Larousse Médical 2006Éd. 2006
D

déontologie

Ensemble des règles et devoirs qui régissent une profession, la conduite de ceux qui l'exercent, les rapports entre ceux-ci et leurs clients ou le public.

   En France, l'exercice des professions réglementées, dont celles des médecins, des sages-femmes, des chirurgiens dentistes et des pharmaciens, est soumis à un ensemble de règles de bonne conduite, le code de déontologie, contrôlé par un Conseil de l'Ordre.

   Le code de déontologie prévoit les conditions professionnelles de formation, de qualification et d'exercice, les rapports des médecins avec les patients, les rapports des médecins entre eux et avec la société. Il introduit des notions fondamentales comme le respect de la vie et de la personne humaine, le secret professionnel, l'indépendance et la probité des médecins, la liberté de prescription, l'obligation de soins consciencieux, l'obligation d'information, l'obligation de suivi. Les principes de la responsabilité médicale y sont inclus. Il n'y a pas d'obligation de résultat (guérir), mais une obligation de moyens (soigner).

   Les règles déontologiques sont d'abord applicables aux soins courants, à l'« état de l'art », tel qu'il peut être enseigné ou rapporté dans la communauté médicale. En ce sens, la déontologie ne représente qu'une partie de l'éthique médicale ou bioéthique, qui comporte aussi toute une approche médico-légale des conditions de la recherche médicale sur la personne humaine, mais aussi sur des produits d'origine humaine avec des aspects génétiques, des aspects liés aux cellules souches, à l'embryon, à l'origine de la vie, aux soins palliatifs et à la fin de vie. La réflexion éthique est particulièrement nécessaire aux évolutions de la loi et suscite un débat de société.

dépendance

État résultant de l'absorption périodique ou continuelle d'une drogue.

   Selon la nature de la drogue consommée (médicaments, tabac, alcool, haschisch, héroïne), l'état du sujet et sa tolérance au produit, la dépendance peut être psychique ou physique.

— La dépendance psychique se traduit par le besoin de consommer des drogues modifiant l'activité mentale. L'abstinence provoque un désir compulsif, tyrannique, de recourir de nouveau au produit.

— La dépendance physique se traduit par des troubles organiques dès que la drogue cesse d'être consommée : c'est l'état de manque, caractérisé par des vomissements, des crampes, une angoisse intense, etc.

   Par extension, la dépendance comprend aussi la dépendance à des situations (jeux, alimentation).

Voir : addiction, toxicomanie.

dépense énergétique

Quantité d'énergie dépensée par un individu pour assurer son métabolisme de base, le maintien de sa température interne corporelle, sa croissance et son activité musculaire.

   La dépense énergétique d'un individu est fonction de trois facteurs principaux : son métabolisme de base, sa thermogenèse et le coût de ses activités physiques.

— Le métabolisme de base, ou métabolisme de repos, mesuré au repos complet, à jeun, dans une atmosphère calme et à température constante proche de la neutralité thermique (29 °C), correspond à l'énergie nécessaire pour maintenir les fonctions de base de l'organisme : rythme cardiaque, température, respiration, etc. Il représente près des deux tiers de la dépense énergétique globale et varie en fonction de la masse des tissus maigres (muscles, foie, cœur, etc.). Il diminue avec l'âge et est plus important chez l'homme que chez la femme. Il peut aussi être influencé par certaines hormones (hormones thyroïdiennes, par exemple).

— La thermogenèse correspond à la quantité d'énergie nécessaire pour digérer des aliments, assimiler et stocker leurs composants nutritifs. Elle peut être stimulée par le stress ou par certaines substances, comme la caféine ou la nicotine, susceptibles d'accroître les dépenses énergétiques. Cela explique en partie pourquoi l'arrêt du tabac peut s'accompagner d'une prise de poids.

— Le coût de l'activité physique, variable selon les individus (il semble influencé par des facteurs génétiques), ne dépasse généralement pas 15 à 20 % de la dépense énergétique globale chez les sédentaires. Il peut cependant s'accroître considérablement en fonction de la durée, de l'intensité et du type d'activité physique et aussi augmenter au fil d'un entraînement sportif.

   L'équilibre du poids d'un individu dépend du bilan qui s'établit chez celui-ci entre les entrées énergétiques (apports caloriques) et l'ensemble des dépenses. Tout excès dans les apports, s'il n'est pas compensé par une augmentation des dépenses (par l'exercice physique notamment), conduit à un stockage de l'énergie excédentaire sous forme de graisse, donc à une prise de poids.

Voir : besoin énergétique.

dépersonnalisation

Perte, par un sujet, du sentiment de sa propre réalité physique et mentale.

   La dépersonnalisation est souvent précédée ou accompagnée d'une déréalisation (sentiment d'étrangeté du monde extérieur). C'est un trouble psychoaffectif pénible, difficile à exprimer par le sujet, qui « se sent drôle, différent ». Selon le psychiatre français Pierre Janet, la dépersonnalisation traduirait une baisse de la tension psychologique, survenant notamment dans la psychasthénie (névrose caractérisée par un sentiment global d'incapacité d'agir).

   On observe la dépersonnalisation également dans les états dépressifs, la névrose obsessionnelle, certaines intoxications (par les amphétamines, le L.S.D.). Dans ses formes sévères, elle peut être le symptôme d'une psychose (bouffée délirante, installation d'une schizophrénie, délire chronique), mais elle survient aussi de façon fugitive et isolée à la suite d'un surmenage ou même sans cause apparente. L'endormissement ou le réveil peuvent être aussi à l'origine d'un état de dépersonnalisation.

dépigmentant

agent dépigmentant

dépigmentation

leucodermie

dépistage

Ensemble d'examens et de tests effectués au sein d'une population apparemment saine afin de dépister une affection latente à un stade précoce.

   Les tests de dépistage doivent, théoriquement, avoir une sensibilité (proportion de tests positifs parmi les sujets malades) et une spécificité (proportion de tests négatifs parmi les sujets non malades) élevées.

   Le dépistage s'applique surtout aux cancers (sein, prostate, tube digestif, col de l'utérus), permet leur découverte précoce et augmente nettement les chances de guérison. Le dépistage concerne également la séropositivité au V.I.H. (sida), en particulier chez les groupes exposés.

Voir : prévention.