Larousse Médical 2006Éd. 2006
F

fièvre des trois jours

Maladie infectieuse bénigne due à un arbovirus, virus transmis par un arthropode (insecte).

Synonymes : fièvre à phlébotome, fièvre à pappataci, dengue d'Orient.

   La fièvre des trois jours est endémique au Moyen-Orient mais se rencontre aussi en Italie et en France.

L'infection provoque une fièvre accompagnée de douleurs articulaires et d'un érythème cutané.

La fièvre des trois jours est bénigne mais laisse une fatigue prolongée.

Il n'y a pas de traitement spécifique.

La protection contre les piqûres d'insectes est la seule prévention.

fièvre fluviale du Japon

Maladie infectieuse due à une bactérie, Orientia tsutsugamushi, proche des Rickettsia.

Synonymes : fièvre à tsutsugamushi, scrubtyphus, typhus des broussailles, typhus tropical..

   La fièvre fluviale est transmise par des acariens (aoûtats) et s'observe en Extrême-Orient. Le réservoir du virus est constitué par un rongeur des forêts. La durée d'incubation est de 10 jours. L'infection se traduit par une fièvre et des frissons précédant l'apparition d'une escarre au point de piqûre, avec adénopathie (inflammation des ganglions lymphatiques), et d'un exanthème maculaire (éruption cutanée diffuse de taches rouges non saillantes). Des troubles plus graves (pneumopathie, encéphalite, myocardite) peuvent également survenir. Les antibiotiques sont efficaces en 36 heures.

fièvre hémorragique avec syndrome rénal

Maladie infectieuse aiguë d'origine virale, donnant lieu à une insuffisance rénale aiguë.

   C'est une maladie due à un Hantaan virus, qui survient essentiellement en milieu rural, affectant de préférence les agriculteurs et les bûcherons, ou les personnes campant en forêt. Il existe une forme de la maladie appelée fièvre hémorragique de Corée, due au virus Hantaan, et une forme européenne, due aux virus Puumala ou Dolrova, observée dans le nord-est de la France et dans les Balkans. La contamination de l'homme se fait par voie aérienne, par l'inhalation de particules provenant de déjections de rongeurs sauvages (réservoirs du virus).

SYMPTÔMES ET SIGNES

La maladie débute brutalement. Les symptômes sont tout d'abord semblables à ceux d'une grippe, puis des douleurs caractéristiques apparaissent : maux de tête, douleurs musculaires, lombalgies, douleurs abdominales qui peuvent durer de 6 à 15 jours. Des hémorragies surviennent rarement (saignements du nez ou de la conjonctive, présence de sang dans les urines). La troisième phase est celle de l'insuffisance rénale aiguë : les urines deviennent rares, hémorragiques et contiennent des protéines. Les taux d'urée et de créatinine dans le sang peuvent s'élever fortement.

TRAITEMENT

Il n'existe pas de traitement spécifique validé de cette maladie, qui guérit sans laisser de séquelles en une à deux semaines.

fièvre hémorragique virale

Maladie infectieuse aiguë, fébrile, due à un virus du groupe des arbovirus.

   Les virus responsables des diverses fièvres hémorragiques virales peuvent être représentés sur tous les continents, ou à l'inverse, cantonnés à des régions bien délimitées. Les réservoirs de ces virus sont de petits rongeurs, qui les véhiculent sans déclarer la maladie. Le virus est présent dans leur sang, leurs urines et leurs fèces. Les arbovirus sont transmis à l'homme par la piqûre d'arthropodes (moustiques, tiques), ou par contact avec les déjections de rongeurs.

   Ces maladies peuvent donner lieu à des épidémies plus ou moins importantes, consécutives à un relâchement des mesures préventives qui avaient permis de les juguler (fièvre jaune urbaine), à l'extension d'un virus au-delà de sa localisation originelle (cas de la dengue, qui connaît une expansion mondiale), ou encore à l'apparition d'une virose dans une région ou elle était auparavant latente, suite à une perturbation de l'écosystème (entraînant un développement des espèces réservoirs et vecteurs du virus) par les activités humaines (déforestation, reboisement, urbanisation, etc.). Les fièvres hémorragiques africaines (fièvre d'Ebola, fièvre de Lassa, maladie à virus de Marburg, F.H. Congo-Crimée) sont très contagieuses, et susceptibles de donner lieu à des épidémies locales importantes, souvent meurtrières, qui peuvent toucher le personnel soignant.

SYMPTÔMES ET ÉVOLUTION

La maladie débute par un état fébrile aigu, dit pseudogrippal, suivi, au 4e jour, d'une éruption cutanée évoquant la rougeole (morbilliforme), puis, au 6e jour, de phénomènes hémorragiques superficiels (épistaxis, purpura à pétéchies, etc.), génitaux (métrorragie) ou profonds (hématémèse, hémorragie intestinale). Selon le virus responsable, d'autres manifestations aiguës peuvent aussi apparaître : hépatite, myocardite, encéphalite ou insuffisance rénale. L'évolution dure une dizaine de jours et peut être fatale. La guérison est suivie d'une longue convalescence.

fièvre jaune

Maladie infectieuse très grave due à un flavivirus, le virus amaril.

Synonyme : fièvre amarile.

   La fièvre jaune sévit dans les zones intertropicales d'Afrique et d'Amérique du Sud. Il existe deux modes de transmission : entre animaux (notamment des primates) ou, accidentellement, de l'animal à l'homme (fièvre de brousse) par l'intermédiaire de moustiques des genres Hæmagogus ou Ædes (Æ. africanus, Æ. simpsoni) ; d'homme à homme (fièvre citadine), par l'intermédiaire de Ædes ægypti. Depuis plus de 10 ans, cette maladie est en recrudescence, aussi bien en Afrique qu'en Amérique tropicale, y compris en zone urbaine.

SYMPTÔMES ET SIGNES

Après une incubation de 3 à 6 jours, l'infection se traduit par une fièvre importante et soudaine, par une congestion du visage, qui devient bouffi, et par des douleurs abdominales et musculaires. La maladie peut régresser spontanément après 3 ou 4 jours ou s'aggraver, entraînant un état de choc avec hypothermie, ictère et vomissements sanglants, anurie (arrêt de la production d'urines), protéinurie massive (taux anormalement élevé de protéines dans les urines). Ces signes traduisent une grave atteinte hépatique et rénale pouvant entraîner le coma et la mort.

DIAGNOSTIC ET PRÉVENTION

Le diagnostic est fondé sur des examens sérologiques (recherche d'anticorps dans le sang) ; il n'existe aucun traitement sinon symptomatique : réhydratation, dialyse rénale, transfusion, etc. Le vaccin est la seule protection efficace ; il est obligatoire en zone endémique et protège pour une durée d'au moins dix ans. Dans le cas d'une première vaccination, celle-ci doit être effectuée dix jours avant le départ.