Larousse Médical 2006Éd. 2006
C

contraception (suite)

Méthodes chimiques

Ces méthodes consistent en l'application locale de produits spermicides.

— Ovules, crèmes et éponges spermicides agissent en détruisant les spermatozoïdes. Ils doivent être utilisés avant chaque rapport. Leur efficacité est faible sur le long terme.

Dispositifs intra-utérins (D.I.U.)

Ils consistent en l'introduction dans l'utérus d'un corps étranger qui possède un certain pouvoir spermicide et empêche en outre une éventuelle nidation de l'œuf du fait de l'altération microscopique de la muqueuse utérine qu'il provoque.

— Les stérilets en cuivre ont une durée d'action de 2 à 3 ans et leur indice de Pearl est de 0,3 à 2. La pose d'un stérilet ne peut se faire qu'en milieu médical et doit donner lieu à une surveillance régulière. En cas de désir de grossesse, le dispositif intra-utérin est retiré sans difficulté par le gynécologue. Les dispositifs intra-utérins sont contre-indiqués pour les femmes qui ont déjà eu des salpingites (infections des trompes) ou des grossesses extra-utérines.

— Le stérilet du lendemain, posé dans les 7 jours qui suivent le rapport sexuel, a une très bonne efficacité.

— Le stérilet à la progestérone est indiqué chez les femmes ayant des troubles liés à l'insuffisance lutéale (insuffisance en progestérone après ovulation entraînant des règles abondantes).

Méthodes hormonales

Ces méthodes agissent à la fois en inhibant l'ovulation, par action sur l'hypophyse, qui ne libère plus de gonadotrophines, et en modifiant la muqueuse utérine et la glaire cervicale, ce qui entrave le passage des spermatozoïdes.

— La pilule contraceptive existe sous 3 formes : la plus courante consiste en l'administration quotidienne d'œstrogène et de progestatif, simultanément et à doses fixes (pilule combinée, normodosée ou minidosée) ; beaucoup moins fréquente est l'administration d'œstrogène seul, puis des deux hormones à des dosages variables selon la phase du cycle (pilule séquentielle) ; enfin, en cas de contre-indication à l'un de ces types de pilules œstroprogestatives, il est possible de prendre un progestatif seul, éventuellement à faibles doses (micropilule). Pratiquées de façon rigoureuse, ces méthodes contraceptives sont extrêmement efficaces : l'indice de Pearl est proche de 0. Les pilules les plus récentes sont les plus sûres à l'emploi grâce à l'utilisation de progestatifs de la troisième génération, associés à des doses d'œstrogènes de plus en plus faibles.

   Les pilules peuvent être contre-indiquées dans les cas suivants : âge supérieur à 40 ans, tabagisme, pathologie cardiovasculaire, cancéreuse ou hépatique. Quoique généralement bien tolérées, elles peuvent entraîner différents effets indésirables : complications cardiovasculaires (phlébite, hypertension, etc.), diabète, excès de cholestérol. Ces effets sont en grande partie contrôlés par une surveillance régulière.

— La pilule du lendemain consiste à empêcher la nidation de l'œuf en cas de rapport sexuel sans contraception et présumé fécondant. Cette méthode consiste à prendre, environ 72 heures après le rapport, deux pilules (à 12 heures d'intervalle) qui entraînent une hémorragie. L'automédication est autorisée mais doit rester occasionnelle.

— L'anneau vaginal, à changer chaque mois, constitue également une forme de contraception hormonale œstroprogestative qui semble bien tolérée.

— Les formes à longue durée d'action reposent sur une contraception hormonale progestative pure, soit en injection intra-musculaire, soit en insertion sous-cutanée (implant).

Méthodes naturelles

— La méthode des températures consiste à s'abstenir de tout rapport sexuel jusqu'à ce que l'élévation de la température, pendant 3 jours de suite, signifie qu'il n'y a plus de risque de fécondation. La courbe de la température, prise chaque jour à la même heure juste avant le lever, reflète, en l'absence de toute affection fébrile, les différents stades du cycle : à une première phase, où la température se situe au-dessous de 37 °C, succède une phase en plateau au-dessus de 37 °C (effet de la progestérone sécrétée par le corps jaune) qui commence aux environs du 14e jour du cycle (ovulation) et finit avec les règles. Juste avant le décalage thermique, la courbe atteint son point le plus bas, appelé nadir. Cette méthode a pour inconvénient d'être très contraignante et de présenter un grand nombre d'échecs. Elle convient surtout aux couples qui désirent espacer les naissances sans véritablement craindre une grossesse.

Voir : méthode d' Ogino-Knaus, préservatif, stérilet, diaphragme contraceptif, estroprogestatif, ovule gynécologique.

contraction

Diminution de la longueur ou du volume d'un muscle ou d'un organe, entraînant un mouvement ou une mise sous tension.

   Les contractions peuvent être involontaires, comme le sont celles des muscles lisses (estomac, cœur, utérus et autres organes creux) ; ou volontaires, comme le sont celles des muscles striés (appareil locomoteur, muscles des yeux).

contraction utérine

Raidissement intermittent du muscle utérin pendant l'accouchement.

   Les contractions rythmiques et plus ou moins douloureuses de l'utérus annoncent normalement le début du travail de l'accouchement. Leur mécanisme de déclenchement, probablement hormonal (ocytocine), est encore inconnu. Les contractions s'accroissent en intensité et en fréquence tout au long du travail, entraînant d'abord l'effacement puis la dilatation du col et, enfin, l'expulsion du fœtus et du placenta. Il faut distinguer ces véritables contractions douloureuses, annonciatrices de l'accouchement, des contractions qui sont souvent perceptibles à partir du 6e mois de grossesse mais sont indolores et n'entraînent pas de modification du col. Les contractions physiologiques sont la réaction du muscle utérin à sa distension.

contracture

Contraction d'un muscle du squelette, spontanée, durable et douloureuse, survenant en l'absence de toute lésion anatomique.

CAUSES

Une contracture peut être provoquée par un certain nombre de maladies infectieuses : ainsi, le tétanos provoque des contractures généralisées ; une péritonite s'annonce par une contracture des muscles de l'abdomen ; une réaction à une irritation inflammatoire locale explique la contracture des muscles de la colonne vertébrale au cours des poussées d'arthrose et des méningites. Les contractures surviennent aussi au cours de certaines intoxications, à la strychnine par exemple, de certaines maladies du système nerveux central (paralysies) ou de l'hystérie. Le muscle est lui-même directement atteint en cas de myosite (inflammation des muscles) ou de surmenage musculaire.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Une contracture peut être permanente ou transitoire (crampe). À la palpation, le muscle est dur, douloureux.

TRAITEMENT ET PRÉVENTION

Le repos et l'application de froid sont au besoin associés aux massages et à la kinésithérapie, ainsi qu'aux médicaments en cas de douleur intense (analgésiques, décontracturants musculaires ou myorelaxants, anti-inflammatoires).

   Les contractures dues à un effort sportif trop important par rapport au niveau d'entraînement peuvent être prévenues : respect des règles d'échauffement progressif, adaptation de l'effort au degré de l'entraînement, arrêt du sport pendant 4 à 7 jours après une première contracture.

Voir : crampe.