Larousse Médical 2006Éd. 2006
S

sénologie

Spécialité médicale qui étudie les affections du sein.

sens

Fonction physiologique de relation avec le monde extérieur, permettant d'apporter au cerveau des informations sur celui-ci et de les rendre conscientes.

   Il existe cinq sens : l'ouïe, le goût, l'odorat, le toucher et la vue.

Fonction auditive

Elle fait intervenir deux processus successifs : l'un, mécanique, est un processus de transmission vibratoire où interviennent l'oreille externe et l'oreille moyenne et, plus précisément, le tympan et les osselets ; l'autre est de l'ordre de la perception nerveuse et commence au moment de la réception neurosensorielle, dans l'oreille interne, ou cochlée, et se termine par l'intégration du message auditif au niveau du cortex cérébral.

PATHOLOGIE

Les troubles de l'audition ont deux manifestations : l'hypoacousie (surdité) et les acouphènes (bourdonnements d'oreille). On parle de surdité de transmission en cas de lésions de l'oreille externe ou moyenne, de surdité de perception cochléaire en cas de lésions de l'oreille interne, de surdité de perception rétrocochléaire en cas de lésions du nerf cochléaire ou des voies centrales.

Fonction gustative

Elle permet la perception des saveurs grâce à des cellules spécialisées de la muqueuse de la langue, sur lesquelles se déposent les substances absorbées. Les sensations gustatives élémentaires sont au nombre de quatre : le salé, le sucré, l'acide et l'amer. L'odorat interfère avec le goût et joue un rôle important dans l'analyse des saveurs complexes. Aussi les troubles isolés du goût sont-ils rares.

Fonction olfactive

Elle permet la perception des odeurs des corps en phase gazeuse. Le système olfactif est constitué chez l'être humain par un appareil récepteur situé dans la muqueuse nasale ; les fibres nerveuses qui en partent gagnent le bulbe olfactif, où elles font relais, puis se terminent dans le cortex cérébral.

PATHOLOGIE

Les troubles de l'olfaction sont plus souvent dus à une maladie oto-rhino-laryngologique qu'à une maladie neurologique.

Fonction tactile

Elle permet d'apprécier les divers stimuli mécaniques qui s'exercent sur la peau et les muqueuses grâce à d'infimes terminaisons nerveuses situées sur les téguments. La fonction tactile donne lieu à la sensation corporelle consciente.

   Le sens du toucher peut être exagéré (hyperesthésie) ou diminué (hypoesthésie), voire aboli (anesthésie) lors de lésions nerveuses touchant les voies sensitives.

Fonction visuelle

Le système visuel est constitué d'un appareil optique sophistiqué. L'œil perçoit l'espace et l'analyse. La vue est rendue possible grâce aux milieux transparents de l'œil, la cornée et le cristallin, qui fonctionnent comme une lentille et concentrent les rayons lumineux sur la rétine, celle-ci assurant la traduction des impressions lumineuses en message nerveux. Les voies optiques assurent ensuite la transmission des influx visuels vers les centres de perception du lobe occipital. Un système moteur complexe (les muscles oculomoteurs assurant les mouvements associés des globes oculaires) permet en outre de fixer ou de suivre les objets.

PATHOLOGIE

Les troubles de la vue sont très fréquents au cours des affections neurologiques. Toute atteinte des voies visuelles entraîne une baisse de l'acuité visuelle et/ou un déficit du champ visuel.

sensation

Perception par la conscience d'informations provenant d'un des organes des sens.

   Un stimulus extérieur, par exemple un rayon lumineux, un son ou une substance chimique, atteint un organe sensoriel (œil, oreille, nez, bouche, peau). Celui-ci transforme le stimulus en information nerveuse, ensuite transmise au cerveau. Les sensations assurent le contact avec le monde extérieur et permettent de communiquer ou de produire des réponses adaptées, réflexes ou conscientes, par exemple des mouvements.

sensibilisation

État d'un organisme qui, après un premier contact avec un antigène, acquiert à son égard des capacités de réaction.

   Le premier contact avec un antigène (bactérie, virus, grain de pollen, etc.) déclenche une réponse immunitaire dite primitive. Lors d'un second contact avec le même antigène, la réponse immunitaire de l'organisme sensibilisé, dite secondaire, sera plus rapide et plus intense.

   Dans certains cas, la sensibilisation est excessive (hypersensibilité) et se caractérise par une réaction immunitaire exagérée, responsable des symptômes de l'allergie (rougeurs cutanées, œdèmes, diminution du calibre des bronches, choc anaphylactique, etc.).

sensibilité

Fonction du système nerveux lui permettant de recevoir et d'analyser des informations.

