Larousse Médical 2006Éd. 2006
A

absorptiométrie

Mesure de l'énergie absorbée lors de la traversée du corps, d'un organe ou d'un objet par une onde électromagnétique (lumière, rayons X ou γ) ou corpusculaire (rayons α ou rayons β) ou par une onde sonore.

   Les techniques d'absorptiométrie sont appliquées in vivo à différents types d'imagerie médicale et in vitro à de nombreux dosages de laboratoire.

absorptiométrie biphotonique

Calcul de la densité des tissus traversés par deux rayons X d'énergie différente.

INDICATIONS

En pratique, la technique est utilisée pour mesurer le contenu minéral osseux, essentiellement dans le cadre de l'ostéoporose liée à l'âge et à la ménopause, afin de quantifier la perte osseuse et le risque fracturaire en rapport. Elle prend alors le nom d'ostéodensitométrie.

DÉROULEMENT

Il s'agit d'un appareillage spécial. Le patient est étendu sur une table. La mesure est effectuée avec une faible exposition aux rayons X de la zone d'intérêt (colonne vertébrale lombaire, col du fémur ou poignet). C'est une technique ambulatoire, sans injection, totalement indolore, très peu irradiante et reproductible.

Résultats

Des résultats chiffrés sont interprétés par un médecin, en tenant compte de ce qui peut fausser la mesure (calcification des vaisseaux, ostéophytes, produit de contraste, pièce métallique). Ils permettent d'évaluer le « risque fracturaire », de décider du traiter l'ostéoporose et d'en suivre l'évolution sous traitement.

Voir : ostéoporose.

absorption

Ensemble des mécanismes par lesquels une substance pénètre naturellement dans l'organisme à travers une muqueuse ou une membrane.

Mécanisme de l'absorption

L'absorption intestinale permet aux différents nutriments de gagner les tissus par voie sanguine. Les macronutriments (glucides, lipides, protéines) et les micronutriments (vitamines, oligoéléments, sels minéraux) sont des substances chimiquement simples, faciles à absorber.

   La digestion, qui consiste en la dégradation des aliments en ces éléments simples, est amorcée dans l'estomac après franchissement de la bouche et de l'œsophage. Elle se poursuit dans l'intestin grêle, qui a un rôle prépondérant dans l'absorption. C'est là que sont absorbés l'eau et les électrolytes, mais aussi les nutriments et les vitamines. Dans l'intestin grêle proximal (jéjunum) sont absorbés les protéines, les lipides et les glucides, mais aussi le calcium, le fer et les vitamines liposolubles ; dans l'intestin grêle distal (iléon) sont absorbés la vitamine B12 et les sels biliaires.

   La surface de l'intestin grêle est évaluée à 200 m2, en raison des villosités qui la composent. Sa capacité d'absorption quotidienne est considérable : de 6 à 8 litres d'eau et d'aliments. Il reçoit de 7 à 10 litres par 24 heures, comprenant les aliments, mais surtout les sécrétions salivaires, biliaires, gastriques et pancréatiques. Le surplus est absorbé par le côlon.

   Les vaisseaux sanguins situés dans la paroi intestinale transportent les nutriments vers le foie, qui commande leur distribution vers les différents organes, selon les besoins. Les substances non digestibles sont évacuées sous forme de liquide et de fibres.

Mesures de l'absorption

La capacité d'absorption intestinale est évaluée par différents tests biologiques dont les principaux sont :

— la stéatorrhée (dosage des graisses dans les selles) ;

— le test au D-xylose, qui étudie la capacité d'absorption du jéjunum ;

— le test de Schilling, qui étudie la capacité d'absorption de l'iléon.

   Il est également possible d'évaluer pour chaque nutriment un coefficient d'utilisation digestive (C.U.D.), qui correspond à la quantité absorbée par rapport à la quantité totale ingérée. Le C.U.D. permet d'apprécier la digestibilité des aliments.

absorption cutanée

Ensemble des mécanismes assurant le passage d'une substance appliquée sur la peau jusqu'aux vaisseaux sanguins du derme, sans lésion traumatique.

   La traversée de la couche cornée est l'étape principale de l'absorption cutanée. Elle dépend de plusieurs facteurs : concentration du produit absorbé, taille des molécules du principe actif, épaisseur et hydratation de la couche cornée. Une peau d'enfant est ainsi plus perméable qu'une peau d'adulte. Certains solvants organiques comme l'acétone ou l'éther, en détruisant le ciment lipidique de la couche cornée, entraînent une augmentation très importante de l'absorption cutanée.

UTILISATION THÉRAPEUTIQUE

L'action d'un produit appliqué sur la peau peut s'exercer à quatre niveaux :

— en surface, au niveau de la couche cornée (produits antiseptiques) ;

— au niveau de l'épiderme (produits antifongiques) ;

— au niveau du derme (produits anti-inflammatoires) ;

— dans la circulation générale (dermo-corticostéroïdes).

   Selon l'intensité et le niveau de l'absorption du principe actif, le traitement est donc soit exclusivement dermatologique, soit général.

Voir : peau.

acalculie

Incapacité de reconnaître ou de former chiffres et symboles arithmétiques et d'effectuer des calculs mathématiques élémentaires (addition, soustraction, multiplication, etc.).

   L'acalculie témoigne d'une lésion du cortex cérébral pariétal d'origine traumatique, infectieuse, vasculaire, tumorale ou dégénérative.

acantholyse

État particulier de dislocation des cellules du corps muqueux de Malpighi (couche moyenne de l'épiderme) caractérisé par la diminution de leur adhérence réciproque aboutissant à la formation de cavités dans l'épiderme.

   Trois mécanismes peuvent déclencher une acantholyse : l'atteinte des tonofilaments intracellulaires (sorte de charpente intracellulaire), la destruction des desmosomes (structures accolant deux cellules voisines) ou l'altération de la substance intercellulaire. Selon sa profondeur, l'acantholyse entraîne la formation dans l'épiderme de fissures ou de bulles. Les principales maladies par acantholyse sont les troubles de la kératinisation (maladie de Darier par exemple) et les pemphigus immunologiques.

acanthosis nigricans

Maladie cutanée rare caractérisée par la formation de plaques de peau épaisses et noirâtres, principalement localisées au cou, aux aisselles et aux aines.

   Chez le sujet jeune, l'acanthosis nigricans peut traduire une maladie héréditaire. Il s'associe quelquefois à des troubles endocriniens (obésité, diabète, hyperinsulinisme). Chez le sujet plus âgé, il est la plupart du temps dû à un cancer abdominal, le plus souvent de l'estomac, et régresse après le traitement de ce dernier.