiller ces maladies, reconnu par l'O.M.S. et utilisé par tous les pays. Son but est double : alerter les services de santé publique, qui, éventuellement, décident de mesures relatives aux soins et à la prévention (isolement, vaccination, chimioprophylaxie), et recueillir les données qui établissent le plus exactement possible le nombre de cas observés de chacune de ces maladies.

   En France, la D.O. a fait l'objet d'une nouvelle réglementation en 2003. Elle comporte le signalement immédiat à l'autorité sanitaire et la notification obligatoire. Elle est réalisée par les médecins cliniciens et les biologistes, publics ou privés. La liste des maladies à D.O. comporte actuellement 30 maladies répondant toutes à certains critères :

— maladies justifiant des mesures exceptionnelles à l'échelon international (peste, choléra, fièvre jaune, variole) ;

— maladies nécessitant une intervention urgente à l'échelon local, régional ou national (méningite à méningocoque, tuberculose) ;

— maladies pour lesquelles une évaluation des programmes de prévention est nécessaire (sida, hépatite B, tétanos) ;

— maladies pour lesquelles il existe toujours un besoin d'information (maladie de Creutzfeldt-Jakob).

Liste des maladies infectieuses à déclaration obligatoire

— Botulisme

— Brucellose

— Charbon

— Chikungunya

— Choléra

— Dengue

— Diphtérie

— Fièvres hémorragiques africaines

— Fièvre jaune

— Fièvre typhoïde et fièvres paratyphoïdes

— Hépatite aiguë A

— Infection aiguë symptomatique par le virus de l'hépatite B

— Infection par le V.I.H. quel qu'en soit le stade

— Infection invasive à méningocoque

— Légionellose

— Listériose

— Orthopoxviroses, dont la variole

— Paludisme autochtone

— Paludisme d'importation dans les départements d'outre-mer

— Peste

— Poliomyélite

— Rage

— Rougeole

— Saturnisme de l'enfant mineur

— Suspicion de maladie de Creutzfeldt-Jakob et autres encéphalopathies subaiguës spongiformes transmissibles humaines

— Tétanos

— Toxi-infection alimentaire collective

— Tuberculose

— Tularémie

— Typhus exanthématique

déclive (point)

Point le plus bas d'une cavité, d'un épanchement de liquide ou d'un abcès.

   Le point déclive d'un épanchement ou d'un abcès est, sauf cas exceptionnel, l'endroit où l'on fait pénétrer l'aiguille pour en pratiquer le drainage.

décollement de la rétine

Affection grave de l'œil due à la séparation de la rétine (membrane nerveuse sensible à la lumière qui tapisse le fond de l'œil) et du feuillet sous-jacent sous l'effet du passage de liquide vitréen sous la rétine.

   Le décollement de la rétine, assez fréquent, touche en général un seul œil. Il survient plus fréquemment chez les personnes atteintes de forte myopie, aphakes (dépourvues de cristallin) ou pseudophakes (pourvues d'un cristallin artificiel), chez les sujets âgés et chez ceux pour qui il existe un décollement de rétine dans les antécédents familiaux ou personnels. Un décollement peut résulter d'un traumatisme (contusion ou plaie du globe oculaire). Il peut aussi être d'origine tumorale ou inflammatoire.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Des signes dits prémonitoires indiquent les phénomènes qui précèdent le décollement : perception de petites mouches volantes ou de points bleutés lumineux signalant une perte de l'adhérence normale du corps vitré à la rétine ; survenue d'éclairs lumineux bleutés et fixes révélant la traction exercée par le corps vitré sur la rétine, ou vision d'une « pluie de suie » indiquant un saignement de la rétine, alors déchirée, dans le corps vitré. Lorsque la rétine est décollée, le sujet a l'impression de voir un voile noir dans une partie de son champ visuel. La baisse de la vision indique que la macula (zone centrale de la rétine) est atteinte.

DIAGNOSTIC ET ÉVOLUTION

Le diagnostic repose sur l'examen du fond d'œil après dilatation pupillaire. Celui-ci permet d'évaluer l'ampleur de l'atteinte, de déterminer sa localisation et de rechercher, à la périphérie de la rétine, des déhiscences (ruptures de la continuité des tissus sous forme de déchirures ou de trous) responsables du décollement. Si le fond de l'œil n'est pas visible, une échographie oculaire peut être pratiquée.

   L'évolution, invariablement défavorable en l'absence de traitement, est aujourd'hui enrayée grâce aux méthodes modernes d'examen et aux progrès de la chirurgie.

TRAITEMENT

Le traitement, toujours chirurgical, repose sur trois principes : repérer précisément les déhiscences périphériques, les obturer par forte pression sur l'œil et recréer l'adhérence entre les feuillets désolidarisés par cryoapplication (application de froid à travers la sclérotique) ou par endolaser, ce qui provoque une réaction inflammatoire à l'origine de la cicatrisation. Il est aussi nécessaire parfois de pratiquer l'ablation du corps vitré ou une ponction du liquide sous-rétinien, ou encore d'injecter dans l'œil un gaz permettant la réapplication de la rétine.

   L'hospitalisation dure en général quelques jours, pendant lesquels le patient peut avoir une activité calme. Une surveillance postopératoire rigoureuse est indispensable en raison des risques de récidive ou d'atteinte de l'autre œil.

PRÉVENTION

Le traitement préventif reste essentiel. Il repose sur la surveillance des sujets à risque et le traitement des lésions dégénératives de la périphérie rétinienne par photocoagulation au laser argon avant qu'elles ne provoquent un décollement de la rétine.