Larousse Médical 2006Éd. 2006
F

fièvre méditerranéenne familiale

Maladie caractérisée par de brusques accès de fièvre, qui reviennent périodiquement, à intervalles plus ou moins réguliers, sans que l'on retrouve de facteurs déclenchants particuliers.

Synonyme : maladie périodique.

   La fièvre méditerranéenne familiale est une maladie héréditaire qui semble se transmettre selon un mode autosomique (par les chromosomes non sexuels) récessif (le gène porteur doit être transmis par le père et la mère pour que l'enfant développe la maladie), avec une nette prédominance masculine. Elle a été décrite pour la première fois en 1945 et touche essentiellement les populations d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Le gène de la fièvre méditerranéenne familiale a été identifié en 1997.

SYMPTÔMES ET SIGNES

La maladie se déclare généralement avant que l'enfant ait atteint sa dixième année. Les accès de fièvre durent de quelques heures à quelques jours et disparaissent spontanément. La maladie se traduit également par des douleurs abdominales violentes et brutales d'une durée de 24 à 48 heures, s'accompagnant souvent de vomissements et de constipation, ainsi que par des crises articulaires très douloureuses, qui durent plusieurs jours. Celles-ci, qui affectent les grosses articulations, peuvent provoquer un gonflement et une rougeur de la peau. Parfois, des douleurs thoraciques (accès pleural) et un érythème douloureux des jambes s'y associent.

ÉVOLUTION

Au bout de quelques années, une amylose (maladie caractérisée par l'infiltration anormale dans les tissus de la peau et des viscères d'une substance ayant l'aspect de l'amidon) peut survenir. Le plus souvent, elle affecte le rein, évoluant inéluctablement vers une insuffisance rénale chronique ; celle-ci s'aggrave rapidement, obligeant le malade à un traitement par hémodialyse.

TRAITEMENT ET PRÉVENTION

L'utilisation d'un médicament antigoutteux, la colchicine, prévient les accès douloureux ou les espace considérablement et permet, en outre, d'éviter l'apparition de l'amylose rénale. Ce traitement doit être institué le plus tôt possible, car il a peu d'effet sur une crise déclarée, sauf à très fortes doses, entraînant alors des troubles secondaires importants tels qu'une diarrhée. De plus, la colchicine est inefficace sur une amylose déclarée.

fièvre pourprée des montagnes Rocheuses

Maladie infectieuse due à la bactérie Rickettsia rickettsii.

Synonyme : tick fever.

   La fièvre pourprée sévit particulièrement aux États-Unis ; elle est transmise de certains mammifères (lapin) à l'homme par l'intermédiaire de tiques de la famille des ixodidés (Dermacentor andersoni) et se traduit par un état fébrile et un exanthème (rougeur cutanée) parfois hémorragique se déclenchant vers le 6e jour. Les lésions que provoque la fièvre pourprée sont celles d'une vascularite (inflammation des vaisseaux sanguins) ; elles s'accompagnent parfois de manifestations nerveuses (encéphalite). Cette maladie infectieuse est traitée par l'administration d'antibiotiques. Un vaccin, récemment mis au point, est disponible aux États-Unis.

fièvre puerpérale

État fébrile survenant dans la période qui suit un accouchement ou un avortement, avant la réapparition des règles.

Synonyme : infection puerpérale.

   La fièvre puerpérale, autrefois cause de mortalité importante chez les femmes, est devenue rare dans les pays développés grâce à la meilleure surveillance des patientes en suite de couches. Elle a quatre grandes causes : une endométrite (infection de l'utérus), une phlébite utéropelvienne ou des membres inférieurs, une infection urinaire, une infection mammaire (engorgement, abcès du sein, lymphangite). Les germes responsables sont en général le streptocoque ou le staphylocoque. Les complications majeures sont une septicémie (infection généralisée) ou une embolie. Le traitement fait appel aux antibiotiques.

fièvre Q

Maladie infectieuse dont la fréquence est sous-estimée, due à une bactérie de la famille des rickettsies, Coxiella burnetii.

