Larousse Médical 2006Éd. 2006
A
A

abaisse-langue

Instrument jetable (en bois ou en matière plastique) ou stérilisable (en métal) permettant au médecin d'exercer une pression sur la base de la langue afin d'examiner l'intérieur de la bouche et l'oropharynx (partie moyenne du pharynx).

abandon

En psychiatrie, état d'un sujet touché par la disparition d'un lien affectif ou matériel auquel se rattachait son existence.

   L'abandon peut concerner un lien naturel (parents, enfants) ou librement consenti (époux, amis). Il se manifeste par un désarroi profond, dont la persistance est parfois l'indice de troubles graves chez l'enfant (retard affectif, hospitalisme) et le sujet âgé (tendance suicidaire), qui sont souvent très vulnérables.

   La névrose d'abandon a été décrite comme une névrose associant des troubles du caractère et de la personnalité.

abasie

Incapacité partielle ou totale de marcher, indépendante de tout déficit musculaire et de tout trouble des mécanismes élémentaires de la marche.

   L'abasie peut être due à des lésions du cervelet d'origine traumatique, infectieuse, vasculaire ou tumorale, mais aussi à une phobie de la marche observée chez certains malades atteints de troubles de l'équilibre. Elle est généralement associée à une astasie : on parle alors d'astasie-abasie.

abcédation

Évolution locale d'une lésion infectieuse aboutissant à la constitution d'un abcès.

   L'abcédation est le résultat d'une réaction naturelle de l'organisme à un agent agressif ; elle conduit à la formation, au sein des tissus normaux, d'une cavité encombrée de débris cellulaires et tissulaires (le pus). Ces débris peuvent être évacués spontanément ou chirurgicalement, ou demeurer en place, isolés du tissu sain par une coque protectrice.

abcès

Collection de pus constituée sous forme d'une tuméfaction fluctuante aux dépens des tissus sains.

   Les abcès peuvent se développer en n'importe quel endroit de l'organisme. Ils sont en général le témoin d'une infection par une bactérie qui provoque l'afflux des polynucléaires (globules blancs) et des cellules de l'inflammation, puis leur destruction. Ils contiennent des bactéries et des polynucléaires altérés ou morts.

DIFFÉRENTS TYPES D'ABCÈS

— L'abcès superficiel, accessible à la vue et au toucher, se développe dans les tissus de revêtement (peau). Dans la pulpe du doigt il porte le nom de panaris. Il est en général secondaire à l'inoculation d'un corps étranger (écharde).

— L'abcès profond peut siéger dans un organe (foie, poumons, cerveau). Les conséquences sont celles de l'infection et de l'effet de masse sur les organes voisins. Le diagnostic peut être fait par les examens radiologiques : échographie, scanner ou I.R.M.

   Suivant leur mode de constitution et leur vitesse d'évolution, on distingue les abcès chauds des abcès froids :

— Les abcès chauds sont dus à une infection par des bactéries dites pyogènes (streptocoque, staphylocoque le plus souvent) qui se manifeste par des signes locaux inflammatoires (chaleur, rougeur, douleur pulsatile), et souvent des signes généraux (fièvre, frissons).

— Les abcès froids, dûs au bacille de Koch (tuberculose), sont de constitution plus lente et n'entraînent pas de signes inflammatoires.

TRAITEMENT

Le traitement des abcès repose sur le traitement antibiotique adapté au germe responsable auquel il faut éventuellement associer, selon la localisation et la cause, un traitement chirurgical (drainage, ponction ou évacuation).

Voir : abcès du cerveau, abcès de la dent, abcès du foie.

abdomen

Cavité située à la partie inférieure du tronc et contenant la majorité des viscères de l'appareil digestif et de l'appareil urinaire.

STRUCTURE

Les limites osseuses de l'abdomen sont la colonne vertébrale, de la douzième vertèbre dorsale à la cinquième vertèbre lombaire, la partie inférieure de la cage thoracique et le bassin. L'abdomen comprend des parois musculaires, ainsi que le contenu abdominal.

— Les parois musculaires sont disposées sur ce cadre osseux. Sur la paroi supérieure, le diaphragme sépare l'abdomen du thorax ; sur les parois antérieures et latérales, une sangle musculo-aponévrotique ferme l'abdomen ; sur la paroi postérieure, enfin, se trouvent, de part et d'autre du rachis, des masses musculaires.

— Le contenu abdominal est enveloppé par un sac conjonctif : le péritoine. La cavité abdominale se divise en deux niveaux. La frontière est constituée par un large méso (membrane graisseuse porte-vaisseaux) et par la partie transversale du côlon, renforcée par une membrane conjonctive et graisseuse, le grand épiploon. L'étage supérieur comprend le foie, les voies biliaires, le pédicule hépatique, le premier duodénum, le pancréas, la partie terminale de l'œsophage, l'estomac et la rate. L'étage inférieur comprend le gros intestin, l'intestin grêle (jéjunum et iléon) et l'appendice. Une partie du côlon et le rectum se trouvent dans le petit bassin, subdivision de l'étage inférieur limitée par l'arc osseux de la ceinture pelvienne (sacrum et os iliaque). Celui-ci contient aussi chez l'homme la vessie, l'anse sigmoïde et des anses grêles ; chez la femme, la vessie, l'utérus, les trompes et les ovaires.

EXAMENS

La palpation abdominale permet d'examiner le foie, la rate, la vessie, l'utérus, de détecter certaines tumeurs, de percevoir une distension gazeuse (météorisme) ou un épanchement péritonéal (ascite). L'exploration clinique du contenu abdominal peut encore faire appel au toucher rectal, associé au toucher vaginal chez la femme.

   Les moyens permettant d'explorer l'abdomen sont, par ordre croissant de complexité : la radiographie simple (abdomen sans préparation), l'échographie, le scanner et l'imagerie par résonance magnétique (I.R.M.). De plus, il est possible d'opacifier par des produits de contraste les viscères creux (estomac, duodénum, côlon, intestin grêle) et les vaisseaux intra-abdominaux.

PATHOLOGIE

La paroi de l'abdomen peut comporter des zones de moindre résistance, à l'origine de hernies : canal inguinal, ombilic, etc. Elle peut être le siège de contusions ou de plaies.

— Une contusion peut provoquer une lésion plus ou moins importante d'un viscère plein : foie, rate, pancréas, avec un risque d'hémorragie interne pour les deux premiers, de pancréatite pour le dernier. Elle entraîne aussi parfois un arrachement vasculaire, source d'hémorragie, et l'éclatement d'un viscère creux, qui provoque une péritonite. Ces deux lésions peuvent être associées. Des signes d'hémorragie interne ou de péritonite conduisent à intervenir d'urgence.

— Une plaie peut ne léser que la paroi abdominale, ou être pénétrante, voire transfixiante (comporter une entrée et une sortie). En cas de pénétration, un ou plusieurs organes intra-abdominaux peuvent être lésés. La règle est de pratiquer une exploration chirurgicale par laparotomie ou par vidéo-endoscopie. Les moyens d'exploration radiologique modernes et une surveillance en milieu spécialisé peuvent, à titre exceptionnel, se substituer à cette exploration chirurgicale.