Larousse Médical 2006Éd. 2006
T

traceur

Substance introduite dans l'organisme pour étudier un phénomène, une maladie ou une autre substance.

   Différents types de traceurs sont utilisés en médecine : substances radioactives pour des examens en médecine nucléaire (scintigraphie), désignées par l'expression de traceur radioactif ; substances fluorescentes pour réaliser des examens de laboratoire (immunofluorescence [utilisation d'anticorps fluorescents anti-immunoglobulines humaines pour mettre en évidence celles-ci sur des cellules examinées au microscope]).

traceur radioactif

Substance radioactive dont la présence ou le trajet dans un tissu, un organe ou un organisme vivant peuvent être facilement détectés par un dispositif approprié.

Synonyme : marqueur radioactif.

   Les traceurs radioactifs sont des substances que l'on peut introduire en très petites quantités dans un organisme afin d'y suivre leur répartition à des fins expérimentales, biologiques ou diagnostiques. Ils présentent l'avantage, à la différence de beaucoup de traceurs non radioactifs, de ne pas perturber le métabolisme étudié en raison des infimes quantités nécessaires.

   Un traceur radioactif peut être un radioélément simple ou une molécule plus complexe dont l'un des atomes est radioactif. Selon ses propriétés physiques ou chimiques, il permet d'explorer des phénomènes aussi différents que l'utilisation du glucose par les cellules cérébrales, la fonction de la pompe cardiaque ou le développement de cellules cancéreuses.

   L'évolution actuelle des techniques en médecine nucléaire conduit à l'utilisation de traceurs de plus en plus spécifiques. Ainsi, la recherche de petites tumeurs bénignes ou malignes utilise des traceurs susceptibles de se fixer sur des récepteurs particuliers présents sur la membrane des cellules à identifier ; d'autres traceurs sont capables de se substituer à des molécules participant à un métabolisme donné.

   Les traceurs radioactifs appartiennent à deux grandes familles, les émetteurs à photon unique pour lesquels on utilise les gamma-caméras classiques et les émetteurs de positons qui nécessitent des détecteurs plus spécialisés et de disponibilité plus restreinte.

trachée

Conduit qui fait communiquer le larynx avec les bronches et sert au passage de l'air.

   La paroi de la trachée est formée d'une superposition d'anneaux cartilagineux horizontaux en forme de fer à cheval, qui, en arrière, sont fermés par un tissu musculaire. La trachée est située en avant de l'œsophage, auquel elle adhère étroitement. Elle fait suite au larynx, puis se divise à la hauteur de la cinquième vertèbre dorsale en deux bronches principales, donnant respectivement naissance aux arbres bronchiques droit et gauche. La bifurcation trachéale s'appelle la carène, ou éperon trachéal.

EXAMENS ET PATHOLOGIE

La trachée est explorée principalement par la fibroscopie et le scanner.

   La trachée peut être le siège d'une infection (trachéite, trachéobronchite), d'une tumeur ou d'une sténose (en cas d'intubation trachéale prolongée) ; en outre, certaines maladies se traduisent par une atteinte de la trachée : trachéomalacie (ramollissement), trachéopathie ostéoplastique (ossification), polychondrite atrophiante (dégénérescence), etc.

Voir : trachéite, trachéomalacie, trachéostomie, trachéotomie.

trachéite

Inflammation aiguë ou chronique de la muqueuse tapissant l'intérieur de la trachée.

    Une trachéite est en général d'origine infectieuse (bactérienne ou virale), parfois irritative (suite à l'inhalation de substances toxiques – produits chlorés notamment). La forme la plus courante est la trachéite aiguë virale, qui se répand par épidémies printanières et automnales et guérit spontanément en quelques jours. Une trachéite est le plus souvent associée à une rhinopharyngite, à une laryngite ou à une bronchite (inflammation, respectivement, du rhinopharynx, du larynx ou des bronches ; dans ce dernier cas, on parle de trachéobronchite).

SYMPTÔMES ET SIGNES

Une trachéite se manifeste par des quintes de toux tenaces, éveillant une douleur thoracique rétrosternale. Cette toux est sèche dans un premier temps, puis accompagnée d'expectoration en cas d'extension aux bronches.

