Larousse Médical 2006Éd. 2006
C

chirurgie ophtalmologique

Spécialité chirurgicale traitant les maladies du globe oculaire et de ses annexes (muscles oculomoteurs, paupières).

INDICATIONS

La chirurgie ophtalmologique peut se diviser en quatre secteurs en fonction de la région de l'œil traitée :

— La chirurgie du segment antérieur se pratique en cas de lésions de la cornée, de l'iris ou du cristallin : cataracte (opacification du cristallin), atteintes de la cornée (myopies fortes), glaucome (augmentation de la pression intraoculaire).

— La chirurgie du segment postérieur traite essentiellement le décollement de la rétine : séparation des deux feuillets de la rétine sous l'effet du passage de liquide vitréen.

— La chirurgie des annexes intervient notamment sur les muscles oculomoteurs (situés entre le globe oculaire et les os de l'orbite), en particulier au cours des strabismes, et sur les paupières en cas d'anomalie : ptôsis (chute de la paupière supérieure), ectropion (renversement d'une paupière vers l'extérieur), entropion (renversement vers l'intérieur), tumeur.

— La chirurgie réfractive tente de réduire les amétropies (myopie, hypermétropie, astigmatisme).

TECHNIQUES

On distingue la chirurgie à globe ouvert (ouverture de la coque externe de l'œil), caractérisée par un risque infectieux plus élevé et une cicatrisation lente, de la chirurgie à globe fermé, qui concerne les opérations des annexes du globe oculaire, par exemple.

   Quelle que soit la technique employée, la chirurgie ophtalmologique requiert toujours une anesthésie. L'anesthésie topique de la conjonctive et de la cornée se fait par instillations de collyres anesthésiants. L'anesthésie locale, suffisante lors d'opérations des paupières, se fait par injection d'un anesthésique juste à l'endroit à opérer. L'anesthésie régionale se pratique lors d'interventions nécessitant une insensibilisation de tout l'œil ; elle s'obtient par injection d'un anesthésique à proximité des nerfs, en arrière de l'œil. L'anesthésie générale est systématique chez les enfants et fréquente dans les interventions portant sur le segment postérieur ou sur les muscles.

   La chirurgie ophtalmologique, délicate et précise, a beaucoup bénéficié du microscope opératoire (microchirurgie).

Voir : laser.

chirurgie orthopédique

Spécialité chirurgicale traitant les maladies, les accidents et les déformations de l'appareil locomoteur (os, articulations, ligaments, tendons, muscles).

   La chirurgie orthopédique, limitée à ses débuts au traitement des fractures, désigne aujourd'hui toutes les interventions chirurgicales destinées à corriger des déformations ostéoarticulaires, à pallier les paralysies nerveuses, à traiter des articulations douloureuses, des tumeurs des membres et, enfin, à corriger les séquelles de traumatismes. Elle s'est fortement développée parallèlement au vieillissement de la population.

— Les prothèses articulaires permettent de remplacer en partie ou totalement une articulation malade (arthroplastie). Elles sont indiquées, par exemple, en cas d'arthrose évoluée ayant détruit les surfaces d'une articulation. Les articulations qui peuvent être remplacées sont surtout celles de la hanche et du genou, mais aussi celles de l'épaule et du coude. La technique générale consiste à découper chacun des deux os à proximité de sa surface articulaire, laquelle est éliminée et remplacée par une prothèse dont la surface a une forme équivalente. La prothèse tient grâce à sa forme (par emboîtement sur l'os) et grâce à une ou plusieurs tiges plus ou moins longues qui s'enfoncent dans l'os. De plus, la pose d'un ciment entre la prothèse et l'os renforce la solidité. Les matériaux constituant les surfaces sont le plus souvent l'acier inoxydable (pour l'une des surfaces) et le polyéthylène de haute densité (pour l'autre) ; les couples alumine/alumine ou alumine/polyéthylène sont d'utilisation plus récente. Les parties non frottantes telles que les tiges sont en métal, le plus souvent en vitallium forgé ou en acier inoxydable, plus récemment en alliage de titane.

— Les greffes osseuses, pratiquées depuis longtemps, sont indiquées pour combler la perte d'un fragment osseux dans différentes situations, par exemple après l'ablation d'une tumeur osseuse ou quand un os a été opéré plusieurs fois à la suite d'un traumatisme ou d'une malformation grave. Les indications de la greffe osseuse s'étendent aujourd'hui à des régions de plus en plus grandes : tibia, extrémité supérieure du fémur, os d'une moitié du bassin. Ces opérations, très lourdes, entraînent parfois des complications graves, mais elles s'adressent à des malades qui, sans ces interventions, devraient être amputés.

— La chirurgie endoscopique est indiquée pour égaliser une surface articulaire endommagée par l'arthrose, retirer un fragment de ménisque ou un corps étranger, ou réparer un ligament. Les interventions concernent surtout le genou, mais aussi l'épaule. Elles se pratiquent au moyen d'un endoscope (tube muni d'un système optique et de petits instruments chirurgicaux), introduit par de petites incisions. La convalescence est plus courte et moins compliquée qu'après un acte de chirurgie conventionnelle.

chirurgie pleuropulmonaire

Chirurgie destinée à diagnostiquer et à traiter certaines maladies du poumon et de la plèvre.

— La thoracotomie est l'ouverture de la cage thoracique par voie intercostale ; le plus souvent postérieure et latérale, elle permet différents types d'intervention : biopsies de la plèvre et du poumon ; ablation de tout ou partie d'un poumon, pratiquée en cas de cancer bronchopulmonaire ou de tumeur bénigne ; interventions sur la plèvre (décortication, instillation de substances), dans le traitement des pleurésies purulentes et des pneumothorax (présence d'air dans la plèvre). Les greffes cardiopulmonaires ou pulmonaires (concernant un poumon ou les deux) sont réservées aux formes graves des fibroses (développement diffus d'un tissu fibreux dans les poumons), de la mucoviscidose, de l'emphysème.

— L'endoscopie chirurgicale (vidéo-endoscopie) consiste à introduire un endoscope (tube muni d'un système optique et de petits instruments chirurgicaux) dans une cavité du corps par une courte incision. Deux techniques sont utilisées :

— la thoracoscopie, ou pleuroscopie, qui permet, après incision intercostale et création d'un pneumothorax (insufflation d'air dans la plèvre), de voir la plèvre et, le cas échéant, d'effectuer une biopsie de la plèvre et du poumon, ou de réaliser une symphyse pleurale (accolement des deux feuillets de la plèvre), en cas de pneumothorax pathologique ou de pleurésie récidivante ;

— la médiastinoscopie, qui consiste à faire passer l'endoscope par une incision pratiquée au-dessus du sternum ; elle permet de compléter le diagnostic des anomalies des ganglions lymphatiques du thorax.