   La fièvre Q est une zoonose qui sévit sur toute la surface du globe. Son germe a pour réservoir les bovins, les ovins et les caprins et quelques arthropodes. Elle se transmet à l'homme par l'ingestion de lait contaminé ou par voie respiratoire, plus rarement par des piqûres de tiques. On distingue une forme aiguë et une forme chronique.

   Après une incubation de 10 à 30 jours, la maladie aiguë se déclare sous la forme d'une pneumonie fébrile ou d'une hépatite fébrile.

    La forme chronique se manifeste essentiellement par une endocardite (inflammation de la tunique interne du cœur), qui peut se révéler par la prolongation de la fièvre sur plusieurs semaines, voire plusieurs mois.

   Le traitement consiste en l'administration prolongée d'antibiotiques, essentiellement les cyclines, pour une durée de 2 semaines pour la forme aiguë et de 18 mois pour la forme chronique.

Voir : rickettsiose.

fièvre récurrente

Maladie infectieuse caractérisée par des accès de fièvre à répétition, et due à des bactéries du genre Borrelia, transmises par la piqûre de poux ou de moustiques.

Synonyme : borréliose récurrente..

   On distingue la fièvre récurrente à poux, ou cosmopolite, dite encore typhus récurrent, et la fièvre récurrente à tiques, ou sporadique, dont il existe des formes africaine, asiatique et américaine.

fièvre typhoïde et paratyphoïde

Bactériémie provoquée par une bactérie à Gram négatif, Salmonella typhi ou paratyphi.

   La fièvre typhoïde est endémique en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud, mais quelques cas sporadiques apparaissent également dans les pays industrialisés. Dans ce cas, ils ont souvent pour origine la consommation de fruits de mer ou une contamination du malade au cours d'un voyage en zone d'endémie. La fièvre typhoïde est devenue rare en France (entre 100 et 150 cas par an dont les 2/3 sont importés).

   Le germe de la typhoïde est transmis par l'intermédiaire de l'eau de boisson ou d'aliments souillés par des excréments humains infectés. Sa propagation est donc largement dépendante des conditions d'hygiène. Après absorption, les bacilles passent au travers de la muqueuse intestinale et se multiplient dans les ganglions lymphatiques. Ils gagnent ensuite la circulation sanguine, déclenchant une septicémie. La phase d'incubation, silencieuse et correspondant à la multiplication des germes, dure entre 7 et 15 jours.

SYMPTÔMES ET SIGNES

On observe une fièvre progressivement croissante, des troubles digestifs et nerveux (maux de tête, insomnies, vertiges) durant la première semaine d'évolution de la maladie. La diarrhée est le symptôme dominant au cours de la deuxième semaine. Elle est accompagnée d'une fièvre importante, entre 39 et 40 °C, et d'un tuphos (état de prostration et de délire). La gravité de la maladie dépend du risque de libération dans le sang circulant d'endotoxines bactériennes responsables de graves troubles cardiaques (myocardite, collapsus cardiovasculaire), digestifs (perforation et hémorragie intestinales) et neurologiques (encéphalite).

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic repose sur la mise en évidence du bacille dans le sang par hémoculture.

   Le traitement repose sur une antibiothérapie adaptée dont la durée est comprise entre 5 et 7 jours. Il est associé à une réhydratation et au repos. La fréquence des rechutes est d'environ 5 %.

PRÉVENTION

Elle fait appel à des règles d'hygiène telles que le lavage des mains et des aliments. La vaccination est efficace et recommandée aux voyageurs et aux personnels de restauration alimentaire. Elle est obligatoire pour les personnels de laboratoire d'analyse. Une revaccination sera pratiquée tous les trois ans si l'exposition au risque est maintenue. Le vaccin ne protège pas de la fièvre paratyphoïde.