Larousse Médical 2006Éd. 2006
P

point de suture

Point de couture effectué à l'aide d'un fil, serti sur une aiguille et maintenu par un nœud, pour rapprocher les lèvres d'une plaie ou d'une incision chirurgicale afin d'en faciliter la cicatrisation.

Voir : suture.

poire

Appareil déformable en caoutchouc ou en matière plastique, se présentant comme un sac muni d'une canule.

   Une poire est destinée à projeter ou à aspirer un liquide ou de l'air dans les cavités du corps.

DIFFÉRENTS TYPES DE POIRE

La forme et la contenance (de 50 à 300 ml) d'une poire, et la longueur de la canule, diffèrent selon la destination de l'instrument.

— La poire à lavement est utilisée pour administrer des lavements aux enfants car la pression exercée sur le réservoir est modérée. Il faut veiller à injecter le liquide par une pression continue pour éviter que, à la faveur d'une interruption, les liquides septiques ne remontent dans la poire.

— La poire utilisée en gynécologie, munie d'une canule plus longue que les autres, sert aux injections vaginales.

poison du fuseau

Substance médicamenteuse utilisée dans le traitement du cancer et qui empêche les cellules, notamment les cellules cancéreuses, de se diviser en gênant la formation et le fonctionnement normal du fuseau.

   Le fuseau, plus précisément appelé fuseau achromatique, est une structure qui apparaît dans la cellule au moment de sa division. Il est constitué de filaments le long desquels les chromosomes, une fois scindés en deux, se guident pour migrer aux deux pôles de la cellule au moment de la division cellulaire (mitose). Ainsi, quand la cellule se partage en deux par le milieu, chaque cellule fille se trouve pourvue du nombre de chromosomes qui lui revient. En inhibant ce processus, les poisons du fuseau bloquent la mitose. Ils sont dits pour cette raison « antimitotiques ».

   Les poisons du fuseau sont les alcaloïdes de la pervenche et leurs dérivés (vincristine, vinblastine, vindésine, vinorelbine) ainsi que les épidophyllotoxines (étoposide et ténisoposide). Les taxoïdes (paclitaxol, docétaxol), dérivés de l'if, bloquent également la mitose.

poisson

Animal vertébré aquatique dont la chair a une composition nutritionnelle proche de celle de la viande.

   Le poisson apporte autant de protéines que la viande (de 10 à 20 grammes en moyenne pour 100 grammes). Il contient également de nombreux minéraux (potassium, chlore, sodium, calcium, etc.), des oligoéléments (zinc, fluor, manganèse, iode, etc.) et des vitamines du groupe B. La chair des poissons gras, de même que le foie de tous les poissons, renferme également des vitamines A et D.

   La valeur énergétique des poissons varie de 60 à plus de 200 kilocalories pour 100 grammes, en fonction de leur teneur en lipides : moins de 1 % pour les poissons maigres (merlan, sole, cabillaud, lieu) ; de 1 à 5 % pour les poissons mi-gras (bar, rouget, dorade, raie) ; de 5 à 20 % pour les poissons gras (anchois, saumon, maquereau, sardine, thon, hareng). Il est recommandé de consommer du poisson au moins 2 fois par semaine, car ils contiennent des huiles « oméga », polyinsaturées, protectrices contre l'athérosclérose.

polarisation

Apparition ou existence de deux pôles au sein d'une structure ou au cours d'un phénomène.

   La polarisation caractérise différents types de cellules de l'organisme, asymétriques tant par leur structure que par leur fonctionnement. Ainsi, les cellules de la muqueuse qui tapisse l'intestin grêle ont un pôle, du côté de la lumière intestinale, qui dégrade et absorbe les aliments ; le pôle opposé sert de point d'attache et fait passer les substances nutritives dans le sang.

   Par ailleurs, la membrane qui entoure les cellules vivantes est soumise à une polarisation électrique due à des substances ioniques : elle est positive sur sa face externe et négative sur sa face interne. La dépolarisation, inversion de cette polarité, caractérise la phase d'activité d'une cellule (contraction d'une cellule musculaire, par exemple).

polioencéphalite

Inflammation du tissu cérébral, d'origine infectieuse et affectant principalement la substance grise.

   La polioencéphalite s'oppose à la leucoencéphalite, qui touche la substance blanche. Les lésions motrices et/ou sensitives causées par une polioencéphalite ne sont pas réversibles, les neurones atteints étant définitivement détruits.

Voir : encéphalite.

poliomyélite

Inflammation de la substance grise de la moelle épinière.

   Le terme de poliomyélite est couramment utilisé pour désigner la poliomyélite antérieure aiguë.

Voir : poliovirus, polyarthrite rhumatoïde, vaccination.

poliomyélite antérieure aiguë

Maladie virale aiguë due à un entérovirus, le poliovirus, qui détruit les neurones moteurs de la corne antérieure de la moelle épinière et les noyaux moteurs des nerfs crâniens, provoquant une paralysie des muscles innervés par ces neurones.

   La poliomyélite antérieure aiguë, couramment appelée poliomyélite, touchait principalement les enfants, d'où son autre nom de paralysie infantile. Le virus se transmet par ingestion d'eau ou d'aliments contaminés. Cette affection, autrefois très fréquente, a disparu de la plupart des pays grâce à la vaccination. L'affection peut toutefois être contractée par un sujet non ou mal vacciné (oubli des rappels) au cours d'un voyage dans un pays d'endémie persistante, où des cas de poliomyélite se déclarent encore – principalement en Afrique subsaharienne, en Égypte et dans le nord du sous-continent indien. L'objectif de l'Organisation mondiale de la santé (O.M.S.) d'une éradication mondiale de la poliomyélite en l'an 2000 n'a pas été atteint ; il devrait être réalisé entre 2005 et 2010.

MANIFESTATIONS CLINIQUES

Le plus souvent, l'infection ne donne lieu à aucun symptôme, le poliovirus n'entraînant une poliomyélite paralysante que dans un pourcentage très restreint de cas.

   Dans les formes paralysantes, les paralysies atteignent les membres, isolément ou en association, le rachis, la musculature abdominale et, dans des cas plus graves et plus rares, elles peuvent s'étendre aux muscles de la respiration et de la déglutition.

   Les séquelles musculaires constituent l'essentiel des préoccupations et font toute la gravité ultérieure de la poliomyélite, notamment chez l'enfant : atrophie des muscles, rétractions, défauts de la croissance d'un ou de plusieurs membres avec troubles trophiques, nécessitant des interventions de chirurgie orthopédique des membres ou de la colonne vertébrale en cas de cyphoscoliose. Les paralysies régressent incomplètement du quinzième jour suivant leur apparition jusqu'à un maximum de 2 ans.

DIAGNOSTIC ET TRAITEMENT

Le diagnostic repose sur l'examen clinique et sur la ponction lombaire, qui révèle une méningite lymphocytaire. Il n'existe pas de traitement antiviral spécifique de la poliomyélite, la seule thérapeutique étant la rééducation, qui permet de limiter les déformations du squelette et les rétractions musculaires, conséquences des paralysies. La kinésithérapie doit donc être entreprise précocement, dès la disparition de la fièvre, et de façon continue.

PRÉVENTION

La vaccination est obligatoire en France et dans de nombreux pays. Lorsqu'elle est correctement appliquée (3 injections dans la première année de la vie, suivies d'un rappel l'année suivante puis d'un rappel tous les 5 ans, puis tous les 10 ans chez l'adulte), elle protège complètement contre cette maladie grave.