    On distingue plusieurs sortes de sensibilité.
— La sensibilité extéroceptive est celle de la peau au contact – que celui-ci soit grossier ou fin et discriminatif (permettant la différenciation) –, à la température et à la douleur. Les organes des sens autres que la peau ont chacun une perception spécialisée (goût, odorat, ouïe, vue), qui n'entre pas dans le cadre de la sensibilité pris dans le sens strict et habituel de somesthésie (faculté de percevoir les stimuli d'origine corporelle, à l'exception des organes des sens).
— La sensibilité proprioceptive est celle de la position et du mouvement des muscles et des articulations. Elle peut être consciente ou inconsciente.
— La sensibilité intéroceptive est celle des viscères. Elle est inconsciente.

STRUCTURE ET FONCTIONNEMENT

Pour que les informations arrivent au cerveau, elles doivent passer par les fibres sensitives des nerfs. Celles-ci ont à l'une de leur extrémité une terminaison nerveuse libre ou bien elles disposent d'un récepteur, sorte d'organe microscopique, sensible spécifiquement à un type de stimulation, par exemple à la pression dans le cas du toucher ou à l'étirement dans le cas des muscles. L'autre extrémité de la fibre nerveuse sensitive s'attache à la moelle épinière (ou à l'encéphale pour les nerfs crâniens) par des racines munies d'un ganglion nerveux sensitif contenant le corps cellulaire du premier neurone (cellule nerveuse) sensitif. Arrivées dans la moelle épinière, les fibres des neurones se regroupent pour former des faisceaux de substance blanche, qui suivent un parcours vertical vers l'encéphale. Sur le trajet, les fibres provenant de la partie gauche du corps passent à droite et inversement pour les fibres issues de la partie droite. Tout au long du trajet, les neurones se relaient les uns les autres grâce à des zones de jonction appelées synapses.

   Suivant le type d'information sensible, il existe deux trajets possibles.

— La voie lemniscale est la voie qu'emprunte l'information sensible très précise. Elle est constituée par les fibres responsables du tact discriminatif, ou épicritique, et par celles responsables de la sensibilité proprioceptive consciente, relative à la position et aux mouvements. La vitesse de transmission est très rapide car les fibres sont entourées d'une épaisse gaine de myéline. La voie lemniscale commence dans la moelle épinière par un faisceau contenu dans le cordon postérieur. Elle traverse plus loin le bulbe rachidien et la protubérance annulaire, où elle croise la ligne médiane et forme le lemniscus médian – qui lui donne son nom –, puis gagne le thalamus, au centre du cerveau. Enfin, elle se termine dans le cortex pariétal, à la surface de l'hémisphère cérébral, où la sensibilité devient consciente.

— La voie extralemniscale est la voie qu'emprunte l'information sensible peu précise. Elle est constituée par les fibres responsables du tact grossier, par celles de la sensibilité thermique et par celles qui conduisent la douleur. La vitesse de transmission est lente.

   La voie extralemniscale commence dans la moelle épinière, après relais dans la corne postérieure, par un faisceau ayant croisé la ligne médiane, dit faisceau spinothalamique, et situé entre le cordon antérieur et le cordon latéral. Elle reste ensuite à peu près parallèle à la voie lemniscale et se termine aussi dans le cortex pariétal.

PATHOLOGIE

Les troubles de la sensibilité comprennent des signes subjectifs, dont le malade se plaint, et des signes objectifs, découverts à l'examen par le médecin.

— Les signes subjectifs sont essentiellement des douleurs (brûlure, déchirure, striction, etc.) et des paresthésies (fourmillements, piqûres).

— Les signes objectifs s'étudient de différentes façons : on repère les anomalies de la fonction tactile en touchant la peau en divers endroits ; celles de la sensibilité douloureuse en piquant doucement la peau avec une aiguille ; celles de la sensibilité thermique en appliquant un tube rempli d'eau chaude, puis un tube rempli d'eau froide sur la peau ; celles de la sensibilité profonde en demandant au patient de reconnaître, les yeux fermés, les mouvements que l'on imprime à ses doigts ou à ses orteils et la position de ceux-ci.

   Les troubles constatés peuvent être une anesthésie (insensibilité), une hyperesthésie (exagération de la sensibilité), une hyperpathie (toute stimulation, même légère, est ressentie comme une douleur), une astéréognosie (le sujet, yeux fermés, ne reconnaît plus les objets par la palpation).

   La localisation des troubles et leur association éventuelle à d'autres signes neurologiques (déficit de la force musculaire ou anomalies des réflexes ostéotendineux, par exemple) permettent de déduire s'ils sont dus à une lésion des nerfs, des racines nerveuses, de la moelle épinière, du tronc cérébral ou du cortex et de guider les explorations complémentaires (examen électrique du fonctionnement des nerfs et des muscles par électromyographie, exploration neuroradiologique par scanner ou imagerie par résonance magnétique).