TRAITEMENT

C'est avant tout celui des symptômes de la trachéite si la toux est sèche (médicaments antitussifs) ; les antibiotiques ne sont prescrits qu'en cas d'infection bactérienne. La persistance d'une toux pendant plusieurs semaines impose une radiographie thoracique, voire une bronchoscopie, notamment chez le fumeur de tabac.

trachéo-bronchite

Inflammation simultanée de la muqueuse trachéale (trachéite) et des bronches (bronchite).

Voir : bronchite aiguë, trachéite.

trachéomalacie

Ramollissement de la trachée.

   Une trachéomalacie est due à l'altération ou à la disparition des anneaux cartilagineux de la trachée, conséquence d'une intubation trachéale prolongée, d'un goitre (hypertrophie de la glande thyroïde) volumineux. Il en résulte une faiblesse de la paroi trachéale, qui tend à s'effondrer sur elle-même et provoque une gêne respiratoire. Il n'existe pas de traitement spécifique de la trachéomalacie, hormis la pose d'une prothèse trachéale. Après une intubation trachéale prolongée, une trachéoplastie (reconstruction chirurgicale de la trachée) peut être tentée.

trachéostomie

Intervention chirurgicale consistant à aboucher la trachée à la peau.

   Une trachéostomie se pratique après une laryngectomie totale (ablation de la totalité du larynx). À la fin de l'intervention, le chirurgien suture la trachée à une incision cutanée ouverte sur le cou. Une canule en plastique ou en métal est alors posée dans la trachée. Elle est laissée en place pendant au moins un an afin d'éviter tout risque de sténose (rétrécissement) ; le sujet doit la retirer chaque jour pour la nettoyer.

CONSÉQUENCES

Du fait de la disparition de ses cordes vocales (situées dans le larynx), le patient doit suivre des séances d'orthophonie pour apprendre à parler avec une voix œsophagienne (à la manière des ventriloques).

trachéotomie

Intervention chirurgicale consistant à pratiquer une ouverture de la face antérieure de la trachée cervicale – entre le 3e et le 4e anneau cartilagineux – et à y placer une canule pour assurer le passage de l'air.

   Par extension, ce terme désigne aussi le résultat de l'intervention.

   Une autre technique permettant de poser une canule respiratoire a été récemment mise au point ; moins invasive, elle consiste à introduire dans la trachée, par voie percutanée, un instrument courbe et pointu (dit « corne de rhinocéros »), dans lequel la canule est ensuite insérée. Cette méthode, peu employée, n'est applicable que si l'anatomie de la trachée n'est pas altérée.

INDICATIONS

La trachéotomie court-circuite les voies aériennes supérieures (fosses nasales, pharynx, larynx) lorsque celles-ci sont obstruées, par exemple par un œdème ou une tumeur. Elle facilite aussi le renouvellement des gaz respiratoires (oxygène, gaz carbonique) dans les alvéoles pulmonaires, chez certains sujets atteints d'insuffisance respiratoire chronique restrictive (par exemple myopathie, cyphoscoliose) en diminuant le volume des voies respiratoires qui ne servent pas directement aux échanges gazeux.

   De plus, en réanimation et en cas d'insuffisance respiratoire, elle prévient l'encombrement bronchique en facilitant l'aspiration des sécrétions.

MATÉRIEL ET DÉROULEMENT

La trachéotomie est réalisée sous une anesthésie générale légère complétée par une anesthésie locale. Elle est suivie de la mise en place de la canule, dont il existe divers types, de longueur et de diamètre variables, adaptés aux différentes indications de la trachéotomie.

— Les canules sans ballonnet, en argent ou en matière plastique plus ou moins souple, ne permettent pas de pratiquer une ventilation artificielle, sauf chez le petit enfant, chez qui la pose d'une canule à ballonnet est impossible ; certains types de canule sont munis d'une fenêtre et peuvent être fermés par un bouchon ou un clapet : ils permettent ainsi le passage de l'air par la filière laryngée, de manière que le sujet puisse parler (canules « parlantes ») et respirer normalement puisqu'il a conservé ses cordes vocales.

— Les canules à ballonnet, en plastique plus ou moins souple, assurent l'étanchéité du circuit respiratoire lorsque la trachéotomie s'accompagne d'une ventilation artificielle.

   Une trachéotomie peut être définitive ou temporaire. Dans ce dernier cas, l'orifice se ferme spontanément et cicatrise quelques jours après le retrait de la canule.

   Lorsque la trachéotomie a un caractère définitif, après quelques semaines passées en milieu hospitalier ou dans un centre de convalescence, le sujet peut regagner son domicile.